Aux environs de 16h, après la manifestation, qui était censée être pacifique, les manifestants ont pris d’assaut les ronds-points, les espaces publics, les deux ponts reliant les deux bords de Bamako, les grandes routes. L’Assemblée nationale et l’ORTM ont vite été occupés par les manifestants avec tous une seule phrase à la bouche “IBK dégage”. Ils se servaient de toutes sortes d’objet pour créer des barrages sur tous les grands axes, des pneus et des cartons brûlés dans les ronds-points et le Pont Fahd occupé par des milliers de manifestants interdisant ainsi l’accès aux deux rives fleuve Niger. Très rapidement, la cour de l’ORTM a été occupée par les manifestants, le personnel s’est réfugié à l’intérieure par peur. “Allons-y occuper les bureaux de l’ORTM, c’est fini ils ne peuvent plus diffuser des fausses informations, le régime d’IBK est fini” s’écrient une partie des manifestants, et l’autre partie propose le saccage de la chaîne nationale, “détruisons tout, l’ORTM a toujours été pro IBK”. Des coups de bâtons sur les voitures, les portes et les mûrs, avec comme slogan “à bas le régime de IBK”. La cour de l’ORTM a ainsi été saccagée avec des voitures mises à feu.

Quelques minutes plus tard, les forces de sécurité interviennent. Jets de gaz lacrymogène, boucliers en mains, les forces de sécurité se déploient stratégiquement pour disperser la foule. Une vraie bataille rangée. Aux environs de 21h, la situation a pu être contrôlée par de la gendarmerie, la police nationale et la garde nationale, mais avec beaucoup de blessés du côté des manifestants.

Hamady Sow