C’est le seul dossier, avec la présence d’un avocat, qui a été retenu ce jeudi 9 janvier, malgré la demande de renvoi. Une affaire examinée en une poignée de minutes alors que le conseil de la partie civile, Me Stéphanie Amafroi-Broisat, appuyée par ses confrères, a émis le souhait de voir respecter son droit de grève tout comme celui des victimes, absentes.
L’histoire n’est pas anodine. Le prévenu, absent lui aussi, est parti en opération extérieure au Mali avec le 4e régiment de chasseurs de Gap pour deux mois en juin 2019, laissant derrière lui ses trois enfants, dont le plus âgé a 12 ans, livré à eux-mêmes dans son appartement. « Il n’y avait pas de provisions, aucun nettoyage de fait », précise le président de l’audience, Denis Weisbuch, en lisant la synthèse.
Le militaire avait pourtant assuré à ses chefs avant de s’envoler pour le Mali qu’il avait engagé une nounou pour s’occuper d’eux. Un signalement a été émis le 22 juin, entraînant l’ouverture d’une enquête, puis des poursuites devant le tribunal correctionnel pour “soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant, du 16 au 22 juin 2019, à Gap”.
Lors de son audition par les enquêteurs, l’homme avait expliqué avoir accepté cette nouvelle mission pour des raisons financières.
Cela s’est soldé par une condamnation par le tribunal correctionnel à huit mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve pendant 18 mois, conformément aux réquisitions du représentant du ministère public Sébastien Bautian. L’homme a l’obligation de travailler et de justifier qu’il contribue aux charges familiales. L’affaire a été renvoyée sur intérêts civils au 27 février.
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