« Il faut détruire Carthage », fulminait Caton l’Ancien, mort en 149 avant Jésus Christ. Sa motivation, en tant que Souverain de la Rome impériale, qu’anéantir la République prospère et d’avant-garde, promotrice d’un autre modèle de coexistence des peuples. Carthage n’échappera pas à sa furie. La cité sera rasée en 146 avant Jésus Christ, quelques trois ans avant sa mort. Dans la réflexion qui suit, Hamadoun Bah, syndicaliste de renom, fait le parallèle entre Caton l’Ancien et Emmanuel Macron, actuel président de la République française, d’une France encore impériale, impérialiste et colonialiste, décidé à déclencher une guerre de destruction contre le Niger qui apparaît comme le modèle de coexistence des peuples, ceux d’Afrique de l’ouest et d’Afrique entière soucieux de leur souveraineté. Comme Carthage, le Niger doit être détruit, c’est l’implacable quête d’Emmanuel Macron.
Ce n’est plus un secret pour personne que la France tient à vassaliser son dernier bastion dans le Sahel, avant le Tchad. Cette guerre de la France contre le Niger, pays souverain, serait du vrai gâchis. Ce serait contre tous les principes qui ont fondé les Nations Unies. Une agression militaire de la France contre le Niger entraînerait la conflagration d’un conflit régional dont la France serait seule responsable. Est-ce la réédition du « DelendaCarthago » pour Afrique de l’Ouest? Emmanuel Macrondevient-il pour le Niger ce qu’a été Caton l’Ancien, qui plaidait coûte que coûte la disparition de Carthage qui devenait une menace pour Rome? Le préambule de la Charte des Nations Unies interpelle les consciences des hommes en ces termes: « Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui, deux fois, en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances ; à proclamer à nouveau notre foi dans la dignité et la valeur de la personne humaine…. ». Cet objectif est-il mort dans la conscience de Macron et de ceux qui appellent à tout prix à la guerre contre le Niger et donc impliquant plusieurs États d’un continent en proie au terrorisme ? Les seuls intérêts de la France valent-ils mieux que des vies et la paix dans le Sahel meurtri ?
Nous savons combien les intérêts ont toujours gouverné les relations internationales, mais au point d’entraîner une hécatombe qui coûterait cher à l’humanité, c’est monstrueux. La France n’a t-elle pas encore tiré les leçons de son rôle dans le génocide au Rwanda ? Quel est son objectif réel et inavoué en Afrique ? Est-ce créer un K.O sans précédent sur un continent à la recherche de ses marques et d’une place dans le gironinternational ? La France n’a-t-elle pas tiré les leçons de son rôle dans le désastre libyen ? Est-elle aveuglée par l’unique velléité de garder dans son pré-carré ses ex-colonies ? L’histoire retiendra car les faits restent têtus.
Hamadoun BAH
Le National