La session ordinaire d’octobre 2023 du Conseil national de Transition (CNT) s’est ouverte le 3 octobre dernier sous la présidence de son président Col Malick Diaw et en présence du Premier ministre Choguel K Maïga et des membres de son gouvernement, des chefs d’institution ainsi que de représentants du corps diplomatique et d’organisations accréditées au Mali. Par-delà l’examen et le vote de la Loi de Finances 2024 – à laquelle elle est essentiellement consacrée -, cette session se penchera également sur l’examen d’autres projets de textes.
Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a adopté le projet de loi portant loi de Finances pour l’exercice 2024. Ainsi, selon Malick Diaw, le Conseil National de Transition a déjà enregistré vingt et trois (23) dépôts en rapport avec la vie de la Nation. Et le président de faire un tour d’horizon du labeur précédemment abattu par l’organe législatif dans le cadre de la réussite de la Transition. Il s’agit d’un bilan éloquent comprenant entre autres l’adoption de lois d’importance capitale dont le Code minier et le contenu local dans le secteur minier, le Code général des impôts et le livre de procédure fiscale, la loi modificative de loi de finances pour l’exercice 2023. Selon le Colonel Diaw, l’adoption de ces textes majeurs participe de la volonté des autorités de soulager les populations. C’est le cas, explique-t-il, des améliorations apportées à la législation du secteur minier, qui permettent «d’espérer que l’Or du Mali brillera enfin pour les Maliens».
Dans le cadre de la diplomatie parlementaire, le CNT, le travail parlementaire a consisté à l’envoi de missions aux niveaux de certaines instances sous-régionales, régionales et internationales pour porter la voix du Mali.
«Face aux manipulations et aux critiques non fondées de certaines officines et succursales suffisamment connues, les membres du CNT ont su rétablir la réalité des faits en éclairant la lanterne de ces prétendus donneurs de leçons partisans d’une quelconque pensée unique, atteints de myopie politique», a lancé le président du CNT sur le sujet, en se réjouissant au passage de la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa). Il en juge notamment par l’acquisition d’équipements de dernière génération ainsi que par les indices d’une nouvelle posture des FAMa que traduit éloquemment le professionnalisme dans leur déploiement et leur conformité au droit international humanitaire dans l’occupation des emprises rétrocédées par la Minusma. Et d’exhorter le gouvernement et la Minusma à tout mettre en œuvre pour le bon déroulement de ce processus et le respect strict du chronogramme établi.
Le président de l’organe législatif de transition en a profité pour tancer les séparatistes touaregs en leur réaffirmant l’unicité et l’indivisibilité du Mali. Il est inadmissible, selon lui, qu’un groupe d’individus, de quelque lieu que ce soit, vienne saper les bases de l’unité nationale. «Tout peut être négocié au Mali sauf la partition du pays et les Maliens sont prêts à se sacrifier pour préserver leur souveraineté», a-t-il martelé, en soulignant au passage que les couleurs nationales doivent flotter sur toute l’étendue du territoire national.
Tout en adoubant le léger report de la présidentielle décidé par le gouvernement au nom d’une organisation plus inclusive et crédible dudit scrutin, Malick Diaw se réjouit de la signature du Pacte social de stabilité et de croissance pour autant qu’il permette de consolider l’État de droit et d’améliorer des conditions de vie des travailleurs. Par rapport à l’épineuse question de l’augmentation des prix des denrées de première nécessité et du délestage, il conseillera au gouvernement plus communication sur les efforts consentis ainsi que sur les enjeux et facteurs exogènes. Il a par ailleurs rassuré du soutien du CNT à l’Alliance des États du Sahel (AES) récemment signée entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso et dont la ratification est programmée pour cette session.
Pour rappel, présenté en mode programme pour septième fois consécutive, le projet de loi portant loi de Finances pour l’exercice 2024, adopté en conseil des ministres du 20 septembre 2023 avec présente un déficit de 686,631 contre 689,995 milliards CFA dans la loi de finances rectifiée 2023, soit une diminution de 0,49%. Les prévisions en recettes se chiffres à 2 377,111 contre 2 304,475 milliards CFA, soit une augmentation de 72,635 milliards CFA, en hausse de 3,15%. Quant aux des dépenses budgétaires pour le même exercice elles s’élèvent à 3 063,742 contre 2 994,470 milliards CFA, soit une augmentation de 69,272 milliards de francs CFA, en progression de 2,31%.
Amidou Keita
Le Témoin