Il y a deux ans, le 24 janvier 2012, la garnison d’Aguel’hoc, la 713è Compagnie nomade à court de vivres et de munitions, tombait après une semaine de farouche résistance opposée aux assauts menés par une coalition de groupes armés indépendantistes et djihadistes. Les assaillants exécutèrent alors froidement la cinquantaine de militaires fait prisonniers comme on l’apprendra peu de temps après par des témoignages notamment d’élèves de l’institut de formation des maitres de la localité et des images horribles que les assassins postèrent sur le Net.
Une commission d’enquête sur ces atrocités produira un rapport contenant des preuves et témoignages de rescapés militaires et civils soutenus par des images qui attestent que des combattants de l’armée malienne désarmés ont été bien arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus par les éléments du MNLA et d’AQMI. Les autorités maliennes ont engagé des poursuites au plan national et sollicité des instances internationales, notamment la Cour pénale internationale (CPI) dont la procureure Fatou Bensouda était à Bamako en octobre dernier. Durant son séjour, elle a annoncé détenir des informations sur la base desquelles son institution pouvait valablement procéder à l’ouverture d’une enquête sur la situation au Mali depuis janvier 2012. Le bureau du procureur de la CPI sur la foi de nombreux indices a, en effet, effectué plusieurs missions au Mali dans le but d’enquêter sur ces faits présumés, a indiqué Fatou Bensouda en précisant que ces enquêtes sont au stade préliminaire, les suspects restant à identifier.
En attendant que ces procédures aboutissent, le Mali se souvient des victimes de Aguel’hoc. Ainsi, en ce triste anniversaire, tous les drapeaux seront mis en berne sur toute l’étendue du territoire national. Toujours aujourd’hui, le ministère de la Défense et des Anciens Combattants organise, à partir de 13h, des séances de prières à la mémoire « des militaires tombés au combat pour la défense de la patrie ». Ces prières se dérouleront sur la place d’armes du camp Soundiata de Kati et dans les garnisons à l’intérieur du Mali. Des offices religieux auront lieu dimanche dans les églises protestante et catholique.
Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, participera, lui, à la prière organisée à Aguel’hoc même à la mémoire du capitaine Sékou Traoré, qui commandait la place, et de ses hommes.