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Faits divers : L’aide-ménagère et l’époux de sa patronne

Le polygame a violé la « Bonne » de son épouse. Contre son gré cette dernière a commis l’irréparable et les deux se sont finalement retrouvés devant les juges

 

Très récemment le phénomène d’abandon d’enfants caracolait en tête dans les registres des différents commissariats de police du District de Bamako et ses environs. Le temps passant, cette infraction a eu tendance à disparaître dans la pratique. Approchés par nos soins, certains spécialistes de la question ont été clairs à ce propos.

Il semble que la catégorie de jeunes filles qui s’adonnaient à cette pratique odieuse, ont changé de façon de faire. Elles ont préféré les avortements clandestins à l’abandon de bébé dans un coin de rue. Histoire d’éviter de se faire trainer devant les tribunaux pour infanticide. L’héroïne de cette histoire n’est apparemment pas au fait de cette évolution de cette triste réalité de la société. Les faits suivants en illustrent suffisamment.

Les jeunes filles de nos campagnes émigrent dans la grande ville pour y travailler afin de subvenir aux nombreux besoins des leurs restés au village. Par la même occasion, elles font d’une pierre deux coups en travaillant d’arrache-pied pour rechercher leurs trousseaux de mariage. Si les villages sont une réalité, la grande ville en est une autre beaucoup plus différente.

C’est pourquoi, certaines de ces jeunes filles venues à Bamako pour les raisons précédemment évoquées, tombent très facilement dans les pièges de la ville. Certaines d‘entre elles vont jusqu’à pratiquer le plus vieux métier du monde dans l’intention d’arrondir les fins de mois et de subvenir aux nombreux besoins que cette autre vie leur impose. Au même moment, certaines sont victimes de viols ou autres sévissent sexuels.

« N », l’héroïne de cette histoire fait malheureusement partie de cette catégorie de villageoises qui émigrent à Bamako. Dès son arrivée dans la capitale, N qui n’avait même pas d’adresse bien précise dans la Cité des Trois Caïmans, s’est lancée à la recherche d’emploi dans les quartiers de la capitale.

Par un coup de chance, pendant qu’elle faisait le porte à porte pour décrocher un emploi, elle a rencontré S qui se trouvait elle aussi dans le besoin d’engager une aide-ménagère pour ses petits travaux domestiques. Selon nos sources, la nommée S était la seconde épouse d’un certain IS, un quadragénaire établi avec femmes et enfants quelque part dans le quartier de Djélibougou Doumanzana, en Commune I du District de Bamako.

Si un fait a attiré l’attention de cet homme dans le voisinage, c’est qu’il est connu et reconnu comme un homme très vicieux. Il serait de cette catégorie d’hommes qui passent le plus clair de leurs temps à la recherche de moyens, juste pour satisfaire leur libido. Ce qui explique que certains voisins n’ont pas été surpris lorsqu’il a été su que IS avait abusé de cette jeune aide-ménagère que sa seconde épouse venait d’engager.

Selon les mêmes sources, ce polygame, père de six enfants, profitait toujours d’un moment qu’il trouvait propice pour tenter d’abuser de la fille de maison. à plusieurs reprises, IS aurait tenté de coucher de force avec la servante de son épouse, en vain. à chaque fois qu’il a essayé d’entretenir une relation sexuelle avec elle, cette dernière repoussait ses avances. En dépit de tout, elle a préféré opter pour un mutisme total. Durant des mois, le même scénario se répétait, et N faisait comme si tout se passait bien à la maison depuis qu’elle a commencé à y travailler, alors qu’elle souffrait le martyr, comme on le dit.

Dans la foulée, « N » a contracté une grossesse. Mais son état ne l’a pas empêché de travailler comme elle le faisait habituellement, à quelques difficultés près. Sa patronne n’a pas eu de réponse satisfaisante lorsqu’elle lui a posé la question d’en savoir plus sur son état de grossesse. Le temps a passé jusqu’au jour où la grossesse de N est arrivée à terme. Ce jour-là, c’était vers le crépuscule.

Lorsqu’elle a senti de violentes douleurs, elle était seule à la maison. Elle a mis cette situation pour se précipiter vers les toilettes où elle a accouché sans assistance aucune. La jeune fille savait qu’elle courait de gros risques lorsqu’elle gardera cet enfant. Ainsi, juste après la délivrance dans les toilettes, elle s’est débarrassée du nouveau-né. Elle l’a tout simplement emballé dans un sachet en plastique qu’elle a ensuite dissimulé dans un vieux sac qui contenait du charbon de bois. Puis, elle a tout simplement jeté ce colis d’un autre genre dans l’arrière cour d’une maison voisine. Ensuite, N s’est sérieusement nettoyée avant de sortir comme si de rien n’était.

Bizarrement, elle ignorait qu’elle avait été abandonnée par la chance. Au moment précis où elle a jeté cet objet suspect, il s’est trouvé que, dans la concession voisine, dame AC était sur son tapis et s’apprêtait pour la prière du crépuscule.

Cette veille dame avait entendu un bruit bizarre lorsque le sac emballé avait chuté derrière la fenêtre de sa chambre. Curieusement, elle était surtout attirée par le fait qu’un bruit bizarre provenait de cet objet qui venait de chuter derrière la fenêtre de sa chambre. Tiquée, elle a souhaité chercher une autre dame comme témoin. Ensemble, les deux se sont rendues à l’endroit précis où le sac et son contenu avaient été jetés.

Lorsqu’elles ont constaté la présence de ce colis suspect, les deux dames n’ont pas résisté à la tentation de comprendre ce qui s’y trouvait emballé. Surtout que l’emballage bougeait et laissait entendre des gémissements semblables à ceux d’un humain. Une fois qu’elles ont compris que c’était un petit être humain qui s’y trouvait, elles se sont abstenues de toucher à quoi que ce soit.

En femmes d’expérience, elles ont jugé nécessaire de chercher d’autres témoins pour se donner une porte de sortie au cas où les choses devaient prendre une autre tournure. Rassurées, et devant témoins oculaires, elles ont défait l’emballage. Elles sont tombées sur un nouveau- né de sexe féminin qui suffoquait presque, mais qui émettait quand même des sons, au milieu de ce qui semblait être le placenta, le tout imbibé du sang. Elles ont toutes gardé leur sang-froid avant de trouver une solution dans l’immédiat.

Elles ont tout de suite réuni les conditions nécessaires pour envelopper le nourrisson dans un pagne. Dans un premier temps, elles ont décidé de l’amener dans un des centres de santé du quartier. Mais elles ont finalement opté pour le commissariat de police le plus proche pour alerter les limiers sur ce fait dramatique qui venait de se produire au tout début de nuit dans leur maison.

C’est avec un nourrisson pleurnichant sur le bras, qu’elles se sont rendues à la police. Là, les policiers ont pris les dépositions de toutes celles qui ont amené le nouveau-né dans leurs locaux. Ensuite, le nourrisson a été directement mis à la disposition de la Brigade des mœurs pour accomplir les formalités à la suite desquelles, il a été mis à la disposition de la Pouponnière.

En parallèle, les éléments de la brigade de recherche avaient commencé la traque de la suspecte. Cette dernière a été interpellée sans grande difficulté. à l’interrogatoire, elle a sans ambages reconnu les faits pour lesquels elle était suspectée. Très coriaces, les éléments de la police judiciaire l’ont coincée durant des heures. à bout de nerf, elle a craqué pour finalement lâcher le nom de l’époux de sa patronne comme étant l’auteur de sa grossesse par viol. Pour se défendre, elle a avancé des raisons sociales qui l’ont poussé à agir de la sorte. Trop simple aux yeux de la loi qui punit un tel comportement par un emprisonnement, le lui ont rappelé les officiers de police judiciaire.

Entre-temps, les enquêteurs ont mis la main sur le prédateur sexuel polygame. Interrogé, tout comme la jeune fille, lui aussi a reconnu non seulement les faits d’agression sexuelle. Mais aussi la paternité de l’enfant. Les dossiers de N et de l‘époux de sa patronne ont été renvoyés devant le procureur duTribunal de Grande instance de la Commune I du District de Bamako. La première est accusée d’infanticide et le second de viol.

Yaya DIAKITÉ

Source : L’ESSOR

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