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Insécurité : « Il faut se poser la question de savoir pourquoi nos propres enfants sont devenus des monstres incontrôlables », invite imam Dicko

« La communauté musulmane face au défi de la sécurité et de la cohésion sociale ». C’est sous ce thème que la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a animé un panel dans la soirée de ce samedi 18 juin 2022 à Ouagadougou. Cette communication entre dans le cadre de l’installation officielle du président du bureau exécutif national de la CMBF, qui coïncide également avec les 60 ans de la communauté.

Le panel a été co-animé par des leaders religieux de la Côte d’Ivoire, du Burkina, du Mali et du Sénégal.

Imam Mahmoud Dicko, président de la Fondation de la paix et la sécurité pour le Sahel, figure influente malienne très connue ces dernières années, a (de ce fait) retenu plus l’attention du public de cette salle du Conseil burkinabè des chargeurs.
Invité à développer le sous-thème “islam et Insécurité”, l’ancien président du Haut Conseil islamique malien (HCIM, 2008-2019), va tout de suite relever qu’il n’y a aucun lien entre les deux.

« L’islam n’a aucun rapport avec l’insécurité. (…). Il y a un problème d’insécurité, qui a besoin d’être diagnostiqué, d’être analysé et d’être vu », recadre-t-il avant de rappeler que l’« islam est paix ».

 

Imam Dicko souligne ensuite que tous les problèmes d’insécurité trouvent leurs sources dans la mauvaise gouvernance, un déficit de gouvernance accumulé, qui fait que le citoyen ne se retrouve pas dans l’Etat.

 

« Il faut regarder les choses et apporter les solutions adéquates. Il faut se poser la question de savoir pourquoi nos propres enfants sont devenus des monstres incontrôlables. (…). Pour moi, il y a manque de sincérité, qui fait que nous vivons ce que nous vivons », scrute le leader religieux, pour qui, il ne s’agit nullement de justifier les actes d’insécurité, mais plutôt d’expliquer.

 

« On n’a pas besoin de demander l’avis de quelqu’un pour discuter avec nos propres enfants, pour savoir pourquoi ils se dressent contre leurs propres pays. Est-ce pour une religion, est-ce pour d’autres revendications ? », aborde imam Dicko.

Le ton du panel a été donné par Pr Issa Cissé, islamologue et enseignant à l’université Pr Joseph Ki-Zerbo. Sa communication a porté sur les “bilan et perspectives de la Communauté musulmane du Burkina Faso”. Un sujet qui lui a permis de présenter l’évolution de l’islam au Burkina et les moments et événements qui ont impacté son existence.

 

Cheikhoul Aima Ousmane Diakité de la Côte d’Ivoire a partagé “l’expérience et l’organisation de la communauté musulmane” de son pays tandis que l’invité du Sénégal a, lui, planché sur « islam et cohésion sociale » dans le pays de la Teranga.


O.L.

Lefaso.net

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