La Norvège a annoncé jeudi 26 octobre une augmentation de son aide aux pays du Sahel où les besoins humanitaires sont loin d’être couverts sur fond de coups d’État dans plusieurs pays de la région.
Oslo va fournir une aide humanitaire supplémentaire de 40 millions de couronnes (3,4 millions d’euros) au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad. Elle s’ajoutera aux 248 millions de couronnes déjà débloqués cette année au profit de ces pays et sera canalisée via l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
“Il y a une détérioration significative de la situation humanitaire et, en même temps, un grand trou dans le financement“, a déclaré la ministre norvégienne de l’Aide au développement, Anne Beathe Tvinnereim, en pointant le fait que seuls 40% des besoins humanitaires au profit de la région étaient financés.
Le Sahel, souligne le gouvernement norvégien, est en proie “à une violence et une insécurité persistantes et accrues, au choc climatique et à l’instabilité politique“.
Trois pays de la région – le Mali, le Burkina Faso, le Niger – ont vu des militaires s’emparer du pouvoir par la force ces dernières années.
Au Mali, après avoir chassé les troupes françaises présentes dans le pays pour lutter contre les groupes jihadistes, les colonels en place depuis 2020 ont réclamé en juin le départ de la mission de l’ONU (Minusma) déployée depuis 2013.
Ce retrait, qui a démarré et s’échelonnera jusqu’au 31 décembre, a exacerbé les rivalités pour le contrôle du territoire entre acteurs armés présents dans le Nord.
“L’ONU estime que 37 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire et de protection au Burkina Faso, dans le nord du Cameroun, au Tchad, au Mali, au Niger et dans le nord-est du Nigeria“, a noté Mme Tvinnereim.
“Au seul Mali, près de 8,8 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. C’est une augmentation de 175% depuis 2019″, a-t-elle précisé.
Fin août, la Norvège avait annoncé la fermeture de son ambassade à Bamako qui assurait sa représentation au Mali mais aussi au Burkina Faso, en Mauritanie, au Niger et au Tchad.
Mais elle avait aussi indiqué qu’elle maintiendrait son aide aux pays de la région.
AFP/VNA/CVN lecourrier