Dans le cadre de la célébration du 1er mai, la Confédération Malienne du Travail (CMT) a organisé, hier lundi, une conférence de presse à son siège, à l’ACI 2000. Cette rencontre avec les hommes de média qui avait pour thème : « Résilience et travail décent : agir ensemble au sein du monde du travail pour améliorer les conditions de vie et l’inclusion sociale », a été une occasion pour les responsables de la CMT d’inviter le gouvernement à respecter ses engagements.
La conférence de presse était animée par Mme Kamaté Kadiatou TOURE, secrétaire générale de la CMT. Elle avait à ses côtés Djibril DIALLO, membre de la CMT ; le Dr Adama KONATE, membre de la CMT et conférencier ; Seydou DIALLO, représentant du ministre du Travail, de la Fonction publique et du dialogue social, etc.
Faisant l’état des lieux, le Dr Adama KONATE a souligné que le thème international de cette présente édition cadre avec la situation actuelle de notre pays est aussi la parfaite expression de la vision de la CMT qui œuvre inlassablement pour la promotion de l’inclusion syndicale.
«Au regard de la situation de crise que traverse notre pays, la problématique du travail décent et la résilience constituent un défi que nous nous devons de relever», a-t-il déclaré.
Pour ce faire, a-t-il expliqué, le Gouvernement doit s’engager dans la réalisation des principes et droits fondamentaux au travail, avec un plus grand respect des textes et leur application ; notamment l’ensemble des conventions internationales ratifiées par le Mali.
De même, a rappelé le Dr Adama KONATE, la CMT a pris part aux travaux de la conférence sociale qui a permis aux syndicats de formuler des résolutions et des recommandations dans une grande synergie, aux fins d’avoir un apaisement du climat social au Mali.
Par rapport à la finalisation du projet de la nouvelle constitution, la CMT prend acte et s’étonne du mode de désignation des membres de ladite commission.
Elle s’est vue écarter de façon systématique, et ce, en violation flagrante du décret N°2022-0777/PT-RM du 19 décembre 2022 portant création de la commission chargée de la finalisation du projet de constitution de la République du Mali.
Concernant les élections professionnelles, compte tenu des efforts inlassables déployés par les syndicats dans l’encadrement et la formation des acteurs du secteur de l’économie informelle qui couvre près de 80% de l’économie nationale; la CMT propose le recensement des acteurs de ce secteur aux fins de leur participation effective au vote.
«L’organisation de ces élections professionnelles s’avère indispensable pour le choix des interlocuteurs de l’État parmi les organisations de travailleurs au Mali», a-t-il plaidé.
Mais, au cas où elles ne peuvent se tenir dans les six mois à venir, il est impérieux, de l’avis de la CMT, de revoir la représentation des syndicats au sein des organes de l’État, dont le conseil économique et social, les conseils d’administration ; au risque d’effriter la sagesse des autres syndicats et de mettre à mal le dialogue social.
Enfin, la CMT exhorte le Gouvernement de transition au respect des engagements pris avec les syndicats, notamment au niveau de l’éducation (public et privée), de l’économie numérique, du développement rural, de l’industrie et du commerce.
Dans son intervention, Mme Kamaté Kadiatou TOURE, secrétaire générale de la CMT, a condamné avec la dernière énergie les actes ignobles et barbares contre nos populations civiles et militaires perpétrés par des hommes sans foi ni loi, les 21 et 22 avril 2023 dans les localités de Nara et Sévaré.
La CMT, par la voix de sa secrétaire générale, a présenté ses condoléances les plus émues aux familles des disparus et a souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Au regard de la situation de crise que traverse notre pays, Mme Kamaté estime que la résilience doit être le leitmotiv de toutes les politiques publiques ; mais aussi de la population malienne, qui célèbre l’édition 2023 de la fête du Travail dans un contexte sociopolitique, sécuritaire et économique assez difficile.
Selon elle, cette résilience pourrait davantage se matérialiser à travers la pérennisation des emplois circonstanciels créés dans le secteur informel ; la sensibilisation des acteurs sur le rôle important en matière de création d’emplois et des entreprises formelles qui contribueront à dynamiser encore plus le secteur privé au Mali ; et afin de limiter le flux migratoire périlleux pour une jeunesse capable de produire sur place.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin