Très suivi par les acteurs du 26 Mars pour ses diatribes provocatrices sur l’avènement et le parcours démocratique malien, le Premier ministre Choguel Maïga a déjoué tous les pronostics cette année, dans la foulée de la commémoration des martyrs de 1991.
Contre toute attente, il a notamment sacrifié au traditionnel dépôt de gerbe à leur mémoire en compagnie du président de la Transition auprès duquel il est apparu comme un otage protocolaire. Et pour cause, il s’illustrait à l’édition précédente de ce rendez-vous annuel par une absence aussi criante que suspecte et qui traduit tout le mal qu’il pense de la tragédie ayant emporté le General Moussa Traoré et le régime de l’UDPM. Pour lui, en clair, les massacres attribués au dictateur n’étaient que pure invention et il n’y a eu morts en réalité, soutient-il, que parmi les mendiants et fous de la capitale. De quoi affecter la cohésion du M5-RFP, qui a dû subir de plein fouet les éclats de cette négation audacieuse ainsi que les frustrations suscitées chez certaines tendances de cette organisation hétéroclite. Et ça n’est pas la présence exceptionnelle du PM Choguel Maiga au Monument des Martyrs qui va réparer le désamour viscéral qu’il entretient avec les symboles du 26 Mars qu’il accepte visiblement telle une camisole de force.