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IBK et la présidentielle du 29 juillet : L’embarras et la crainte de l’échec?

Un à un, le président sortant a perdu de nombreux soutiens. Celui de l’ADEMA-PASJ, véritable baroud d’honneur n’est que partiel, puisque c’est une partie du parti qui sera dans la démarche de faire réélire l’actuel locataire du palais de Koulouba, une large majorité du parti des abeilles est en…débandade, chaque militant cherchant à s’agripper à l’un des potentiels candidats.

Le président sortant sera-t-il réélu à l’issue de la prochaine élection présidentielle ? La réponse est affirmative et péremptoire avec le pari « dès le premier tour » chez les tenants du pouvoir. Elle est catégoriquement négative du côté des opposants, qui glosent sur l’échec du pouvoir actuel.

Pour les observateurs neutres des plus avisés, IBK aura toutes les difficultés pour se faire réélire à la prochaine présidentielle. Cette analyse se fonde sur le bilan en deçà des attentes du président sortant, mais aussi de l’hémorragie qui a lessivé son camp politique.

Au point de vue du bilan, la question de la crise sécuritaire perdure et s’est quasiment exacerbé. Ainsi, si en 2013, l’on n’avait aucune difficulté à sillonner le centre du pays, aujourd’hui, la zone est totalement infesté par des hordes de jihadistes, dont les attaques sont doublées de réguliers conflits intercommunautaires. Les alentours de Mopti et même dans la région de Ségou, les localités comme Boni, Douentza, Tenenkou, Youwarou, Koro, Bandiagara sont aujourd’hui hautement insécurisées. L’on se demande si les acteurs politiques pourront y faire campagne pour le scrutin du 29 juillet.

En outre, au plan de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance, il faut avouer qu’aucun progrès n’a été réalisé. En attestent les récents rapports du Vérificateur général qui ont fait état de scandales, sans compter les présomptions de malversations financières dénoncées par les opposants et non démenties par le gouvernement. Ce qui atteste que le pouvoir IBK ne peut sincèrement se targuer d’avoir fait un progrès sur le plan de la bonne gestion des ressources publiques. La presse a régulièrement fait cas de mauvaises gestions et d’indélicatesses dans la passation de certains marchés. Et nul n’a pu lever le petit doit pour apporter des preuves que ces fonds ont été bien gérés… Nul n’a souvenance d’autant de présomptions de malversations au temps de la gouvernance du président ATT.

Par ailleurs, sur le terrain purement politique, le « soutien négocié » décidé le week-end dernier par l’ADEMA en faveur du probable candidat IBK suscite bien de commentaires. Comment la 2ème formation politique de la majorité qui a gouverné avec IBK n’est pas arrivée à un soutien ferme au chef de l’Etat pour son second mandat ? Cela traduit un certain malaise au sein du parti des abeilles. L’ADEMA s’est, il faut le reconnaître, divisé quant à la perspective de soutenir la candidature d’IBK à la prochaine présidentielle. Le simple fait que ce débat s’est posé est un indicateur que le président sortant n’a pas su manager afin de recueillir une large convergence de vue pour l’aider à avoir un second mandat. Le soutien n’a finalement émané que des acteurs majeurs de l’attelage gouvernementale du chef de l’Etat : le président du parti, Pr Tiémoko Sangaré, ministre des Mines, le 1er vice-président, Abdel Karim Konaté, ministre du Commerce et deux autres ministres, Adama Tiémoko Diarra et Sidiya Kalifa Sissoko. Deux autres cadres du partis, l’ancien ministre Dramane Dembélé et le maire de Sikasso, Kalifa Sanogo optent pour leur « candidature interne » respective. Ce qui traduit l’implosion du parti avec pour conséquence la débandade de milliers de militants, chacun prenant sa voie. Un véritable camouflet pour le locataire actuel du palais de Koulouba.

A côté de cette déconvenue, des alliés de taille ont tour à tour lâché le président sortant pour sa gestion des affaires publiques ou pour des motifs politiciens. Le leader politique Aliou Boubacar Diallo, les anciens Premiers ministres Oumar Tatam Ly, Moussa Mara, les ministres Jean-Marie Idrissa Sangaré, Bocar Moussa Diarra, Me Mamadou Ismaël Konaté, Mohamed Aly Bathily, le général Moussa Sinko Coulibaly, Me Mountaga Tall, Housseini Amion Guindo et de nombreux députés, comme le Général Niamé Kéita, ont tous pris leur distance vis-à-vis du chef de l’Etat et de sa gouvernance. Cette hémorragie inédite (jamais autant de désaffection en cours d’un quinquennat au Mali) prouve à suffisance que IBK n’a pas su tirer profit de la sympathie populaire qu’il a suscité au sein de ses compatriotes.

Pour certains observateurs, c’est tout ce contexte défavorable qui suscite chez le président sortant quelques hésitations quant à son engagement à vouloir rempiler ? Surtout dans la mesure où une forte contestation populaire a marqué son quinquennat. Il s’agit du soulèvement populaire dont a fait l’objet son projet de révision constitutionnel ave la montée au créneau de jeunes activistes (tels que Ras Bath et son CDR résolument hostiles au chef de l’Etat). Si non comment comprendre qu’à seulement deux du scrutin présidentiel du 29 juillet, IBK n’a pas encore officiellement déclaré être candidat. Il s’est contenté « d’accepter de poursuivre de servir le pays ».

Or, tout ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ! La candidature d’IBK semble se concevoir sur quelques appréhensions. Si elle est sanctionnée d’un échec, ce sera une grande humiliation vu les gros moyens que le pouvoir déploie et compte déployer pour se faire reconduire. Si elle est couronnée de succès à l’issue de la présidentielle, il faudra que cette victoire soit exempte de reproche ou de fraudes pour apaiser les Maliens. Un pari qui n’est pas gagné d’avance, tant IBK semble réfléchir à son avenir et à celui du Mali…

 

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