Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Colonel Abdoulaye Maïga, a initié des démarches visant à recueillir les propositions de la classe politique et de la société civile sur le chronogramme de sortie de transition dont l’exécution a accusé un grand retard. Après échanges de correspondances, le ministre Maïga et certains de ses collègues du gouvernement ont rencontré les responsables des partis politiques et de la société civile.
Selon un document de «synthèse des propositions des partis politiques sur la conduite de la suite du processus électoral» du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, «sur un total de 291 partis politiques saisis, 81 ont fait des propositions, soit 27, 83 % ». Toujours selon le document, 5 principales tendances se dégagent des différentes propositions. Ainsi 15 propositions sont favorables à la perspective de «proroger le délai de la Transition de 3 à 18 mois afin de bien organiser les élections à venir » ; 14 sont d’accord pour «organiser les élections conformément au chronogramme adopté par le Gouvernement » ; 12 sont pour la tenue de «l’élection présidentielle à la date indiquée dans le chronogramme et coupler les autres élections » ; 9 pour «organiser les élections en 2024, lorsque les conditions sécuritaires seront réunies» ; 8 pour «organiser les élections législatives en premier lieu ensuite l’élection présidentielle, et les futures autorités organiseront les autres scrutins».
Si des partisans d’une autre prorogation gardent le profil bas, ceux qui militent pour le respect du chronogramme donnent de la voix. A l’instar du Bureau du Conseil national de la Société civile qui a appelé à aller directement à l’élection présidentielle dont le 1er tour est prévu en février 2024.
Membre du Conseil national de transition (CNT) et responsable du mouvement Yerewolo Débout sur les remparts, Adama Diarra dit Ben Le cerveau soutient mordicus qu’il faut tenir l’élection présidentielle à la date convenue pour éviter d’autres souffrances aux populations maliennes. Ce soutien notoire de la Transition propose de mettre la forme comme le Président russe Vladimir Poutine. En un mot, il appelle à Assimi Goïta à démissionner de la Présidence de la Transition et de l’Armée pour être candidat à l’élection présidentielle afin de continuer «la révolution».
Dans un message posté sur sa page facebook, la scientifique malienne vivante aux Usa, Mme Cissé Ramata Cissoko, très engagée sur le front politique et citoyen, appelle à tenir l’élection à la date indiquée. Elle suggère à Assimi Goïta et Choguel Kokalla Maïga de ne pas être candidats à cette élection.
Proroger ou pas ? Les mois de septembre et d’octobre seront décisifs au sommet de l’Etat malien où ça cogite déjà sur les différents scénarios.
Par Chiaka Doumbia
Le Challenger