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Le Burkina Faso décrète l’état d’urgence

AfriquePlusieurs provinces sont concernées par le futur état d’urgence alors que les forces burkinabées semblent incapables d’enrayer les attaques djihadistes.

En proie à des attaques djihadistes récurrentes et meurtrières, le Burkina Faso a décrété lundi l’état d’urgence dans plusieurs provinces. La liste des provinces concernées sera précisée dans un décret présidentiel.

«Le président du Faso a décidé de déclarer l’état d’urgence dans certaines provinces du Burkina Faso. Il a également donné des instructions pour des dispositions sécuritaires particulières sur toute l’étendue du territoire», a déclaré le ministre de la Communication Remis Fulgance Dandjinou, à la sortie d’un conseil des ministres extraordinaire sur la «situation sécuritaire».

L’état d’urgence accorde notamment des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui de procéder à des perquisitions à domicile, de jour et de nuit. Certaines libertés fondamentales peuvent être restreintes, comme la liberté de circulation.

Attaque de gendarmes

Cette annonce fait suite à une rencontre avec la hiérarchie militaire, convoquée après la mort de dix gendarmes, tués jeudi dans une embuscade à Toeni, une localité située au nord-ouest de Ouagadougou.

D’abord concentrées dans le nord du pays, les attaques se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin, qui est désormais une deuxième grande zone d’insécurité. Les forces burkinabées semblent incapables d’enrayer le mouvement et les djihadistes étendent leur influence sur des zones de plus en plus grandes, tandis que beaucoup critiquaient l’apathie des autorités.

L’Etat d’urgence concerne «plusieurs provinces» à l’intérieur de sept régions (sur les 13 que compte le pays), a indiqué M. Dandjinou, citant les régions des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-est, de l’Est, du Nord et du Sahel. «Ces dispositions (…) ont pour objectif d’assurer avec sérénité et efficacité la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso et de ramener la quiétude au sein des populations», a-t-il justifié.

Mesure tardive

Du côté de l’opposition proche de l’ancien président Blaise Compaoré, Aziz Dabo, porte-parole de la Nouvelle Alliance pour le Faso (Nafa), estime que «cette mesure avait déjà été préconisée par notre leader Djibrill Bassolé», l’ancien chef de la diplomatie de Compaoré, jugé dans le procès du putsch manqué de 2015.

Dans la société civile, certains sont plus critiques. «C’est une mesure tardive, du style médecin après la mort. Elle aurait dû être prise depuis longtemps, mais hélas les gens (autorités) naviguent à vue», a dénoncé Félix Kaboré, acteur de la société civile.

«Nous avons enregistré beaucoup de morts avant cette mesure. Le peuple est découragé, les soldats démotivés. C’est bien mais je pense que ça arrive un peu tard». Les attaques attribuées aux groupes djihadistes ont fait plus de 270 morts depuis 2015. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises. (ats/nxp)

Source: 24heures

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