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Le Cherif de Nioro sauveur d’IBK ?

Encore une illustration de l’imprévisibilité de l’histoire, selon Raymond Aron. Le Cherif Cheick Mohamed Ould Bouyé a juré et énergiquement recherché, avec les moyens immenses en sa possession, la perte d’IBK, pendant et après la présidentielle de 2018.

 

Il ne l’a pas obtenue et a dû se contenter, comme lot de consolation en quelque sorte, de la tête du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qu’il réclamait aussi à cor et à cri. Au motif, entre autres, qu’il exerce   » une influence négative » sur le président et a cautionné  » un projet d’éducation sexuelle complète » outrage abominable aux enseignements du saint Coran.

Depuis, à la faveur de la signature de  » l’accord politique de gouvernance »  et la formation du « gouvernement de mission » qui a suivi,  Tiébilé Dramé, le plus farouche pourfendeur d’IBK, a été promu ministre des Affaires étrangères. Et  s’est révélé le plus efficace de ses missi dominici (l’ex-président-dictateur Moussa Traoré en fut) en réussissant à tempérer l’ardeur combative du fougueux octogénaire.

IBK ira ainsi à Nioro faire amende honorable auprès du Chérif Bouyé Haïdara comme le futur empereur Henri IV l’a fait devant le pape Gregoire VII.

En fin de semaine dernière, c’est le Premier ministre et chancelier de l’Echiquier Dr Boubou Cissé, accompagné de trois ministres dont l’incontournable Tiébilé Dramé, qui lui emboitait le pas dans le saint des saints. Et pas seulement pour recevoir des bénédictions. Beaucoup s’en faut.

La visite avait une double motivation.

La première consistait à faire un plaidoyer auprès du guide des hamalistes pour qu’il abandonne son hostilité à la révision constitutionnelle. Elle est perçue et dénoncée par lui comme  » une trahison nationale au profit de l’étranger » alors qu’elle est la clé de voûte du  » dialogue national inclusif » en préparation. Sa persistance dans cette posture conduirait inéluctablement ledit  » dialogue » à un défaut de consensus synonyme d’échec.

La deuxième motivation de ce séjour niorois tient au projet annoncé par le proche entourage de Mahmoud Dicko, l’ancien président du Haut Conseil islamique du Mali, de lancer, le 7 septembre prochain « un grand mouvement politico-religieux« . Son but affiché est d’abolir  »  la démocratie caricaturale, paupérisante et avilissante » en place et lui substituer une république islamique sur le modèle iranien.

Le projet est aléatoire eu égard à ce que les forces se revendiquant de l’islam au Mali ne forment pas un bloc de granit comme l’était en 1979, l’est encore aujourd’hui l’islam chiite en Iran. Elles sont, au contraire, très divisées idéologiquement et traversées par des querelles d’intérêts.

Ses chances d’aboutir seraient encore plus réduites en l’absence de la  caution du Cherif de Nioro. Reste à savoir si le chef du gouvernement et sa suite ont réussi à le convaincre à rallier le camp du pouvoir.

Saouti HAÏDARA

Source: l’Indépendant

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