Depuis le lundi 27 février 2023, les bureaux exécutifs des Comités syndicaux du Centre hospitalier et universitaire (CHU) Gabriel Touré de Bamako ont entamé une grève illimitée. Un arrêt de travail qui suscite beaucoup d’interrogations et surtout des inquiétudes chez la population. En cette période de forte chaleur où le taux d’hospitalisation est élevé, le pire est-il à craindre ? Pour ne pas arranger les choses, aucun accord n’a été trouvé avec les grévistes pour mettre fin à ce calvaire.
La grève des médecins a paralysé les hôpitaux publics qui tournent désormais au ralenti. Pour non satisfaction de leurs doléances, un des plus grands hôpitaux du Mali est en grève. il s’agit du CHU Gabriel Touré. Les médecins qui y travaillent ont entamé une grève illimitée lundi 27 février 2023.
Sur place, les consultations normales ne sont plus possibles. Seuls les cas d’urgence sont pris en charge. Les médecins dénoncent le manque de matériel dans les structures publiques, chose qui entrave leur bon fonctionnement. Comme conséquence, ce déficit est lui aussi à l’origine de plusieurs décès. La grève a aussi pour but d’améliorer la qualité du service octroyé aux patients cependant, c’est encore eux les plus grands perdants.
Pour le moment, les négociations avec le gouvernement n’ont pas abouti, rendant la situation des malades alarmante. Les patients, premières victimes du bras de fer Médecins-gouvernement, broient du noir dans ces deux établissements hospitaliers faute de personnel compétent. De ce fait, la méthode choisie par le syndicat s’avère radicale pour un pays qui tente de se faire une image dans le milieu de la santé. Cependant, pour y faire face, un service minimum est donc indispensable. Le Syndicat affirme y avoir pensé. Par contre, des témoignages contredisent cette version. En effet, faute de prise en charge adéquate, des usagers ont été obligés de regagner leur domicile car seuls les internes sont accessibles, a-t-on appris de source sure.
Aux dires de certains responsables, il serait impossible de travailler avec les équipements actuels. Des revendications qui sont peut-être légitimes mais qui engendrent de lourdes conséquences pour les citoyens. L’équation est simple, lorsque des agents ne travaillent pas, ce sont des malades qui ne sont pas pris en charge ensuite c’est des consultations qui n’ont pas lieu et le résultat final, par manque de soin, les patients rendent tout simplement l’âme.
A quand la fin de cette situation au grand bonheur des patients ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres, car cette situation n’arrange ni les autorités ni les syndicats des médecins encore moins les patients. Donc les deux parties en conflits sont interpelées afin de trouver un compromis au grand bonheur des patients.
Des négociations
D’autres sources affirment cependant qu’une rencontre informelle a eu lieu, le lundi 27 février 2023, entre des responsables du ministère de la Santé et du Développement social et certains grévistes du CHU Gabriel Touré notamment le Pr Losseni Bengaly et Amadou Maïga. Ainsi, l’objectif de cette rencontre était de voir comment ils peuvent trouver une solution pour mettre fin à la grève en cours au Centre hospitalier et universitaire (CHU) Gabriel Touré. ‘’Mais cette rencontre a eu lieu de façon informelle parce que le ministère de la Fonction publique a jugé le préavis de grève irrecevable’’, a confié une source proche du dossier.
« Nos deux interlocuteurs ont exprimé leurs préoccupations. Il s’agit du problème des toilettes, le manque de réactifs, le manque de cadre de concertation, la normalisation de la vie salariale. Ils ont dénoncé le fait que 80% du bilan opératoire se font dans le privé par manque de réactifs. Selon eux, le scanner ne peut être utilisé en urgence. Les deux syndicalistes ont souhaité qu’une commission de conciliation soit mise en place », explique la même source.
Pour rappel, les comités syndicaux reprochent au directeur général de l’hôpital Gabriel Touré d’avoir un mépris à leur égard. Puisque, celui-ci, par ses agissements répétitifs entrave la liberté syndicale. Aussi, ils estiment qu’il y a un non-respect des engagements pris par le Gouvernement par rapport aux protocoles signés avec les comités syndicaux du CHU Gabriel Touré.
A ces reproches, s’ajoutent : la tentative de violation des textes règlementaires par le Directeur général de l’hôpital, notamment ceux relatifs à la désignation des représentants du personnel devant siéger au Conseil d’administration de l’hôpital ; l’insuffisance et la dégradation croissante des outils de production et de prestation pour une meilleure prise en charge des patients à l’hôpital Gabriel Touré ; le mépris affiché par la direction de l’hôpital à l’égard du personnel bi appartenant, notamment dans le blocage de régularisation des primes de fonctions spéciales.
Aussi, ils constatent au cours des rencontres organisées par le ministère de la Santé et du Développement social, un manque de volonté à trouver des solutions aux problèmes posés et surtout un mépris à l’égard des responsables syndicaux au cours des rencontres. La balle se trouve désormais dans le camp du gouvernement qui doit tout mettre en œuvre pour trouver une solution définitive à ces séries de grèves qui paralysent le pays avec leurs lots de morts.
Ahmadou Sékou Kanta
Source : L’Observatoire