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Faculté des sciences économiques et de gestion Le calvaire des étudiants

Les étudiants de la Faculté des Sciences économique et de Gestion de Bamako (Fseg) font 5 à 6 ans pour avoir leurs licences, un diplôme qu’ils doivent avoir en 3 années d’études dans un cursus universitaire normal

« Le système de la Fseg décourage beaucoup d’étudiants qui, au lycée, étaient de très bons élèves», ainsi parle Mohamed Diawara, étudiant à la Fseg, assis à côté de ses camarades tous bacheliers depuis. Ils sont toujours en Licence 2, semestre 3 en cours de validation. « Nous faisons environ 2 ans dans chaque classe. A ce rythme, il nous faudra 6 ans pour une licence, un diplôme qu’on doit avoir en 3 ans. Celui qui, dans une Faculté, avec un système normal, un cursus normal, doit terminer à 25 ans, au Mali, aujourd’hui, à l’Université publique, il faudra avoir 29 à 30 ans pour terminer ses études. C’est pas juste », déplore-t-il. Un avis partagé par Abdoul Karim Togola, un camarade de Mohamed Diawara. « Cela me fait 5 ans ici, sans doubler de classe, sans avancer. On passe nos examens, mais, les résultats ne viennent pas ».

Un effectif pléthorique

Actuellement la Faculté des Sciences économique et de Gestion compte plus de 42 000 étudiants sans compter les 14 682 qui doivent venir cette année, pour une infrastructure conçue pour recevoir 3300 étudiants, explique Dr. Boubacar Sy, le secrétaire principal de la Fseg. « Nous avons 1 amphithéâtre de 1000 places, un de 500 places, deux de 200 places, et deux de 300 places ». La pléthore à la Fseg est expliquée par le fait qu’elle est la seule faculté au Mali à accueillir tous les lycéens qui font la Terminal sciences économiques.

Des enseignants débordés

« Aux grands maux, les grands remèdes », dit-on, pour faire le maximum avec le peu qu’ils ont, les enseignants de la Fseg sont obligés de travailler presque en flux tendu. « Nous n’avons ni repos, ni congé. Nous travaillons de 8H à 20H. Les groupes ne font que se succéder, mais ce sont les mêmes professeurs qui restent. On a réclamé des salles en vain », explique Dr. Bakary Berthé maitre-assistant, coordinateur du comité pédagogique macroéconomique à la Fseg. Il explique que si les premières années sont en classe, les autres doivent obligatoirement rester à la maison parce qu’il n’y a pas de place. « Ils font plus de temps à la maison qu’en classe, raison pour laquelle, ils ne peuvent pas avoir un cursus normal de trois ans. Parce qu’avec le système Licence Master Doctorat (LMD) il faut forcément respecter un certain crédit pour passer d’une classe à une autre ».

En attendant que l’Etat trouve des solutions pour pallier ce manque d’infrastructure, Mohamed Diawara à l’instar de ses camarades de classe passe sa journée à prendre du thé devant la porte de la Faculté des Sciences économiques sur la colline du savoir. « Certains d’entre nous, font du petit commerce à côté des études car on sait quand on rentre à la Fseg, mais personne ne sait quand il partira d’ici ».

Aly Diabaté et Adam Traoré

(stagiaires)

Mali Tribune

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