Le Mali, à l’instar des autres pays membres de l’Union africaine, a célébré samedi dernier la Journée africaine de la décentralisation et du développement local. La célébration de cette journée vise, entre autres, à promouvoir la décentralisation, la gouvernance locale ainsi que la participation des citoyens et des groupes sociaux à la définition et à la mise en œuvre des politiques de développement. Aussi, la commémoration de cette journée offre l’opportunité aux peuples africains d’échanger sur les défis majeurs auxquels sont confrontés leurs Etats dans la mise en œuvre de la décentralisation et du développement local.
A la veille de cette journée importante, le ministre en charge de la Décentralisation est revenu sur quelques acquis importants en matière de promotion de la gouvernance locale et de l’état-civil au Mali. Il s’agit ; notamment de la poursuite du processus de transfert de compétences et de ressources de l’Etat aux collectivités territoriales, dont le taux a atteint 19,77% en 2018 ; de l’adoption du décret déterminant les modalités de transfert des services déconcentrés de l’Etat aux collectivités territoriales relevant de leurs domaines de compétences. D’autres acquis, selon Boubacar Alpha Bah, ont trait à la mise en place des Autorités intérimaires et des Collèges transitoires dans les cercles des Régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka ; au renforcement de la décentralisation par la régionalisation se traduisant par la promotion de l’approche de contractualisation entre l’Etat et les régions à travers les contrats plans Etat-Région ou district (CPER/D) et la mise en place des Agences de développement régional (ADR).
De nos jours, a souligné le ministre Bah, on note la signature de huit contrats plans Etat-Région (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal) concourant à la réalisation de vingt projets pour un montant total de plus de 24,8 milliards de Fcfa ; les subventions mobilisées via le Fonds national d’appui aux collectivités territoriales (FNACT) de 2013 à nos jours représentant un montant global de 95,9 milliards de Fcfa ayant permis la réalisation d’environ 9000 projets au profit des collectivités territoriales. Sans oublier le recrutement de plus de 62 000 fonctionnaires des collectivités territoriales de 2008 à 2018 en vue de les doter des ressources humaines suffisantes, qualifiées et stables leur permettant d’accomplir pleinement et efficacement leurs missions. «Le gouvernement a consenti un financement sans précédent de 14 milliards de Fcfa sur ces trois dernières années sur des aspects de conduite et pilotage de l’état-civil, de modernisation du Centre de traitement des données d’état-civil (CTDEC) et du Système de recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC). A ce titre, on retient la disponibilité d’une base de données de 15,6 millions de Maliens disposant du Numéro d’identification nationale (NINA)», salue le chef du département de l’administration territoriale. Le gouvernement, selon lui, a aussi adopté au mois de juillet 2018 la Stratégie nationale de l’état-civil pour la période 2018-2022. Dans ce cadre, a précisé le ministre Bah, il s’agit de parvenir, dans un délai relativement court, à l’universalité de l’enregistrement des faits d’état-civil, y compris les naissances et à la production et l’utilisation des statistiques vitales. Pour Boubacar Alpha Bah, cette journée nous interpelle tous, gouvernants et gouvernés, sur les grands défis de la mise en œuvre de la décentralisation, du développement local et de l’enregistrement des enfants à la naissance comme socle de la planification du développement harmonieux de notre pays.
Synthèse
Massa Sidibé
L’ESSOR