Cette hausse généralisée vient s’ajouter à une situation économique déjà tendue en raison des sanctions de la Cédéao prise contre la junte militaire au pouvoir.
Pour Adama, étudiant, au-delà des augmentations des prix des carburants et des produits de première nécessité, la peur est de voir certains produits devenir très difficiles à trouver.
“C’est très inquiétant. On craint même que dans les jours à venir il y ait pénurie de ces produits de première nécessité. J’avoue que c’est très gênant, mais il faut comprendre la situation comme telle. Il y a non seulement le conflit entre la Russie et l’Ukraine mais aussi bien d’autres choses. Je crois que c’est à l’Etat de s’assumer afin qu’on puisse bénéficier de ces produits moins chers”, confie-t-il à la DW.
Pour l’heure, le gouvernement a arrêté fin mai de subventionner le gaz butane, dont la bouteille de six litres, qui était vendue à 2.920 francs CFA, est passée à 6.360 francs CFA.
“Même les céréales locales ont augmenté”
Le surendettement lié à cette subvention du gaz serait à l’origine du décrochage de l’Etat.
Mariam, femme au foyer, ne comprend pour sa part pas l’augmentation de certains produits agricoles cultivés au Mali.
“Même les céréales locales que nous consommons, les tubercules entre autres, je constate qu’il y a une flambée des prix autour de ces produits. Je ne comprends vraiment pas cela. Car à mon avis, ces augmentations ne sont pas dues aux sanctions de la Cédéao ou au conflit russo-ukrainien. Je veux vraiment savoir comment expliquer la flambée de nos produits locaux”, explique Mariam.
Une partie de la population malienne s’inquiète donc de la dégradation de la situation économique. Mais ce n’est pourtant pas le cas de cet enseignant, Amadou, qui pense que ceci est provisoire.
“Pour moi particulièrement, je suis optimiste. Dans la mesure où avec la transition en cours, nos autorités vont prendre les dispositions idoines pour faire face à la crise économique. Ce phénomène ne touche pas seulement le Mali, ça touche le monde entier. Mais d’ici là, même les Occidentaux vont tenter de lever des sanctions de part et d’autre. Parce que ce sont des sanctions imposées, ce n’est pas un phénomène naturel”, indique cet enseignant.
En attendant, le prix du litre d’essence est passé depuis le 8 juin dernier de 762 à 811 francs CFA et celui du gas-oil de 760 à 809 francs CFA. Des augmentations qui ont déjà des répercussions sur les prix des transports, mais aussi sur les denrées de base à certains endroits.
Source : DW