Le programme «Right to Grow» (Droit de grandir) qui a été lancé le 12 août dernier est basé sur la lutte contre la malnutrition. Ce projet d’une durée de 5 ans est le fruit d’une action commune entre deux organisations internationales à savoir les ONG «Action contre la faim» et World Vision. Il est financé par le Royaume des Pays Bas à travers son ministère des Affaires étrangères.
Au niveau régional, Koulikoro a procédé mardi dernier au lancement du programme dans la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie. L’événement était placé sous la présidence du conseiller aux affaires administratives et juridiques du gouverneur Bernard Coulibaly en présence du directeur national de World Vision Patrick Daniel, du représentant de «Action contre la faim», et d’autres ONG partenaires, des responsables administratifs et politiques des Cercles de Koulikoro et de Kolokani, de la directrice régionale de la santé et du développement social et de la société civile.
«L’objectif est d’amener les décideurs et les bailleurs de fonds à adopter une démarche multisectorielle et de collaboration pour réduire durablement l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, dont un accès adéquat à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène (Wash) à travers des lois», a précisé le directeur national de World Vision Patrick Daniel. Il sera mis en œuvre dans les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et le District de Bamako.
Dans la Région de Koulikoro, 8 Communes sont concernées dans les Cercles de Koulikoro et de Kolokani. «La malnutrition contribue de manière significative à la mortalité des enfants de moins de 5 ans. La prévalence de la malnutrition aigue globale est de 7,2%, dont 1,3% de forme sévère et la forme chronique est de 23,9%» a rappelé la directrice régionale de la santé et du développement social Dr Najim Oura Diallo. Ces chiffres, selon elle, traduisent à suffisance la précarité de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans.
Pour résoudre le problème de malnutrition des enfants de moins de 5 ans, le directeur national de World Vision indexe quatre faiblesses majeures. Il s’agit, selon lui, de l’insuffisance des actions par lesquelles les communautés formulent des demandes d’amélioration des services sociaux de base, la faible capacité des organisations de la société civile à plaider efficacement en faveur d’une bonne gouvernance pour prévenir la malnutrition.
Par ailleurs, il relève l’insuffisance d’une approche intégrée et multisectorielle de la malnutrition dans les politiques, les plans d’actions et les allocations budgétaires par les collectivités décentralisées et une approche pas toujours coordonnée entre les acteurs de l’humanitaire et ceux du développement afin de pouvoir s’attaquer de manière efficace aux causes profondes de la malnutrition.
Le conseiller aux affaires administratives et juridiques du gouverneur a salué ce projet qui est une grande opportunité pour la Région de Koulikoro qui bénéficie de cette nouvelle initiative au regard des enjeux et défis liés à la problématique de la malnutrition. Ce nouveau programme contribuera sans doute à renforcer les politiques de développement en lien avec l’amélioration de la nutrition en droite ligne avec les Objectifs du développement durable (ODD) et du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD).
Amadou Maïga
Amap-Koulikoro
Source : L’ESSOR