Organisé par les membres du collectif des familles de Kabala pour la lutte contre les bars, ce meeting a enregistré la présence des vieux, jeunes et des femmes du quartier. De façon pacifique, il s’agissait de mettre le propriétaire du bar « Espoir » en garde, en l’occurrence le nommé Seydou Keita dit ‘’Namara’’. Sur les banderoles, on pouvait lire ceci : « On dit non aux bars à côté de nos maisons, mosquées, et établissements scolaires » ; « le collectif organise ce meeting pacifique pour dire ‘’non’’ à l’installation anarchique des bars ». Selon Souleymane Boureima Kamissoko, président du collectif, les habitants de Kabala sont actuellement dérangés avec les bars, et notamment avec celui de Seydou Keita. D’où la tenue de ce meeting pour lui alerter. « Nous ne voulons pas casser l’endroit. Mais tout ce que nous voulons est que le sieur ‘’Namara’’ ferme son bar », explique le président du collectif. Certes il y a beaucoup de bars à Kabala, mais le bar le plus grave reste celui de Seydou Keita, a confié M. Kamissoko. A ses dires, les habitants proches du lieu ne dorment pas. « Les gens n’arrivent plus à dormir avec les orchestres et les consorts. Cet homme sort avec son appareil de sonorisation à 3H et 4h du matin. Ce qui empêche les gens de dormir », a-t-il déploré. M. Kamissoko trouve qu’il y a trop d’insécurité dans ce bar. « Mon secrétaire général a perdu sa moto garée chez eux. Ce sont les gens qui fréquentent le bar qui l’ont pris. Dans la même famille, les mêmes gens ont tiré sur une personne qui a été évacuée dans l’urgence », ajoute le président. Le pire, c’est qu’un jeune a été froidement poignardé par certains des clients du bar de Seydou Keita. Lequel jeune est finalement décédé de ses blessures, ajoute l’intervenant.
Et d’expliquer que des démarches sont en train d’être menées pour l’obtention de cette fermeture. Vu les ventes de drogue qui seraient en train de se passer au sein de ce bar, M. Kamissoko précise que les familles avoisinantes sont en insécurité. « Il y a d’autres bars ici, poursuit-il, mais notre vision est la fermeture immédiate de ce bar ». Demba Dienta est l’un des chefs de familles domiciliés à côté de ce bar. Il témoigne que sa famille ne dort pas la nuit à cause des bruits du lieu. « Namara et ses clients alcooliques nous foutent la merde. Des gens ont été agressés par sa clientèle, un jeune a été aussi tué », selon Demba qui souhaite ne plus voir le bar ouvert encore. Pour Dramane Diarra, un vieux domicilié à côté du lieu, « les putes de ce bar nous approchent chaque fois que nous partons à la mosquée pour demander si nous avons besoin de faire l’amour ». A partir de 23H, indique-t-il, plus personne ne peut passer sans qu’une pute ne vienne se coller à la personne. Un comportement « dégueulasse et honteux » que le veux Demba déteste. Agri plus que tout le monde, Mamadou Doumbia dit se souvenir encore du10 mai 2020.Une date à laquelle, déplore-t-il, son fils Kalipha Doumbia a été poignardé par certains des clients du bar « Espoir » de ‘’Namara’’, avant de décéder. « Mon fils Kalipha avait été commissionné à la boutique pour acheter du thé. Au cours de la route, confie Mamadou Doumbia, il a été poignardé sans avoir la chance de survivre ». Via ce meeting, ils disent interpeller les autorités par rapport à la problématique, et prévenir le propriétaire du bar. En tout cas, certains manifestants voulaient se diriger vers le bar, mais il a fallu un appel au calme des organisateurs du meeting.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali