Accusé de pédophilie, Mamadou Diancoumba (conducteur de moto taxi, né vers 1989 à Ségou) devait comparaître le lundi 28 juin 2021 devant les juges de la Cour d’assises. Etant en liberté, il ne s’est pas présenté à l’audience. Il a été jugé par contumace.
Il ressort du dossier que dans la nuit du 7 septembre 2019, Mamadou Diancoumba embarquait un groupe d’enfants dont la fillette Fatoumata Traoré à bord de sa moto taxi-tricycle pour faire un tour avec eux avant de les débarquer tous, excepté Fatoumata Traoré à qui, malintentionné qu’il est, il prétendrait faire gratifier d’un tour spécial. Il en a profité pour se diriger dans les buissons, les phares éteints pour passer inaperçu afin d’assouvir des désirs sexuels sur elle. C’est grâce à l’intervention des passants l’ayant interpellé et conduit à la Brigade de gendarmerie qu’il n’a pu réaliser son forfait. Le Parquet près le tribunal de Mopti, saisi suivant PV n° 65/BT-M du 8 février 2019, a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre Mamadou Diancoumba pour tentative de pédophilie. Il est constant, tel qu’il résulte des pièces du dossier que l’inculpé a reconnu avoir entrainé la fillette Fatoumata Traoré, âgée de 10 ans (née le 15 novembre 2009, suivant acte n° 2243 du Centre principal de Mopti, versé au dossier), dans les buissons en vue d’entretenir des rapports intimes avec elle. Or, au sens des dispositions de l’article 228 du Code pénal, tout acte d’attouchement ou de pénétration sur enfant de moins de 18 ans est constitutif de crime de pédophilie. La tentative est punie comme le crime lui-même. De tout ce qui précède, il sortira à l’encontre de l’inculpé charges suffisantes d’avoir à Mopti, courant septembre 2019, en tout cas depuis moins de 10 ans, tenté d’accomplir des actes de pénétration sexuelle sur la personne de Fatoumata Traoré, mineure âgée de moins de 13 ans, laquelle tentative n’a manqué son effet que par son interpellation par des passants, circonstance indépendante de sa volonté. Ces faits sont prévus et punis par les dispositions des articles 3 et 228 du Code pénal et peuvent donner lieu à l’application de peines criminelles. Le certificat d’expertise mentale de l’inculpé daté de septembre 2019 versé au dossier atteste qu’il ne souffre d’aucune anomalie et qu’il est accessible à la peine. Les renseignements recueillis sur la personnalité de l’inculpé, lui sont favorables. Le bulletin N° 2 du Casier judiciaire de l’inculpé atteste qu’il est un délinquant primaire.
Par ces motifs, vidant son délibéré conformément à la loi, statut en chambre du conseil, en matière criminelle et en dernier ressort, la Cour a reçu en la forme la demande de mise en liberté de l’inculpé Mamadou Diancoumba, a ordonné sa mise en liberté s’il n’est détenu pour autre cause et après l’accomplissement au greffe des formalités d’élection de domicile, a déclaré suffisamment établi à son encontre la prévention du crime de tentative de pédophilie, a prononcé sa mise en accusation en raison des faits ci-dessus spécifiés et qualifiés et a décerné contre lui l’ordonnance de prise de corps et son renvoi devant la Cour d’assises de Mopti pour y être jugé conformément à la loi.
Mis en liberté provisoire avant son procès, Mamadou Diancoumba ne s’est pas présenté à l’audience le lundi 28 juin 2021 pour répondre des faits à lui reprochés. Il a été jugé par contumace et condamné à 20 ans de prison et au paiement d’une amende d’un million Fcfa.
Siaka DOUMBIA
Source : Aujourd’hui-Mali