22 septembre 1960-22 septembre 2017, le Mali a célébré, vendredi dernier, le 57è anniversaire de son indépendance. L’événement a été marqué à Kati par une parade militaire à l’issue de laquelle, le président de la République, chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar KEITA, a rendu un hommage particulier aux braves soldats maliens. Nous vous proposons la déclaration faite par le Président IBK, à la place d’armes de Kati, à l’issue du défilé militaire:
Cette cérémonie de commémoration du 57è anniversaire de notre indépendance, notre accession à la souveraineté nationale et internationale est placée et se place naturellement sous le signe de l’espérance, de l’espoir et surtout d’un Mali débout.
Sans optimisme mièvre, ni excessif, mais un optimisme de bon allant, parce que mérité. Tous les efforts, tous les efforts qui ont été engagés dont les premiers fruits commencent à se faire sentir.
La remise symbolique par Mme l’Ambassadrice de Chine d’un avion du type de C4-Type, dont deux sont arrivés à Bamako, va nous aider à accroitre notre capacité de transport des troupes et d’évacuation, éventuellement, en cas de besoins. Comme les hélicoptères qui sont arrivés également, les MI35, de fabrication russe, qui sont connus dans le monde entier pour leur efficacité sur tous les champs de bataille du monde. Tout cela, qui va accroitre la protection de nos hommes sur le terrain, nous ait aujourd’hui, d’une très grande satisfaction morale.
Je vous le dis ! Quand je pense à l’armée malienne, à ces braves hommes, ce sont mes fils, sur le terrain, sans couverture aérienne, c’était pour moi un drame, une tragédie. J’ai vécu ça quotidiennement, nuit et jour.
Aujourd’hui, nous commençons à sortir la tête de l’eau. Comment ne pas être heureux, quand je vois également, ces jeunes gens engagés, superbement, corps et âmes dans la lutte contre ce fléau qu’on nous a imposé ; le terrorisme…
Vous avez vu applaudir au passage de la gendarmerie et de la FORSAT.
L’événement douloureux du campement Kangaba est là pour rappeler la bravoure de ces hommes-là.
C’est pourquoi, j’ai estimé qu’ils avaient droit à des applaudissements. Car tous ceux qui sont là aujourd’hui, s’ils sont en repo et dorment tranquillement, c’est grâce à ces hommes-là.
Ils ont droit, qu’à leur passage, nous les sachons gré par des applaudissements nourris. Et n’ai pas eu de gêne à le faire, car c’est mérité. Il faut que ce mérite, la patrie le sache, pas à titre posthume toujours ; mais de leur vivant.
Donc, aujourd’hui, nous avons une belle cérémonie.
Bon, on dit chez nous que l’eau, c’est le bonheur, la pluie c’est le bonheur, mais quelques fois aussi, elle gâche la fête. Le dire, aussi, ça ne veut pas dire qu’on n’a pas désobligé Dieu.
C’est vrai que ce matin, nous pensions vraiment au passage de certains aéronefs pour que tout le monde puisse s’en réjouir. Mais le ciel à ses règles, ces principes et ses raisons que la nôtre ignore et qui fait que, hélas, ces survols aériens ont dû être annulés.
Mais, ça ne gâche rien à la fête. Le défilé a été impeccable. Et je voulais également dire que les jeunes gens, nos jeunes garçons et jeunes fille du Prytanie militaire ont eu raison de vouloir leur propre fanfare. Elle a été à la hauteur. On m’a vu fredonné, rythmant quand leur fanfare a donné de la voix.
C’est dire qu’aujourd’hui est un jour faste, un jour de bonheur absolu. Et pourquoi ne le manifesterai-je pas ? Je le fais, et de bien belle façon. Je suis heureux. Car l’armée malienne commence à souffler, à respirer, je le suis également. Et ça sera de mieux en mieux et de plus en plus. On le verra, Inch Allah. Donc, c’est une belle fête.
Et c’est l’occasion de nous souvenir de ceux de nos enfants qui sont partis.
Quelques fois, fauchés de manière très fraiche, barbare, sauvage, alors même qu’ils accomplissaient leur devoir au service de la patrie malienne.
De ceux-là, nous serons toujours, avec émotion, déférence et piété. Nous ferons en sorte qu’un monument d’une autre grandeur, d’une autre nature s’élève dans le ciel du Mali pour célébrer la bravoure de nos hommes, singulièrement, nos hommes armés.
Elle a été vilipendée. Mais, ils n’ont qu’à attendre, pour voir cette armée malienne qui a eu son lot de trahison, de défection, de non-accompli.
Quand on est en mission, on donne les moyens de la mission. Et ça, nous le ferons, quoi qu’on dise ou qu’on fasse.
La patrie, c’est cela aussi. Se dire patriote est un tout. Quand l’œuvre est accomplie par le gouvernement, quel que soit ce gouvernement, le patriote applaudit, accompagne, ne dénigre pas.
C’est le temps au Mali d’un front uni national, patriotique pour le sursaut et la survie du Mali. Tout de suite, on l’aura compris, mieux cela vaudra. Ils sont là féroces, les appétits, ils sont là à nous envier.
Mais, que ce soit IBK ou qui que soit d’autres, si le sang du patriotisme coule dans une veine malienne, ça ne passera pas. Jamais ce pays ne sera de nouveau assujetti par qui que ce soit. Coopération internationale, partenariat, Oui ! Assujettissement Non ! Non ! Et Non ! Donc aujourd’hui, je suis ici pleinement satisfait de ce que j’ai vu.
Je remercie l’encadrement militaire, les chefs militaires, les hommes. Et leur dis que le repas de corps à Sévaré m’a convaincu davantage de la grande fraternité qui traverse cette armée. Et nous serions toujours avec elle, à ces côtés, en elle.
Vive le Mali, Vive l’armée du Mali, la grande armée du Mali, ressoudée, requinquée, prête pour ses nouvelles missions ».
Propos recueillis
par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin