Kidal, ville surplombant le massif montagneux est le symbole irritant de l’insoumission aux autorités maliennes depuis plus d’une décennie.
Du 30 mars 2012, où la région bascula sous les bottes du cynique Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) au 31 octobre 2023, où elle s’affiche ostentatoirement comme le refuge des radicaux du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), combattants azawadiens indomptables,
Kidal se préparait à vivre des batailles décisives déroulées successivement à Bamba, Bourem, Anéfis. Auparavant, d’autres batailles ont opposé les Forces armées maliennes (FAMa) et les éléments CSP-PSD qui n’ont cessé d’encaisser des pertes considérables.
Ainsi, du 14 août, prise de Ber, au 14 novembre 2023, l’armée malienne a fait des prouesses. Même ses détracteurs les plus acharnés sont résignés à reconnaître ses avancées significatives, bémolisant néanmoins ses victoires en évoquant de façon redondante les mercenaires de Wagner. Soit ces opposants tant du CSP-PSD que de certains milieux politiques maliens déchus et rancuniers omettent de souligner les mercenaires de Barkhane, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et d’autres essaims de gangs criminels qui encadrent et forment le noyau de l’armée des terroristes du CSP-PSD. Soit, ces détracteurs accusent l’armée malienne de massacres d’enfants, suite à un bombardement de drone au camp abandonné par la MINUSMA.
Partenaires pour partenaires, l’armée malienne avec l’appui russo-turc met en déroute l’axe France, Union européenne (UE) et USA.
Les vecteurs aériens russes, les frappes de drones turcs combinés aux coups de poings rudes des forces terrestres maliennes ont anéanti le moral, l’équipement et les réserves en combattants de ces irrédentistes azawadiens et de leurs mercenaires que même la mélodie, la virtuose de l’orchestre Tinariwen ne sauraient restaurer, ni consoler encore réanimer. La mort devient la hantise quotidienne, les leaders du CSP-PSD ont disparu soit dans des bunkers de circonstances, soit pris la direction de l’exil vers l’Europe ou déguisés en réfugiés en Algérie. Les moins chanceux ont retrouvé le repos éternel promis par le puissant ministre de la Défense et des anciens combattants, colonel Sadio Camara, à l’endroit des terroristes indociles.
Il a fallu un temps court, le temps pour la MINUSMA, en particulier le contingent tchadien de se retirer des emprises de Kidal et d’Aguelhoc pour que les indépendantistes soient défaits à la vitesse de l’éclair. En cours de munitions, d’hommes, la rébellion de Kidal flétrit. Alors doit-on déduire que la MINUSMA était le bailleur indélicat de ces bandits armés en logistique, carburant et en même en combattants de façon intermittente? Que sont devenus l’arsenal brandi par le CSP-PSD, les Missiles Stinger, les véhicules blindés et combattants innombrables enturbannés du CSP-PSD ?
La MINUSMA est-elle la vingt-cinquième colonne qui finançait les indépendantistes, les renseignait sur les positions des FAMa? Telles sont les questions d’un curieux qui cherche à comprendre la rapidité de la conquête de Kidal, protégée, semble-t-il par un rideau d’une armée infranchissable qui promettait l’enfer aux soldats maliens.
Le CSP-PSD est-il un simple épouvantail adossé à la Barkhane et à la force onusienne qui seraient alors les vrais acteurs de la tragédie malienne, de sa métastase au Sahel ? Seules des recherches pointues ou d’enquêtes de l’État malien pourront élucider ce mystère. Pour le moment, nous ne pouvons que savourer le nectar de la reconquête de Kidal, la déroute fracassante des terroristes, malgré un ultime communiqué de vaincus dans lequel ils informent leur peuple plutôt leurs “fans“, leurs “grains” des pertes considérables infligées aux Forces armées maliennes (FAMa), malgré leurs vecteurs aériens.
Cela me fait sourire. Car, en 1990, leurs anciens rappelaient, sans les BRDM qu’ils appellent affectueusement “Fadimata“, qu’ils allaient vaincre l’armée nationale. Aujourd’hui, ils trouvent un autre alibi, c’est-à-dire les vecteurs aériens. L’État doit se faire respecter en tout lieu et tout temps. Aux décideurs aux commandes de comprendre, décoder le discours des vaincus. À la prochaine insurrection, ils reviendront avec des chars, des vecteurs aériens ? L’État malien doit préparer, anticiper sur le péril.
La guerre n’est point finie… Devinez ce que cela signifie. L’armée du CSP-PSD, comparée à celle du Mali de 2023, ressemble fort à celle de la Tchécoslovaquie pendant la Deuxième Guerre mondiale broyée par les redoutables Pantherz et la Wehrmacht d’Hitler en un temps éclair. Notre guerre contre le CSP- PSD a été meurtrière tant pour les civils que les militaires. Les forces internationales ont manifesté peu d’émotions lorsque notre armée éprouve des difficultés face à ces terroristes. C’est pourquoi elles ont souvent été accusées d’être partisanes des séparatistes touaregs du CSP-PSD en les fournissant la logistique ou les informations sensibles sur les FAMa. La destruction par celle-ci de blindés aux couleurs de l’ONU, bourrés d’explosifs à l’entrée de Kidal renforce-t-elle la thèse de la complicité de certains contingents de la MINUSMA en faveur des rebelles du CSP-PSD ? Si oui, doit- on déduire que la présence des soldats étrangers au Mali durant ces dix dernières années a constitué l’épine dorsale du terrorisme au Sahel et la déstabilisation malveillante du Mali et de ses voisins ? Doit-on comprendre que les soldats de la paix mobilisés pour ramener la paix entre les Maliens sont des armées de mercenaires dépêchés pour la partition du Mali? Le Mali doit-il enclencher des enquêtes approfondies pour évaluer la complicité des acteurs de la communauté internationale dans la tragédie vécue pendant cette décennie ? Quelle est la part de la responsabilité morale de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA), relais inconditionnels des Nations unies dans l’expansion de la crise malienne ? Quel profit toutes ces organisations ont-elles tiré du malheur de la nation malienne, de la guerre au Mali? Doit-on interpréter les mouvements indépendantistes et les djihadistes comme une des composantes, des supplétifs dont la mission est de diviser à tout prix le Mali et envahir le Sahel? À quoi ont- ils servi les budgets faramineux de l’Organisation des Nations unies (ONU), les salaires vertigineux octroyés à ses fonctionnaires, son personnel français et autres chargés d’éradiquer les terroristes au Sahel? Ces sommes faramineuses versées aux fonctionnaires internationaux sont- elles un des aspects cachés de la prolongation de la tragédie malienne ? La communauté internationale est- elle venue pour faire du business au Mali en s’offrant le plaisir fade de massacrer tant de Maliens et de Sahéliens? Pourquoi ce génocide prémédité ?
Difficile de ne pas se poser ces questions étranges, car les guerres modernes sont commanditées par des puissances voraces agitant des organisations locales investies de porter les aspirations des puissants du monde.
Aujourd’hui, la prise de Kidal sonne comme un coup de couteau dans la gorge des journalistes de RFI, de France 24 et leurs reporters en Afrique. Ces relais médiatiques ont contribué à aggraver la psychose, la sédition au Mali. Leurs agents, journalistes manipulateurs sont les complices actifs du terrorisme et de la scission du Mali. Ils peinent à reconnaître la déroute de leurs parrains et disent du bout des lèvres que l’armée malienne a accompli des avancées significatives. Je devine l’amertume à l’Elysée ou encore au ministère de la Défense à Paris. La prise de Kidal sonne comme la défaite française à Diên Biên Phu. Les politiciens fascistes français, auteurs de la crise malienne, sont mortifiés. Même Abuja et Abidjan ou encore Dakar ressentiront les secousses du séisme de l’Adrar des Iforas. J’entends impatiemment le communiqué de la CEDEAO. Il sera à l’image de celui-ci du CSP-PSD. Même un massage intense au Vegebom ne pourra mettre à niveau ce club de Leaders fidèles au Napoléon de la France.
Le Mali a accompli le miracle de restaurer sa souveraineté à Kidal sans l’accompagnement de la communauté internationale, sans dirigeants, frères africains détachés de leur peuple. Ces leaders insolites sont surtout les recalés du réseau routinier de la francafrique.
Honneur au peuple malien qui a enduré et continue de le faire pour des lendemains meilleurs.
Hommage à ses dirigeants engagés, nationalistes qui se battent pour rehausser l’image du Mali et son retour dans le concert des nations vertueuses.
Nous devons fêter cette victoire sur le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD). Car, l’armée a lavé des affronts cristallisés, vengé les militaires tombés d’abord à Aguelhoc en 2012, réhabilité la mémoire d’illustres officiers assassinés dont par exemple “BAD” puis tombés partout sur le territoire national. C’est aussi une vengeance des civils massacrés le 7 septembre dans le bateau «Tombouctou» et d’autres innocents avant cette date tragique.
À nous de tirer les leçons de cette victoire. Le chemin est long. Certains opposants exilés, ou en dérive à l’étranger pour des raisons diverses et ceux présents au Mali doivent faire leur mea- culpa ou raccrocher leurs crampons. Le seul point focal pour tous les citoyens est le Mali et non l’accès immédiat au fauteuil présidentiel à Koulouba. À nous citoyens de redémarrer le Mali, de refaire l’éducation, de décoller l’économie, de donner de l’espoir aux générations futures et de prémunir la future rébellion du CSP-PSD dans quelques décennies. L’État doit rester vigilant et plus ingénieux, plus puissant pour neutraliser les ennemis opposés à la réalisation de notre devise nationale: Un Peuple-Un But-Une Foi.
La justice doit être en marche pour châtier ceux qui ont renoncé à servir fidèlement leur pays. En attendant, l’armée doit ratisser pour que la paix revienne, le travail redémarre et qu’il fasse vraiment bon de vivre au Mali illuminé par un réseau énergétique permanent. Qu’Allah bénisse le Mali et tous les Maliens.
Qu’Allah nous gratifie d’autres victoires plus éclatantes sur nos ennemis.
Je rends hommage à tous les grands chercheurs, ambassadeurs de la paix et de l’amitié entre les peuples du reste du monde, d’Afrique, en particulier de la France qui ont défendu le Mali par leurs plumes en privilégiant la vérité scientifique. Honneur aussi et surtout aux chercheurs maliens, activistes, blogueurs, mouvements de résistance, nationalistes divers pour leur amour et leur combat au quotidien pour défendre le Mali.
Enfin, nous conseillons la retenue à une espèce frelatée de leaders, de révolutionnaires avariés aujourd’hui dressés en ennemis contre leur nation et au service de forces hostiles. Ces recrues subiront surement le châtiment de leurs devanciers. Retenue à ces citoyens solitaires, car le Mali a une mémoire d’éléphant et la patience d’une mère à l’égard de son enfant même égaré.
Alhassane Gaoukoye, Enseignant-Chercheur
Inter De Bamako