Les syndicats et la société civile veulent contraindre les autorités à prendre des mesures contre l’insécurité et les attaques terroristes dans la région.
Ce sont les centrales syndicales qui sont, entre autres, les sections régionales de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) ou encore la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) et les organisations de la société civile qui sont à l’origine de cet arrêt de travail. Celles-ci protestent ainsi contre la détérioration de la situation sécuritaire dans la zone et notamment contre les attaques meurtrières qui surviennent régulièrement sur l’axe Gao-Ansongo.
Selon Hamadoun Abdoulaye, porte-parole des syndicats “l’arrêt de travail de 48 heures, à savoir mardi et mercredi, a concerné les services étatiques, les services privés auxquels il faut aussi ajouter les ONG. S’agissant des commerces, ils n’étaient pas concernés par cet arrêt de travail. Pour lui, le mouvement a été une réussite car “le taux de réussite de cette cessation de travail est de 100%”, dit-il.
Départ de Barkhane et le vide sécuritaire
Dans la région, l’influence de l’Etat islamique au grand Sahara a augmenté à Ménaka depuis le mois de mars dernier. Un état de fait consécutif à la fin de l’opération Barkhane au Mali, avec des pillages et des tueries en série.
Mais d’après les témoignages de la population, depuis la fin du mois d’octobre, c’est le JNIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans de Iyad Ag Ghaly et d’Amadou Kouffa, qui prendrait le dessus sur l’EIGS.
Pour Abdoulkarim Samba, de la société civile de Gao, la situation sécuritaire est critique dans la région de Gao. “Ces derniers temps, l’insécurité dans la région de Gao a pris une allure extraordinaire avec des enlèvements, des tueries, des assassinats ciblés, des enlèvements de bétails, de personnes, des rançons demandées, des braquages sur les tronçons Gao-Ansongo, Gao-Bourem, Gao-Lambezanga”, a confié à la DW, M. Samba.
Insécurité grandissante
Abdoulkarim Samba ajoute que “Les gens n’arrivent plus à vaquer à leurs occupations : “A cause d’une moto de 250.000-300.000 francs CFA, on te braque, on te tue pour ton bien au su de tout le monde. Il y a un mois de cela, les populations s’étaient soulevées par rapport aux enlèvements, mais la situation, au lieu de s’améliorer, s’est détériorée.”
Le 27 octobre dernier, l’ONG Human Rights Watch dénombrait près d’un millier de civils tués depuis mars dans les affrontements entre groupes djihadistes dans les régions de Gao et de Ménaka.
Source : DW