Fin de ce direct, merci de nous avoir suivi !

La journée s’achève, il est temps de mettre fin à ce direct consacré à l’actualité politique de ce lundi. Merci à toutes et à tous de nous avoir suivis. Nous vous donnons rendez-vous dès demain à 7 h 30 pour un nouveau direct !

Marine Le Pen mise en difficulté sur l’interdiction du voile, Emmanuel Macron et son rapport à l’écologie… Retrouvez les principales informations de cette journée politique

Lire aussi : Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… La journée politique dans l’œil du « Monde »

20:49

« Le front républicain n’est plus un réflexe naturel, par lassitude sans doute », regrette Edouard Philippe

A six jours du second tour de l’élection présidentielle, l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe, continue à se montrer prudent sur l’issue du scrutin. « Rien ne me paraît joué car beaucoup d’inconnues pèsent sur le scrutin, à commencer par l’abstention », prévient-il dans une interview au Figaro publiée ce lundi soir.

« A l’évidence, le front républicain n’est plus un réflexe naturel, par lassitude sans doute », regrette le maire du Havre, tout en disant ne pas croire « à sa disparition ». D’après lui, « beaucoup de gens voteront pour le président de la République sans enthousiasme, sans en partager le programme, mais ils le feront parce qu’ils considèrent que la France irait bien plus mal avec Marine Le Pen ». Il s’en prend ensuite à Jean-Luc Mélenchon, qui n’a pas appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour. « Renvoyer dos à dos Marine Le Pen et Emmanuel Macron, c’est irresponsable. Tout comme envoyer la consigne “pas une voix à Marine Le Pen”, ce qui laisse la porte évidemment ouverte à toutes les abstentions », déplore M. Philippe.

Interrogé sur la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron, qui a commencé à reculer sur son projet de reporter l’âge légal de départ à 65 ans, objectif initial, l’ancien premier ministre estime que le président candidat « n’est pas revenu sur les points intangibles auxquels [il] croi[t] profondément : le nécessaire équilibre des comptes, sans baisser le montant des pensions des futurs retraités ni écraser les travailleurs par des cotisations complémentaires ». Il estime toutefois important de faire voter cette réforme tôt dans le futur quinquennat si M. Macron est élu. « Plus tôt on l’aura derrière nous, plus vite on pourra passer à des choses également importantes », estime-t-il.

20:18

« C’est un clan qui défend les mêmes idées depuis huit élections présidentielles », brocarde Emmanuel Macron

Interrogé sur Marine Le Pen, Emmanuel Macron a estimé sur France 5 que sa concurrente est bien d’extrême droite, « il n’y a pas de doute ». « Il y a un processus d’effacement progressif pour arriver au pouvoir mais je vois ce qu’elle défend. Les mots ont un sens », explique-t-il sur France 5.

« C’est une famille, un clan qui défend les mêmes idées depuis huit élections présidentielles, a-t-il rappelé. On a changé parfois la façade mais ce sont les mêmes idées, qui sont même parfois plus dures sur la question de l’asile ou sur l’Europe »« En 2017, elle nous expliquait que 90 % de son programme n’était pas applicable sans une sortie de l’Europe, mais elle a gardé le même programme », a critiqué M. Macron.

19:59

Premier ministre « en charge du climat » : « Ce n’est pas un choix symbolique », défend Emmanuel Macron

Deux jours après son meeting de Marseille, très axé sur la lutte contre le réchauffement climatique, Emmanuel Macron a confirmé que son premier ministre serait « en charge du climat ». « Il faut dire que c’est au cœur de la politique. Ce n’est pas un choix symbolique », défend-il. Ce premier ministre aura auprès de lui « un ministre en charge de la planification écologique, et un ministre en charge de la planification territoriale », a précisé M. Macron.

Sur cette question du climat, il est revenu sur ses ambitions pour le modèle agricole français, et ne veut pas choisir entre de grandes exploitations et de petites fermes familiales. « La France a déjà tous ses modèles, je ne suis pas pour un modèle unique. Il faut garder cette richesse », a-t-il expliqué. Mais pour « continuer à nourir le peuple français », et pour faire face « à une transition démographique du monde agricole », il faut « chaque année 20 000 nouveaux agriculteurs », explique-t-il, promettant ainsi « d’investir sur la formation et l’aide aux jeunes agriculteurs qui s’installent ».

19:45

« Il faut repenser à ce que les citoyens britanniques, quelques heures avant le Brexit, se disaient », exhorte Emmanuel Macron à six jours du second tour

Après sa méthode de gouvernement, Emmanuel Macron est notamment interrogé sur la situation des étudiants, après deux ans de crise sanitaire et une aggravation de leur précarité. « Aucun pays n’a autant aidé les étudiants pendant la crise du Covid, a défendu le président sortant. Un tiers de nos étudiants sont boursiers, on a fait le repas à 1 euro, on a baissé de 125 euros par an la Sécurité sociale étudiante. » Mais pour M. Macron, « les aides sont mal faites ». Il promet notamment de « réformer les bourses et les aides au logement pour mieux accompagner les jeunes qui vont étudier dans des villes où leurs parents n’habitent pas ».

Il est ensuite revenu sur la volonté de certains électeurs de mettre au même niveau sa candidature et celle de Marine Le Pen à l’occasion du second tour en choisissant le vote blanc ou l’abstention. « Il faut repenser à ce que les citoyens britanniques, quelques heures avant le Brexit, se disaient. Ou ce que disaient les électeurs aux Etats-Unis en 2016 avant l’élection de Donald Trump. Le lendemain ils ont regretté de ne pas [être allés] voter », a-t-il défendu.

Pour M. Macron « si vous voulez éviter l’impensable ou quelque chose qui vous rebute, choisissez pour vous-même ». « La démocratie c’est le fruit de compromis permanents. Il faut sortir d’une espèce de fantasme de la pureté. il n’y a pas de projet politique pur », a-t-il poursuivi.

19:33

Emmanuel Macron reconnaît une « faute » sur la convention citoyenne sur le climat

De nouveau interrogé sur sa méthode de gouvernement, Emmanuel Macron est revenu sur la convention citoyenne sur le climat, dont les membres ont déploré que toutes les propositions de la convention n’aient pas été reprises par le gouvernement, contrairement à la promesse initiale du chef de l’Etat. Sur France 5, ce lundi soir, le président candidat reconnaît une « faute lourde, complète »« Le sujet était trop large et donc en mettant un sujet très large, on avait plus d’une centaine de propositions », a-t-il regretté.

Il veut toutefois reconstituer une convention citoyenne sur le sujet de la fin de vie, s’il est élu. « Une convention citoyenne, ça marche très bien quand la question est précise. Sur la fin de vie, c’est le cas », estime-t-il, prenant exemple sur l’Irlande, qui a légalisé l’IVG en utilisant cette méthode. Selon lui, cette méthode « permet de construire du consensus sur un sujet qui divise et qui inquiète ». M. Macron propose au comité d’éthique de formuler la question qui sera soumise à la convention citoyenne.

Pour M. Macron, « nos compatriotes veulent être associés aux décisions quand ça touche leur vie », évoquant notamment « l’école et la santé ». Il souhaite notamment que l’Etat fixe des « objectifs nationaux, des moyens au niveau national » et « laisse, au niveau de la commune et de l’intercommunalité, les gens construire la solution entre eux ». « Si on laisse les gens s’approprier les sujets, ils se sentent associés. Ils n’ont pas le sentiment que ce sont des circulaires qui tombent de Paris », conclut-il.

19:24

Le président candidat défend sa réforme des retraites

Sur France 5, le candidat de La République en marche est revenu une nouvelle fois sur sa réforme des retraites, une des mesures phares et la plus controversé de son programme. « Nous avons une démographie qui fait qu’on vit de plus en plus longtemps et qu’on rentre plus tard dans le monde du travail », explique-t-il.

Alors, selon M. Macron, pour pouvoir « financer le système » et « conserver le système par répartition », il faut « soit augmenter les charges pour ceux qui travaillent, je le refuse », ou alors « dégrader les retraites ». Et de conclure : « Moi, au contraire, je veux les augmenter en les indexant sur l’inflation et en mettant la retraite minimale à 1 100 euros. »

Selon le président candidat, « il n’y a qu’un moyen de réussir, c’est de travailler davantage : aller vers le plein-emploi et travailler un peu plus longtemps en décalant de quatre mois par an l’âge légal » de départ à la retraite. Sur la gestion des fins de carrière, M. Macron plaide pour « de la concertation » avec les partenaires sociaux. « Quand vous regardez les pays qui ont fait des réformes de retraite, le taux d’activité des seniors suit le décalage. Mais vous ne pouvez pas faire le même travail jusqu’au bout », argue-t-il.

19:13 POUR APPROFONDIR

Qu’est-ce que les guichets France services, ouverts après la crise des « gilets jaunes » ?

Lire aussi : Les guichets France services, ou comment « ne pas anonymiser l’administration, qui doit garder un visage humain »

19:12

Emmanuel Macron plaide pour de « la bienveillance » et « une méthode différente »

Invité de l’émission « C à vous » sur France 5, le candidat de La République en marche est revenu sur son bilan et sur ce qu’il changerait pour les cinq années à venir s’il était réélu le 24 avril. Pour des « réformes de société ou économiques, la société est tellement fracturée, parfois désorientée, il faut aussi de la bienveillance », a-t-il jugé, souhaitant « une méthode différente, une manière de faire au niveau plus local ».

Selon lui, sa manière de gouverner a déjà changé au cours de son quinquennat après la crise des « gilets jaunes » ou celle du Covid-19. Après le mouvement enclenché sur les ronds-points à l’automne 2018, « on a à ce moment-là reconstruit une action au plus près du terrain » en décidant « d’ouvrir 2 000 maisons France services » ou en revoyant « notre politique fiscale en faveur des travailleurs »« Le quoi qu’il en coûte n’était pas dans l’ADN de ce que j’avais proposé en 2017, a-t-il aussi dit. On l’a fait en associant les partenaires sociaux. »

18:33

Un prêtre du diocèse de Lyon appelle les évêques à se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron, sans lui donner un blanc-seing

Lire aussi : « Que les évêques de France disent qu’aucune voix chrétienne ne doit aller à l’extrême droite le 24 avril ! » : l’appel du père Christian Delorme

18:04 POUR APPROFONDIR

« C’est la même conquête que Marine Le Pen a opérée dans le nord de la France »

Lire aussi : L’extrême droite gagne du terrain dans le bassin minier du Gard

17:41

Dans les archives du « Monde » : en 2002, Lionel Jospin tarde à appeler au front républicain et inquiète le Parti socialiste

Dans ce direct consacré à la campagne électorale, nous évoquons chaque jour un moment marquant des dernières présidentielles à travers un article du Monde. Nous revenons désormais sur les épisodes marquants des entre-deux-tours. Aujourd’hui… le 26 avril 2002.

Ce jour-là, c’est la fin d’un trouble au Parti socialiste (PS). Cinq jours plus tôt, Lionel Jospin a fait les frais de l’accession au second tour de Jean-Marie Le Pen, face à Jacques Chirac. Immédiatement, les « éléphants » Laurent Fabius, François Hollande, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn ont appelé à faire « barrage à l’extrême droite ». Mais leur candidat déçu, lui, s’est borné à juger « très inquiétant » le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, sans donner encore de consigne de vote. Vincent Peillon, Ségolène Royal le pressent. Pierre Moscovici va jusqu’à l’interpeller en public : « Ce serait bien que Lionel Jospin s’exprime », euphémise-t-il sur RFI.

Le grand perdant du premier tour a fini par envoyer cinq lignes à l’Agence France-Presse, dans lesquelles il appelle les électeurs à « exprimer par leur vote leur refus de l’extrême droite ». Notre collègue Michel Noblecourt en fait l’exégèse : parler de « refus », selon lui, ne peut que vouloir dire voter en faveur de M. Chirac au second tour, même si M. Jospin n’a pas nommé le président sortant, avec qui il a difficilement cohabité pendant cinq ans. L’abstention, le vote blanc ? Ce ne serait pas « refuser ».

Du temps qu’il a fallu au premier ministre socialiste pour lancer son appel, on déduit à quel point son échec a été « vécu douloureusement », rapporte notre journaliste. Deux jours après ce fameux 21 avril 2002, il ironisait amèrement, en faisant ses adieux à son équipe de campagne, à propos de « ceux qui hésitaient à voter Jospin dimanche, et qui n’hésitent pas à voter Chirac ».

Archive « Le Monde » du 29 avril 2002.
17:40

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17:21

Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon dénoncent la fin du corps diplomatique

C’est l’un des volets de la réforme de la haute fonction publique engagée par le gouvernement, voulue par Emmanuel Macron, et programmée pour 2022. Un décret paru, lundi 18 avril, au Journal officiel acte la suppression du corps diplomatique.

Sur Twitter, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, notamment, ont dénoncé l’officialisation de cette mesure. « A quelques jours de la fin de son mandat, Emmanuel Macron a publié le décret supprimant notre corps diplomatique. Il veut remplacer des serviteurs de l’Etat impartiaux par du copinage », a notamment dénoncé la candidate du Rassemblement national, qui promet, si elle est élue, de rétablir « un statut de diplomate fondé sur le mérite et l’intérêt national ».

Pour Jean-Luc Mélenchon« la France voit détruire au bout de plusieurs siècles son réseau diplomatique. Le deuxième du monde. Les copains de promo vont pouvoir être nommés. Immense tristesse. » Le député LR Eric Ciotti souligne lui aussi « la fin d’une époque. Macron abat en ce jour, un nouveau pilier de notre Etat régalien ».

La mesure concerne deux corps au cœur des rouages de la diplomatie française : celui des conseillers des affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires, « mis en extinction » à partir de 2023. Ces hauts fonctionnaires auront alors vocation à rejoindre un nouveau « corps des administrateurs de l’Etat », où seront rassemblés les cadres jusqu’ici formés par l’Ecole nationale d’administration (ENA), elle-même remplacée par l’Institut national de la fonction publique, depuis le 1er janvier 2022. Dans ce futur vivier de personnels, les diplomates côtoieront des préfets, des sous-préfets ou des inspecteurs généraux des finances.

Pour ses opposants, cette réforme peut provoquer la perte d’expertise sur le terrain et en négociation, la perte de motivation du personnel et d’attractivité du corps, la captation possible des postes prestigieux par des non-diplomates et une possible dérive vers la politisation des nominations. L’exemple des Etats-Unis, où de généreux soutiens financiers du locataire de la Maison Blanche, non diplomates, sont souvent désignés à des postes en vue, fait figure d’épouvantail parmi les diplomates français. Le soupçon en ce sens est d’autant plus fort qu’en 2018 une fronde avait fait échouer la nomination proposée par Emmanuel Macron de l’écrivain Philippe Besson comme consul général à Los Angeles.

17:06

Pour Emmanuel Macron, le 24 avril sera « un référendum pour ou contre l’Europe, pour ou contre l’écologie »

A six jours du second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron poursuit sa tournée des médias. Après France Culture ce lundi, et avant l’émission « C à vous » sur France 5 à partir de 19 heures, le candidat de La République en marche a répondu aux questions de TMC « Quotidien », qui a publié l’interview cet après-midi sur sa page Facebook. Il est notamment revenu sur son bilan, après cinq années passées à l’Elysée. M. Macron a notamment déploré que « tout est trop lent » pour lancer des réformes et les appliquer ensuite.

« Ça ne change pas assez vite. La vie administrative, la lourdeur des choses, ça prend des années, regrette-t-il. Il faut changer plus concrètement, plus vite la vie des gens. » Interrogé le discours qu’il a prononcé à Marseille, très axé sur la lutte contre le réchauffement climatique, M. Macron a confirmé qu’il souhaitait aller plus vite dans ce domaine. « On a réduit deux fois plus vite qu’avant les émissions de gaz à effet de serre mais quand j’écoute les jeunes, c’est deux fois trop long. Donc il faut changer de méthode, se réinventer », a-t-il promis.

Le président candidat est ensuite revenu sur cette part de l’électorat qui ne souhaite pas aller voter au second tour, ou voter blanc, en renvoyant dos à dos sa candidature et celle de Mme Le Pen. « On ne peut pas être dans une société où dès que ce n’est pas exactement ce que je veux, ça devient n’importe quoi. La vie dans la société, c’est le fruit de compromis. Si ce n’est pas exactement comme je veux, que je ne participe plus, on ne peut plus vivre ensemble », met-il en garde. Il se dit aussi « en colère » lorsque « les gens disent que [nos deux candidatures], ça se vaut »« Pardon mais le projet de Mme Le Pen et le mien, ce n’est pas la même chose. L’extrême droite et ce que je défends, ce n’est pas la même chose », a-t-il poursuivi, avant d’estimer que le second tour organisé le 24 avril sera « un référendum pour ou contre l’Europe, pour ou contre la République laïque et fraternelle dans laquelle nous croyons, et c’est un référendum pour ou contre l’écologie ».

16:24

Le pouvoir d’achat, les retraites, l’écologie ou encore la guerre en Ukraine au menu du débat d’entre-deux-tours

Dans une interview au Parisien, les journalistes Léa Salamé et Gilles Bouleau, qui présenteront le débat mercredi soir, ont donné quelques indications sur les thèmes qui seront abordés. « Il y aura évidemment la question du pouvoir d’achat qui domine, celle des retraites, de la souveraineté de la France, de sa place dans le monde avec la guerre en Ukraine, de la jeunesse, de l’écologie, de la sécurité, de la laïcité, de l’immigration. Et celle de leur gouvernance », fait savoir la journaliste de France 2. M. Bouleau précise ensuite qu’ils choisiront « un ordre qu’[ils] soumettron[t] aux candidats. Il n’y aura aucun piège ».

Sur la forme, les deux camps ont signé auprès de l’Arcom « une charte qui encadre la captation » du débat. Les plans de coupe, qui permettent de voir un candidat quand l’autre parle, seront limités. « Pour rassurer les candidats, je leur ai proposé de limiter ces plans quand un candidat tient le regard de son adversaire, a expliqué le réalisateur du débat Didier Froehly, au ParisienOn pourra voir un petit sourire narquois ou un signe d’agacement. Mais on ne cherche pas à les piéger. Voir l’un ou l’autre regarder ses fiches, ça ne veut rien dire. Il ou elle peut être paumé ou simplement vérifier un chiffre pour appuyer là où ça fait mal. »

15:54 VOS QUESTIONS

Comment les antillais qui ont voté Melanchon au premier tour peuvent envisager de voter Le Pen au 2eme tour alors qu’elle est réputé raciste ?

Amou40

Bonjour cher Amollois,

Comme vous le soulignez, alors que le vote pour Jean-Luc Mélenchon a dépassé les 50 % au premier tour à la Guadeloupe et à la Martinique, nombre d’électeurs, déçus par Emmanuel Macron, sont tentés par un vote pour Marine Le Pen. Il est notamment reproché au président sortant sa politique sanitaire menée durant le Covid-19 : mise en place d’un passe sanitaire, suspensions des soignants non vaccinés…

Notre correspondant en Martinique, Jean-Michel Hauteville, est ainsi revenu sur cette situation dans un article publié ce matin. Pour le second tour, « il y a un refus de Macron qui peut se traduire par un succès pour Le Pen », y explique, notamment, Fred Réno, professeur de science politique à l’université des Antilles. « Au sein des classes populaires, certains ont appelé à voter Le Pen », constate cet universitaire, soulignant que le « tabou » du vote à l’extrême droite « a sauté il y a longtemps ».

15:43

Accusée d’avoir détourné de l’argent public européen, Marine Le Pen dénonce « un coup fourré de l’UE »

En déplacement à Saint-Pierre-en-Auge, dans le Calvados, la candidate du Rassemblement national a été interrogée sur les accusations de détournement d’argent public européen. « Je conteste évidemment absolument ces accusations dont je n’ai pas eu connaissance, ce qui déjà pose un problème en termes d’Etat de droit, dont on ne m’a fourni aucune preuve, aucun élément, malgré d’ailleurs les demandes que j’ai pu faire », a-t-elle dénoncé ce lundi. Mme Le Pen a également déploré au cours de ce déplacement « les coups fourrés de l’Union européenne, quelques jours avant le second tour. J’ai une grande habitude de cela et les Français ne sont absolument pas dupes ».

Selon un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), révélé par le site Mediapart ce samedi, « l’incidence financière des faits constatés s’élève à au moins 617 379,77 euros ». Le dossier a été transmis au parquet de Paris, le 11 mars, et au Parlement européen, qui, de son côté, va « procéder dans les prochaines semaines aux recouvrements » de ces sommes.

La candidate du RN se voit reprocher d’avoir mal utilisé 136 993,99 euros d’argent communautaire quand elle était députée européenne, entre 2004 et 2017. Son père, Jean-Marie Le Pen, aurait pour sa part détourné 303 545,76 euros. Le rapport cite également Bruno Gollnisch pour 43 257 euros, le groupe politique d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL) pour 131 089 euros et l’ancien compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, pour 2 493,22 euros. Ces faits « sont susceptibles de donner lieu à des poursuites pénales contre les anciens députés (…) pour les agissements frauduleux qu’ils ont commis au détriment du budget de l’Union », juge l’OLAF, qui parle d’« escroquerie », de « faux », d’« abus de confiance », de « détournements de fonds publics » à des fins de politique nationale ou personnelles, de surfacturation, voire de prestations « fictives » au profit de sociétés gravitant souvent dans la nébuleuse frontiste, ou encore de « conflits d’intérêts ».

14:40

Pour Gabriel Attal, Marine Le Pen fait « une campagne en charentaises »

Invité de France 2 lundi matin, le porte-parole du gouvernement a moqué la « campagne en charentaises » de la candidate du Rassemblement national, alors que celle-ci est aujourd’hui à Saint-Pierre-en-Auge (Calvados), où elle est arrivée en tête au premier tour avec près de 35 % des voix. « Elle va dans des endroits où elle fait ses meilleurs scores, elle fait des conférences de presse dans des halls d’hôtels parisiens plutôt que d’aller se confronter à la difficulté », a-t-il poursuivi.

Alors que, pour M. Attal, Emmanuel Macron « est partout sur le terrain où, précisément, il a le moins convaincu », dans des villes « où le Front national a fait 45 % »« Il se déplace dans des villes où il n’a pas fait ses meilleurs scores pour se confronter à des Français qui ne sont pas forcément d’accord avec lui pour les convaincre », a-t-il défendu.

Accusé d’avoir esquivé les débats avant le premier tour de l’élection, le chef de l’Etat a, en effet, multiplié les déplacements depuis une semaine, dans le Pas-de-Calais, dans l’Est ou en Seine-Maritime, au Havre. L’enjeu est clair : bien qu’arrivé en tête du premier tour, le président sortant doit élargir sa base pour espérer être réélu le 24 avril. Donc parler à ses adversaires et, surtout, aux indécis.

Lire aussi : Présidentielle 2022 : l’entre-deux-tours « cathartique » du candidat Macron

14:18

« Je vais travailler dans mon bureau de façon tout à fait normale », assure Marine Le Pen, à deux jours du débat

Pour conclure son entretien enregistré ce matin avec les auditeurs de France Bleu, Marine Le Pen a évoqué le débat qui l’opposera à Emmanuel Macron mercredi soir. « Bien sûr que je suis prête, a-t-elle répondu à une question sur son éventuelle impréparation à ce débat. Mais vous savez très bien qu’il n’y a pas un seul candidat à la présidentielle qui ne prépare un débat. Enfin, si on vous dit l’inverse, c’est qu’on vous ment. Moi, je ne mens pas aux Français. C’est ce qui me différencie d’Emmanuel Macron. »

Je vais travailler dans mon bureau, chez moi, de manière tout à fait normale, comme je prépare d’ailleurs l’ensemble des émissions. Vous savez, je considère que c’est aussi le respect qui est dû aux Français que de prendre ces rendez-vous démocratiques au sérieux.

Cette réponse marque ainsi la fin de l’entretien de Marine Le Pen avec nos confrères de France Bleu.

14:11

Marine Le Pen défend ses mesures sur l’immigration, dont la « préférence nationale » pour l’accès aux logements sociaux

La candidate du RN a réaffirmé, au micro de France Bleu, vouloir « rester » dans l’Union européenne (UE) et a défendu sa volonté de réduire la contribution globale de la France au budget annuel de l’UE. « Chacun défend ses intérêts vitaux. Les intérêts ne sont pas toujours les mêmes, d’ailleurs. Mais la France, elle, ne réclame jamais rien », a-t-elle contesté.

Ensuite interrogée au sujet de sa position quant aux immigrés présents sur le sol français, Mme Le Pen a déclaré : « Je vais tout à fait les rassurer, ils n’ont rien à redouter de moi. Je le dis très clairement et solennellement, moi, les gens qui sont présents sur notre territoire, qui respectent nos lois, qui respectent nos valeurs, qui ont parfois travaillé en France, ils n’ont aucun risque avec la politique que je veux mener. Ils pourront rester en France. »

Elle a défendu sa mesure de priorisation des logements sociaux aux personnes de nationalité française, selon le principe de « préférence nationale », faisant valoir que cela ne serait pas rétroactif : « Je vais mettre en place la priorité nationale dans les logements sociaux. Mais, je l’ai écrit, ce ne sera pas rétroactif. Ça veut dire que quand un logement social [sera libre], eh bien oui, il sera prioritairement accordé aux Français par rapport aux étrangers. »

Mme Le Pen a ensuite expliqué vouloir expulser les étrangers « violant » la loi :

Moi, ce que je veux, c’est réconcilier la France. Et je veux que les gens qui sont sur notre territoire, qui sont étrangers et qui se tiennent mal, rentrent chez eux. Voilà, c’est simple. Ceux qui violent, ceux qui tuent, ceux qui volent, ceux qui commettent des crimes n’ont plus rien à faire sur notre territoire. Ils violent nos lois et ils violent d’ailleurs la première des lois qui est la loi de l’hospitalité. Je pense que les clandestins doivent rentrer chez eux parce que, là encore, ils ne respectent pas la loi française.

Elle a ajouté : « Je pense que les prestations de solidarité doivent précisément être réservées aux Français, mais également aux étrangers qui ont cinq ans d’équivalent temps plein en France parce qu’ils ont, par leur travail justement, contribué à la richesse de notre pays. »

14:10

« Evidemment, je suis du côté de l’Ukraine », dit Marine Le Pen

« Moi, je défends la souveraineté des nations, je défends l’intégrité territoriale des nations, donc quand l’Ukraine est attaquée, évidemment, je suis du côté de l’Ukraine ; de la même manière que quand les Américains ont attaqué l’Irak, eh bien j’étais du côté de l’Irak », a assuré Marine Le Pen en réponse à une question sur sa position concernant la guerre en Ukraine.

Relancée sur l’annexion de la Crimée, qu’elle n’a jamais condamnée, Mme Le Pen a assuré que cet exemple était différent. « Non, mais la Crimée n’a jamais été envahie. Il y a eu un référendum en Crimée. On peut le contester. On peut être en désaccord, mais il n’y a jamais eu une invasion militaire en Crimée. C’est une situation qui est radicalement différente. »

Elle en a également profité pour réitérer sa volonté d’accueillir des réfugiés ukrainiens en France. « Nous avons évidemment immédiatement dit “il faut accueillir les réfugiés ukrainiens”. Louis Aliot, le maire de Perpignan, est allé en bus jusqu’à la frontière polonaise pour aller chercher des réfugiés ukrainiens, des femmes, des enfants, des personnes âgées et pour les ramener et les mettre en sécurité à Perpignan. Donc, il n’y a aucune discussion là-dessus. »

13:59 POUR APPROFONDIR

« J’engagerai le démantèlement des éoliennes », promet Marine Le Pen

« Les éoliennes, ça nous a coûté, depuis quinze ans, 120 milliards. Cent vingt milliards, est-ce que vous vous rendez compte de ce que ça représente ? a interrogé la candidate d’extrême droite. Chaque année, on subventionne les énergies intermittentes (4,5 milliards d’euros), c’est inadmissible. C’est un saccage économique, c’est un saccage écologique donc, oui, j’engagerai le chantier de démantèlement des éoliennes qui sont actuellement en fonctionnement ou en non-fonctionnement d’ailleurs », a promis la candidate à l’Elysée.

« Je m’opposerai de la manière la plus claire qui soit à la privatisation des barrages qui est imposée par l’Union européenne. (…) Ce sont des choses que les Français ont payées et moi, je considère (…) qu’il est parfaitement naturel que les Français puissent bénéficier d’une électricité à bas coût. Mais pour avoir une électricité à bas coût, il faut sortir du système du marché européen de l’électricité. En réalité, nous payons les erreurs idéologiques de l’Allemagne », a estimé la candidate d’extrême droite.

Lire aussi : Le désastreux projet de Marine Le Pen pour faire baisser les prix de l’électricité

13:55

Ecole : Marine Le Pen veut réduire le nombre d’élèves par classe et augmenter de 15 % le salaire des enseignants sur cinq ans

Estimant que « le niveau des élèves français s’effondre », la candidate d’extrême droite, interrogée à ce sujet par un auditeur, a plaidé pour que ce niveau soit « redressé », en augmentant « le nombre d’heures des enseignements fondamentaux », notamment le français, l’histoire et les maths, et en permettant d’apprendre dans de meilleures conditions en « baissant le nombre d’élèves par classe, en primaire à pas plus de vingt », et au collège, à pas plus « de trente ».

Marine Le Pen a aussi défendu une hausse des salaires des enseignants « de 3 % par an pendant le quinquennat, pour arriver à une hausse globale de 15 % à la fin du quinquennat ». Elle s’est attaquée à la proposition d’Emmanuel Macron relative à l’autonomie des établissements, en la qualifiant de « profondément injuste »  : « Elle est profondément injuste, parce que, on le sait, [en] bien des endroits […] le niveau des élèves, pour des raisons X et Y, est moins important que dans d’autres. Et ça n’a rien à voir avec la qualité de l’enseignement. Et, encore une fois, Emmanuel Macron voit l’enseignement de manière comptable […], ou de manière néolibérale. »

Elle a ensuite plaidé pour qu’il n’y ait « pas plus de 10 % de postes administratifs » dans la fonction publique, notamment à l’école et à l’hôpital.

13:47

« La déconjugalisation de l’aide adulte handicapé sera effectuée immédiatement », assure Marine Le Pen

« Oui, évidemment, la déconjugalisation de l’aide adulte handicapé sera effectuée immédiatement », promet Mme Le Pen. « Donc, pour expliquer à ceux qui nous écoutent aujourd’hui, on tient compte aujourd’hui du revenu du conjoint pour accorder ou ne pas accorder l’allocation [aux] adultes handicapés à celui qui est en situation de handicap. Je trouve ça scandaleux. » Récemment, Emmanuel Macron a promis que cette déconjugalisation serait effectuée s’il est réélu à la tête de l’Etat.

La candidate d’extrême droite est ensuite questionnée sur les accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH). « C’est vrai que les AESH sont aussi dans une situation précaire et, donc, la première des choses à faire, c’est de conforter leur statut pour pouvoir créer une attractivité dans ce très beau métier qui consiste à accompagner les enfants en situation de handicap. Oui, il faut ouvrir des postes. »

« On a beaucoup de retard à rattraper dans le domaine de l’autisme, beaucoup de retard dans la détection de troubles du spectre autistique, beaucoup de retard dans la scolarisation de ces enfants, dans les places d’accueil qui sont nécessaires. Il y a encore des départements entiers où il n’y a pas de centres de ce type avec des familles obligées d’aller en Belgique pour pouvoir faire en sorte que leurs enfants soient pris en charge. » Relancée sur un objectif du nombre d’AESH qu’elle souhaite voir titularisés, Mme Le Pen n’a pas donné de réponse. « Non, je n’ai pas de chiffres, parce que ça dépend évidemment des besoins sur le terrain », a-t-elle affirmé.

13:42

Marine Le Pen défend sa réforme des retraites, ses mesures en faveur du pouvoir d’achat et plaide pour que les Ephad ne soient pas des lieux à but lucratif

La candidate du RN a ensuite été questionnée sur les retraites, le pouvoir d’achat des retraités et le contrôle des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ephad).

Elle a de nouveau affirmé vouloir rendre en moyenne de « 150 à 200 euros » de pouvoir d’achat aux Français, grâce à un bouquet de mesures : en baissant la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 20 % à 5,5 % sur les prix de l’énergie, en supprimant la TVA sur un panier de produits de première nécessité (sucre, lait, couches…) en les choisissant avec « des associations de consommateurs »« dans la concertation », ou encore en rétablissant la demi-part des veuves et veufs et en réindexant les retraits sur l’inflation.

Sur les retraites, elle a fait valoir sa proposition de retraite à 60 ans lorsque l’on a quarante annuités, et jusqu’à 62 ans maximum, une « promesse de justice sociale », a-t-elle argumenté, en s’opposant à la retraite à 65 ans ou 64 ans, défendue par Emmanuel Macron.

Marine Le Pen a ensuite assuré faire un « choix politique » sur les Ephad, dénonçant la situation de maltraitance « honteuse » et « bouleversante » dans les Ephad privés mise en lumière par le livre Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet en début d’année. « Là encore, il faut à tout prix mettre en place des conditions qui obligent les Ephad à avoir un nombre de soignants par résident, mais il faut aussi augmenter [le salaire des] soignants », a-t-elle fait valoir.

« Il doit évidemment y avoir un changement radical dans ce domaine et peut être considérer que les Ehpad ne peuvent pas être des lieux où l’on fait de l’argent », a-t-elle ajouté, plaidant plutôt pour des « structures mutualistes » pour plus de bien-être et de contrôle, et la mise en place d’un « médecin coordinateur » dans chaque Ephad.

13:34 POUR APPROFONDIR

Marine Le Pen se dit opposée à la contribution sociale de solidarité des sociétés

Marine Le Pen est désormais interrogée à propos de la réduction des services publics dans les milieux ruraux, notamment la baisse du nombre de bureaux de poste. La candidate RN assure être à l’opposé de la politique d’Emmanuel Macron. « Je suis en opposition avec la vision qui consiste à concentrer tout dans des grandes structures. Ils l’ont fait pour La Poste, ils l’ont fait pour l’hôpital, et ça va exactement à l’inverse de la politique de démétropolisation que je veux mettre en œuvre », assure-t-elle.

« Sur le plan de la philosophie, je suis pour […] arrêter cette concentration, et accessoirement remettre en place des services publics progressivement dans la ruralité. Mais ça se fera – j’ai envie de vous dire – presque automatiquement », a fait savoir Mme Le Pen, qui se dit pour la suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S).

« Et pourquoi je le fais ? Parce que c’est pour les TPE, PME. Ça pèse plus lourd que pour les grands groupes, et donc je veux avantager les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises, les artisans, les commerçants, les indépendants, en les soulageant d’impositions qui pèsent plus lourdement sur eux que sur d’autres. Et la C3S en fait partie. »

Lire aussi : Présidentielle 2022 : la course à la suppression d’impôts inquiète les collectivités locales

13:25 POUR APPROFONDIR

Marine Le Pen a opéré, par rapport à son père et depuis 2012, un virage idéologique sur le plan économique

Lire aussi : Comment Marine Le Pen a abandonné le libéralisme pour un programme « social-populiste »

13:25

Marine Le Pen plaide la différenciation vis-à-vis de son père et affirme que le RN est désormais prêt à gouverner

Interrogée ensuite sur France Bleu par une auditrice de l’Orne sur ses divergences avec son père, Marine Le Pen a affirmé avoir « mille différences » avec Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national en 1972 et multiple candidat à l’élection présidentielle pour le parti. Elle a affirmé avoir travaillé à transformer le FN – devenu depuis 2018 le RN – en « mouvement » apte à gouverner, pour qu’il ne soit plus cantonné à un rôle d’opposition :

J’ai envie de vous dire qu’il y a mille différences entre lui et moi. Je n’ai pas le même âge, on n’a pas eu le même parcours, on n’a pas vécu la même chose, il est un homme, je suis une femme… D’ailleurs, quand je vous dis on n’a pas le même parcours, c’est qu’en réalité, lui, il a été le président d’un mouvement qui était un mouvement, d’abord de contestation, puis un mouvement d’opposition. Moi, j’ai été pendant dix ans la présidente d’un mouvement de gouvernement. C’est-à-dire que j’ai organisé, si vous voulez, le travail de mes équipes pour que nous puissions arriver au pouvoir et mettre en œuvre nos idées. Donc, il y a autant de différences de visions, si vous voulez, entre moi et mon père, qu’il doit y en avoir entre vous et le vôtre.

La candidate d’extrême droite a ainsi estimé que le constat posé par le RN était désormais « acquis », avant d’ajouter : « Maintenant, le vrai débat, c’est le débat des solutions et c’est ça, peut-être, ma plus-value ». Questionné au sujet de sa revendication gaulliste, contraire à la filiation de Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen s’est dit « fondamentalement attachée à l’œuvre du général de Gaulle », estimant que son œuvre « c’est la Constitution de la Ve République ».

13:23

« Je veux faire un gouvernement d’union nationale », martèle Marine Le Pen

Questionnée par un auditeur sur les personnes qui pourraient constituer son gouvernement, Marine Le Pen a de nouveau donné répété son intention de faire un gouvernement issu de plusieurs mouvements politiques. « J’ai donné un nom, c’est Jean-Paul Garraud, qui sera ministre de la justice et un homme extrêmement expérimenté. (…) Il a été à l’origine de la loi sur l’interdiction du voile intégral, il a été à l’origine de la création du parquet antiterroriste. (…) Des comme ça, j’en ai dans l’intégralité des domaines », assure Mme Le Pen.

« Je veux faire un gouvernement d’union nationale, donc ce gouvernement va sortir des élections législatives. Je ne peux pas précéder la volonté des Français et c’est à l’issue des élections législatives que j’irai chercher partout, sans tenir compte des étiquettes, sans tenir compte des engagements partisans », dit-elle en évoquant le nom d’Arnaud Montebourg, l’ancien candidat à l’élection présidentielle. « On ne pense pas la même chose sur un certain nombre de sujets, mais dans le domaine de la défense de l’industrie française, de la souveraineté industrielle française, quand il a démissionné précisément pour s’opposer à la vente d’Alstom, eh bien il a fait preuve de courage et il partage, sur ce sujet-là, en tout cas la même ligne que la mienne. » « Il y aura certainement des gens qui viendront de la droite et d’autres de la gauche », avance la candidate du Rassemblement national.

13:11

Marine Le Pen promet un « investissement de 20 milliards sur cinq ans » concernant la santé

La candidate du Rassemblement national est l’invitée de la radio publique jusqu’à 14 heures. Cet entretien a été enregistré ce matin, précise la radio. Elle a été interrogée dans un premier temps au sujet des moyens de l’hôpital public.

Elle déplore les « conditions de travail des soignants très difficiles » ainsi que leur nombre jugé « insuffisant ».

« J’ai d’ores et déjà considéré qu’il fallait investir dans notre système de santé 20 milliards sur cinq ans, 10 milliards pour une nouvelle revalorisation des personnels. Parce que c’est vrai que le Ségur a augmenté de 10 %, mais il n’en demeure pas moins que les soignants sont toujours payés 10 % de moins que la moyenne européenne. Il faut que nous arrivions à la moyenne européenne. Ça, c’est une évidence », a-t-elle estimé.

« C’est l’objectif de l’hôpital qu’il faut changer aujourd’hui, l’objectif est comptable, a fait savoir Mme Le Pen. On le sait, et beaucoup de soignants s’en plaignent amèrement. Il faut retrouver un objectif de qualité des soins et, pour cela, je crois à la tête des hôpitaux. Il ne faut plus mettre uniquement des comptables, mais il faut qu’il y ait un administratif et un médecin, c’est-à-dire une direction bicéphale, pour que l’un s’occupe, bien entendu, et c’est normal, de la gestion financière, mais que l’autre s’occupe de la politique des soins. »

13:04

Appel aux dons lancé par Valérie Pécresse : 1,4 million d’euros récoltés à ce stade

Alors qu’à la suite de son échec au premier tour (4,78 % des voix) Valérie Pécresse a lancé lundi dernier un appel aux dons pour rembourser ses 5 millions d’euros empruntés en son nom propre pour financer sa campagne, la candidate du parti Les Républicains a récolté 1,4 million d’euros à ce jour, comme annoncé à la mi-journée par BFM-TV et Le Figaro, et confirmé au Monde.

De son côté, le parti Europe Ecologie-Les Verts, qui avait, lui aussi, lancé un appel aux dons pour rembourser la campagne présidentielle de Yannick Jadot (4,63 %), après son échec lors du premier tour, a récolté plus de 1,2 million d’euros en une semaine, a annoncé le secrétaire national du parti, Julien Bayou, vendredi.

13:03 SUR LE TERRAIN

Sur le marché de Saint-Pierre-en-Auge, des habitants ont attendu la candidate du Rassemblement national

12:51

Le carnet de campagne de Guillaume Herbaut

Pendant quatre semaines, le photographe Guillaume Herbaut publie dans Le Monde, chaque jour, une photo qui raconte l’ambiance de la France durant cette campagne présidentielle.

Plus de 700 pénitents de la procession de la Sanch marchent sous le soleil à Perpignan, le 15 avril. Ils ne s’étaient pas réunis depuis deux ans. Ils maintiennent une tradition vieille de plus de six cents ans créée par le dominicain Vincent Ferrier, qui prêchait l’acte de pénitence afin de sauver le monde déchiré par la guerre et les divisions religieuses.

Jean-Louis les observe derrière son appareil photo. Il n’est pas croyant, il parle de la Catalogne. « A Paris, on ne comprend pas que l’on peut avoir deux identités en même temps. Je suis né catalan, je parle catalan, et je me sens aussi français. On ne peut pas m’enlever cela. Marine Le Pen ? Il y a un dicton catalan qui dit : “Tu n’as pas soulevé le pied que je t’ai déjà vu la semelle.” Et Macron ? C’est un banquier. Je suis emmerdé, mais il ne faut pas que l’extrême droite passe. »

A la fin de la procession, Christian, un pénitent, relève sa capirote. « Derrière ma cagoule, je rentre en moi comme dans un isoloir. Je n’ai pas cessé de penser à la guerre en Ukraine. C’est chez nous, en Europe. Les Ukrainiens que j’ai rencontrés me disent qu’ici, c’est le paradis. » Plus loin, un autre pénitent : « Il y a un temps pour rire. » Et puis il pleure.

Guillaume Herbaut

12:42 POUR APPROFONDIR

La candidate du RN présente un projet économique largement inapplicable, inégalitaire et en rupture avec l’Union européenne

Si le programme et l’image de la fille de Jean-Marie Le Pen ont été policés, ses promesses fiscales et sociales soulèvent plusieurs questions et se heurtent à de multiples obstacles, juridiques, politiques comme économiques. Une analyse d’Elsa Conesa et Audrey Tonnelier :

Lire aussi : Les risques et les incohérences du programme économique de Marine Le Pen

12:30

Marine Le Pen invitée de l’émission « Ma France » sur l’antenne de France Bleu

Depuis Caen, la candidate du Rassemblement national est l’invitée de l’émission « Ma France » de France Bleu à 13 heures.

Après Emmanuel Macron, qui s’est deux fois prêté à l’exercice, elle répondra durant une heure aux questions des auditeurs sur le pouvoir d’achat, les retraites, l’environnement, l’éducation, la réforme des institutions ou encore la santé. Des préoccupations qui sont remontées de la consultation « Ma France 2022 », lancée partout sur le territoire par la radio, dans le cadre de l’élection présidentielle.

12:15 POUR APPROFONDIR

Le président candidat dans une position moins confortable qu’en 2017 pour le débat de l’entre-deux tours

Marine Le Pen l’a assuré dimanche 17 avril sur TF1 : « Un échec, c’est aussi un coup de pied aux fesses. » Alors, afin de laver l’affront de 2017, la candidate devrait s’accorder une petite « retraite » pour se reposer à la campagne et réviser ses dossiers, avant le débat face à Emmanuel Macron, prévu mercredi soir. Dans le camp du chef de l’Etat, aucune pause n’est inscrite à l’agenda avant un débat que l’on tente de désacraliser.

Un article de Claire Gatinois, à lire ici :

Lire aussi : Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron, un président sortant au défi du débat d’entre-deux-tours

12:11

« Je souhaite que le débat se déroule sereinement », dit Marine Le Pen

A deux jours du débat qui va l’opposer à Emmanuel Macron, Marine Le Pen, en déplacement sur le marché de Saint-Pierre-en-Auge (Calvados), vient de s’exprimer à ce sujet. « Ce que je souhaite, c’est que le débat se déroule sereinement. Que ce soit une confrontation d’idées. Nous n’avons pas du tout les mêmes idées qu’Emmanuel Macron, nous n’avons pas du tout la même vision de la société, nous n’avons pas du tout la même vision du pays, ni la même vision de ce que doit être l’économie, vers qui elle doit être tournée », a-t-elle fait savoir avant d’ajouter :

J’espère que ce ne sera pas ce que j’entends depuis une semaine, c’est-à-dire une succession d’invectives, de fake news, d’outrances comme j’en ai encore entendu ce matin dans la bouche de M. Attal.

Invité des « Quatre Vérités » sur France 2 ce matin, le porte-parole du gouvernement a estimé que Mme Le Pen faisait campagne « en charentaises », à la différence d’Emmanuel Macron, qui « se déplace dans des villes où il n’a pas fait ses meilleurs scores ». Emmanuel Macron a, lui, évoqué une candidate qui « se planque du peuple », au micro de France Culture.

11:59 POUR APPROFONDIR

Explorez les programmes des deux candidats avant le second tour

Lire aussi : Comparez les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle

11:48 SUR LE TERRAIN
11:30

Marine Le Pen se rend dans le Calvados pour son dernier déplacement avant le débat

La candidate du Rassemblement national vient d’arriver à Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados). Il s’agit de son dernier déplacement avant le débat de l’entre-deux-tours, le 20 avril. Dans cette commune, elle est arrivée en tête au premier tour, avec près de 35 % des voix. De 13 heures à 14 heures, elle sera à Caen, où elle accordera une interview à France Bleu.

11:18

Législatives : LFI se justifie d’exclure le PS de toute alliance et souhaite s’imposer en tant que principale force d’opposition

Dans une interview au Journal du dimanche (JDD) accordée hier, Mathilde Panot, chef du groupe des députés La France insoumise (LFI) revient sur la troisième place obtenue par Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour, et projette LFI sur les élections législatives.

Alors que la semaine dernière les « insoumis » on écrit à EELV, au PCF et au NPA pour passer un accord autour de leur projet en vue du scrutin des 12 et 19 juin, le parti de M. Mélenchon a proposé de répartir les sièges au prorata des résultats obtenus lors du premier tour de la présidentielle. « C’est une proposition de départ qui permet de discuter », veut rassurer la députée. Une condition est, en revanche, fixée : que les candidats Jadot et Roussel « rend[ent] des comptes à propos de leurs nombreuses attaques envers Mélenchon ».

En ce qui concerne l’exclusion du Parti socialiste des discussions, elle affirme que « le PS a été très clair. Anne Hidalgo ne voulait rien construire avec nous » en ayant fait de Jean-Luc Mélenchon, « dans les dernières semaines de campagne », son « ennemi numéro 1 ». « Il n’y aura donc pas de discussions, et ce refus est définitif », conclut l’élue.

Dans une interview accordée à Libération, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, affirmait vendredi qu’il « fallait passer par-dessus les rancœurs qui existent », en vue d’une alliance avec LFI, à contre-courant de beaucoup de cadres et élus du parti.

En attendant, LFI espère conclure une alliance avec les écologistes et les communistes « le plus vite » possible, en menant les discussions dès cette semaine, afin d’obtenir une majorité de députés et d’imposer au sortir des législatives « un premier ministre issu des rangs de l’Union populaire ».

11:15 POUR APPROFONDIR

« Laissons la place au débat parlementaire » au sujet du voile, plaide David Rachline

Au micro de Sud Radio, David Rachline, le maire RN de Fréjus (Var), est également revenu sur la question du voile islamique, que Marine Le Pen avait proposé d’interdire. « L’objectif est clair : lutter partout, tout le temps, contre l’islamisme dans notre pays (…). Il continue à avancer dans notre pays, on le voit tous les jours sur le terrain. Nous disons qu’il est utile de faire voter cette loi, qui luttera contre l’islamisme sous tous ces aspects », a-t-il rappelé.

« Ce que nous souhaitons, c’est que plus aucune femme ne soit obligée de porter le voile. Nous allons discuter avec le Parlement pour faire en sorte de mettre fin à cette situation. La proposition est claire : faire interdire le voile dans l’espace public. Ce sera aux députés de défnir précisément où », a-t-il dit. « Il ne s’agit pas pour nous de nous en prendre aux personnes (…). Ce que nous disons, c’est que toutes les femmes qui portent le voile ne sont pas des islamistes », a ajouté M. Rachline.

Vouloir s’attaquer à l’islamisme sans attaquer les femmes voilées est une stratégie qui a parfois eu du mal à être comprise par les soutiens de Marine Le Pen.

Lire aussi : La stratégie sémantique de Marine Le Pen sur le voile islamique suscite la confusion dans son équipe

10:29

Rapport de l’OLAF sur des élus du RN pour « détournement d’argent public » : David Rachline dénonce une « manœuvre » politique

Interrogé à son tour sur le rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), révélé par Mediapart le 16 avril, accusant la candidate du RN et plusieurs cadres de détournement de fonds européens à hauteur de 617 379,77 euros, David Rachline, maire de Fréjus et vice-président du RN, a crié au complot politique.

« L’OLAF s’est fait une spécialité, quelques jours avant les élections, d’utiliser son statut pour diffamer un certain nombre de responsables publics, particulièrement quand ils contestent l’Union européenne [UE] dans sa forme actuelle », a affirmé l’élu, dénonçant « les manœuvres de ce style d’organismes »« Nous ne sommes pas vraiment inquiets, je vous le dis très clairement. »

« Que la justice et l’UE utilisent ce style de méthodes, ce n’est pas surprenant », a poursuivi M. Rachline. « On aimerait que la justice soit aussi dynamique sur l’affaire McKinsey », a-t-il affirmé, alors que le chef de l’Etat n’est pas personnellement mis en cause dans ce dossier.

La candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, est déjà mise en examen depuis 2018 pour « abus de confiance » et « détournement de fonds publics » dans l’affaire des assistants parlementaires.

L’OLAF a transmis son rapport à la justice française le 11 mars.

10:26 POUR APPROFONDIR

Le rapport qui accuse Marine Le Pen et plusieurs ex-eurodéputés du RN de « détournement de fonds publics »

Marine Le Pen et ses proches sont une nouvelle fois soupçonnés d’avoir détourné de l’argent du Parlement européen dans le cadre de leur mandat d’eurodéputé. Selon un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), révélé par le site Mediapart le 16 avril, « l’incidence financière des faits constatés s’élève à au moins 617 379,77 euros ». Le dossier a été transmis au parquet de Paris le 11 mars et au Parlement européen, qui, de son côté, va « procéder dans les prochaines semaines aux recouvrements » de ces sommes.

Il est reproché à la candidate du Rassemblement national (RN) à l’élection présidentielle d’avoir mal utilisé 136 993,99 euros d’argent communautaire quand elle était députée européenne, entre 2004 et 2017. Son père, Jean-Marie Le Pen, aurait pour sa part détourné 303 545,76 euros. Le rapport cite également Bruno Gollnisch pour 43 257 euros, le groupe politique d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL) pour 131 089 euros et l’ancien compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, pour 2 493,22 euros.

A lire ci-dessous, l’article de la correspondante du Monde à Bruxelles, Virginie Malingre.

Lire aussi : Marine Le Pen visée par un rapport de l’Office européen de lutte antifraude

10:26

L’interdiction du port du voile sera « un débat parlementaire », assure Louis Aliot

Questionné sur France Inter ce matin sur ce sujet sur lequel le Rassemblement national (RN) semble moins virulent, le maire de Perpignan (RN) a nié le rétropédalage du clan de Marine Le Pen. « Ecoutez, je pense qu’on explique mieux, c’est pourquoi ce n’est pas pareil. (…) Vous avez sorti une mesure de tout un arsenal pour lutter contre l’islamisme et ça en fait partie. Il n’en demeure pas moins qu’à mon avis il faut y aller progressivement, dans les services publics d’abord puis ensuite s’attaquer à cette idéologie et aux organismes qui l’apportent en France. »

Après le dialogue virulent entre Marine Le Pen et plusieurs femmes voilées à Pertuis (Vaucluse) en fin de semaine dernière, M. Aliot a reconnu que « c’est une affaire compliquée ». « Ce sera un débat parlementaire et, à ce moment-là, le choix sera fait. Mais il faut une politique qui tend, petit à petit, vers l’interdiction du voile dans l’espace public. »

Par ailleurs interrogé sur le rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), M. Aliot a démenti tout manquement. « C’est le fameux même organisme qui a poursuivi MM. Bayrou et Mélenchon pour les mêmes faits. J’espère qu’il y aura un jour un procès et qu’on arrivera à déterminer précisément que quand on est député européen, on fait de la politique. On conteste formellement tout ce qui nous est reproché dans cette affaire. »

10:14

Clément Beaune dénonce la brutalité de l’extrême droite et revient sur le rapport de l’Office européen de lutte antifraude visant Mme Le Pen

Alors que Marine Le Pen ne cesse de répéter ces derniers jours qu’Emmanuel Macron serait brutal à son égard, Clément Beaune a affirmé sur Sud Radio, lundi matin, que la candidate d’extrême droite essayait d’installer cette fausse « petite musique ». Il a estimé que la brutalité se trouvait du côté de l’extrême droite qu’elle incarne :

Emission télé après émission radio, elle essaie d’expliquer qu’elle est souriante, qu’elle aime les chats, qu’elle n’est pas désagréable. Ce n’est pas dans notre entourage qu’il y a des gens qui, en ce moment même, et elle-même, sont accusés de détournement de fonds publics pour leurs mandats électoraux. [Des personnes] qui, à chaque élection, sont obligées de sortir des listes des gens qui tiennent des propos racistes, antisémites ou xénophobes. Je crois que la brutalité est dans l’extrême droite française.

Questionné sur le rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), révélé par Mediapart le 16 avril, et qui accuse la candidate du RN et plusieurs cadres de détournement de fonds européens à hauteur de 617 379,77 euros, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes a répondu :

On sait depuis plusieurs années que le Parlement européen réclame des sommes importantes, au total, plusieurs millions d’euros à des députés du Rassemblement national, et qu’il y a par ailleurs, indépendamment de cet office de lutte antifraude au niveau européen, des procédures judiciaires qui sont ouvertes. Donc moi, je n’ai pas à commenter une procédure, mais elle n’est en rien dépendante d’une quelconque autorité française. Je sais que Mme Le Pen et ses soutiens vivent dans la théorie du complot, mais qu’ils assument un peu leurs responsabilités.

Mme Le Pen conteste le rapport de l’OLAF, estimant qu’il s’agit d’« une boule puante » d’entre-deux tours.

Louis Aliot estime que le « démantèlement progressif » des éoliennes prendra « dix ans » en cas d’élection de Marine Le Pen

Interrogé sur le volet écologique du programme de Marine Le Pen, compte tenu du dernier rapport du GIEC, Louis Aliot assure la volonté de Mme Le Pen en ce sens. « D’abord, nous avons dit qu’on ne remettait pas en cause, évidemment, les accords de Paris. Que deuxièmement, on était nous, pour une diversification, ce qu’on appelle le fameux mix énergétique, en mettant le paquet sur l’hydrogène et sur le nucléaire propre et [les] microcentrale[s] », a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, il a affirmé que Marine Le Pen ne souhaitait pas « démanteler » les éoliennes déjà existantes. « Démanteler est un grand mot. Ne pas les renouveler, je dirais, c’est-à-dire ne plus donner d’aide pour en installer et attendre la fin de vie de celles qui y sont avant de passer à autre chose. (…) On ne va pas se promener avec une clé à molette à la main pour, le lendemain de l’élection, démonter les pylônes. (…) Les éoliennes, c’est des contrats qui sont souvent passés avec des mairies, cela permet parfois à des toutes petites mairies de pouvoir vivre, etc. On ne va pas casser tout ça. » M. Aliot a estimé que le « démontage progressif » de ces éoliennes allait prendre « dix ans ».

Clément Beaune ne soutient pas l’idée que les électeurs de Mme Le Pen seraient racistes et veut les convaincre du danger du projet de la candidate

Lors du meeting d’Emmanuel Macron à Marseille samedi, l’un de ses soutiens, Mourad Boudjellal, ancien président du Rugby club toulonnais, a pris la parole avant son entrée sur scène. Dans une longue diatribe contre Marine Le Pen, il s’est adressé aux électeurs de la candidate d’extrême droite, en affirmant : « Si vous pensez que les origines ont une incidence sur l’attitude, vous êtes racistes. A tous ceux qui votent RN, à tous les élus du RN, à tous ceux qui ostracisent une partie de la population jour et nuit, si vous pensez [cela], vous êtes racistes ».

Interrogé à ce sujet sur Sud Radio Clément Beaune a affirmé lundi matin que « ces mots n’auraient pas dû être prononcés ». « Je ne partage absolument pas l’idée que les électeurs du Rassemblement national de Marine Le Pen [seraient racistes] », a affirmé le soutien du candidat Macron et secrétaire d’Etat aux affaires européennes.

Il a plutôt plaidé pour le combat politique afin de convaincre ces électeurs de ne pas voter pour la candidate du RN : « Il faut qu’ils sachent que ses mesures pour le pouvoir d’achat et ses mesures pour la France en Europe sont très dangereuses, ça, on peut l’expliquer. Mais je ne vais pas les traiter de racistes ou de je ne sais quoi. »

Marine Le Pen a rapidement réagi samedi sur Twitter, et accusé Mourad Boudjellal d’avoir « insulté des millions de Français ». La candidate du Rassemblement national a ainsi demandé « solennellement à Emmanuel Macron de condamner ces propos intolérables ».

Au sujet de la réforme des retraites, Emmanuel Macron promet désormais de « concerter », pour « collectivement l’améliorer »

Lire aussi : Emmanuel Macron se dit « prêt à discuter du rythme et des bornes » de la réforme des retraites, sur laquelle il « n’exclut pas » un référendum

Réforme des retraites : Clément Beaune estime que le changement de position d’Emmanuel Macron montre que le président candidat est « à l’écoute » des Français

Lors de son entretien sur Sud Radio, le secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Clément Beaune, a défendu le changement de position d’Emmanuel Macron sur la réforme des retraites, estimant qu’il ne s’agissait pas d’un changement de pied, comme peut le faire Marine Le Pen sur divers sujets.

« Je ne crois pas que ce soit du tout de même nature. Parce que le projet sur les retraites, le président, le candidat a assumé sa cohérence, c’est-à-dire “oui, il faudra travailler plus”. On n’est pas sur un changement de valeurs, on n’est pas sur un changement de pied, on est à l’écoute d’un certain nombre de colères, d’incompréhensions », a-t-il expliqué.

09:31 POUR APPROFONDIR

La candidate du Rassemblement national change de rhétorique au sujet de l’interdiction du port du voile, à quelques jours du second tour

A six jours du second tour de l’élection présidentielle, la candidate du Rassemblement national semble virer de bord à propos de l’une de ses mesures-clés : l’interdiction du port du voile dans la rue.

Un flou qui lui permet d’échapper aux critiques, alors qu’elle tente de convaincre les deux extrémités de son électorat potentiel. Un article d’Ivanne Trippenbach, journaliste chargée du suivi de la candidate d’extrême droite, est à lire ici :

Lire aussi : Marine Le Pen n’assume plus vouloir interdire le port du voile

Louis Aliot évoque Emmanuel Macron , un « homme du système »

Invité de la matinale de France Inter ce matin, Louis Aliot (Rassemblement national), le maire de Perpignan (Pyrénées-Orientales), a été interrogé à propos des tribunes de personnalités contre l’accession de Marine Le Pen à l’Elysée.

Je pense que ce sont des tribunes qui peuvent mobiliser celles et ceux qui doutaient encore que Macron est l’homme du système. (…) On le voit à chaque élection. Si je prends mon propre cas, j’avais un front républicain contre moi. Des artistes s’étaient mobilisés, le monde sportif, associatif… Puis, à la fin, le peuple décide (…). Quand on voit des grands sportifs qui vivent quand même avec des moyens importants, des gens de la culture, des médecins (…), les gens se disent “oui, tout ça, c’est bien joli, mais eux sont à l’abri du besoin”.

Clément Beaune dénonce les « revirements » et « incohérences » de Marine Le Pen sur le voile, l’Europe et la peine de mort

Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes et soutien d’Emmanuel Macron, Clément Beaune, était ce matin l’invité de Sud Radio.

Marine Le Pen et ses lieutenants ayant annoncé dimanche que l’interdiction du voile dans l’espace public n’était plus leur priorité, alors qu’il s’agit d’une mesure-phare du programme du Rassemblement national, M. Beaune a dénoncé les « revirements » de la candidate d’extrême droite :

Je m’inquiète surtout des revirements, des incohérences et des inconséquences de Marine Le Pen sur des sujets qu’elle instrumentalise ou sur lesquels elle ne sait pas vraiment quelle est sa position. Elle a expliqué à un moment donné qu’il faudrait peut-être faire un référendum sur la peine de mort, pour dire le lendemain exactement le contraire. Sur le port du voile, elle le dit, elle l’a assumé même dans la rue, publiquement, qu’il fallait retirer pour tout le monde le voile dans l’espace public (…). Je crois que c’est déraisonnable pour tout le monde et que c’est contraire aux valeurs républicaines.

« Vous savez, on a l’habitude : sur l’Europe, il y a cinq ans elle voulait sortir de l’euro. Maintenant, elle ne veut plus, tout en expliquant qu’elle ne veut pas respecter les règles européennes », a fait valoir Clément Beaune.

Emmanuel Macron réaffirme sa volonté d’instaurer la proportionnelle intégrale à l’Assemblée nationale

Concernant l’essoufflement de la VRépublique, Emmanuel Macron se dit une nouvelle fois favorable à un Parlement plus fort. « Je pense qu’il faut moderniser à la fois notre Constitution, mais aussi notre fonctionnement institutionnel (…). Vous ne pouvez pas aller devant le peuple français si votre projet n’a d’abord pas été approuvé par l’Assemblée nationale et le Sénat de manière conforme (…), donc ce à quoi je m’engage, c’est de mettre en place une commission transpartisane, y compris avec des forces politiques qui sont présentes au premier tour de l’élection présidentielle et qui ne seraient pas forcément représentées à l’Assemblée et au Sénat, ce qui est le cas du Rassemblement national aujourd’hui, et que cette commission puisse proposer un projet qu’on fasse cheminer », propose M. Macron.

Selon lui : « On voit bien qu’un consensus se détache pour dire qu’il faut une Assemblée qui représente mieux des sensibilités politiques, donc plus de proportionnelle. A titre personnel, je suis prêt à aller à l’intégrale (…). Il faut qu’on ait des voies et moyens pour que l’exécutif ne soit pas bloqué. Je ne veux pas refaire la IVou la IIIRépublique, dont on a vu les limites. Elle était plus faible que la Ve. Donc, il faut qu’on ait à côté d’un [Parlement] fort un exécutif fort. »

Cette question marque la fin de l’entretien d’Emmanuel Macron à France Culture.

Une grande partie du programme de la candidate du Rassemblement national dépend d’un référendum illégal

Emmanuel Macron dénonce le projet inconstitutionnel de Marine Le Pen de réforme de la Constitution par voie référendaire

Ensuite interrogé sur la réforme des institutions et de la Constitution, Emmanuel Macron a d’abord constaté « le paradoxe que nous avons dans notre société » entre « une aspiration à participer et dans le même temps », « une abstention » croissante lors des élections.

Le candidat président a plaidé en faveur de son bilan en la matière et a défendu un travail approfondi d’innovation démocratique pour associer davantage les citoyens, comme il promet de le faire en cas de réélection – notamment sur la tenue d’une convention citoyenne et d’un référendum au sujet de la fin de vie.

Sur la réforme de la Constitution, il a attaqué le projet présidentiel de sa concurrente, qu’il juge inconstitutionnel et qui pourrait mener le pays au même sort que la Hongrie et le régime de Viktor Orban, a-t-il affirmé :

J’ai un clivage profond avec la candidate d’extrême droite : c’est que moi, je suis pour réformer la Constitution dans les règles de la Constitution. Ce qui me paraît justement être la définition même d’appartenir au champ républicain. Là où Mme Le Pen, dans son projet, propose une réforme de la Constitution par référendum, ce qui n’est pas conforme à la Constitution, et ce qui est un problème. D’autres le font, dans d’autres pays. Ça se fait très bien en Hongrie et ça permet de changer un régime à la main.

Il a ajouté : « En allant devant vous, l’implicite de la démarche de Mme Le Pen, c’est qu’au fond, une fois élue, elle considère qu’elle est supérieure à la Constitution puisqu’elle peut ne pas la respecter pour en changer les règles. Ça, c’est une rupture, et ça, c’est grave. C’est une opposition fondamentale. »

« De la même manière, quand elle se dit prête à soumettre un référendum pour revenir sur la peine de mort, ça n’est pas conforme à la Constitution. En ça, c’est une régression profonde sur ce qui est un acquis de la Constitution de la Ve République », a par ailleurs affirmé M. Macron, bien que la candidate du RN, après ne pas avoir écarté l’idée, ait démenti le fait qu’elle pourrait revenir sur l’abrogation de la peine de mort en France, actée en 1981.

Lire aussi : Le bilan culturel d’Emmanuel Macron marqué par la crise sanitaire

Emmanuel Macron défend le Pass culture, qu’il estime être « un immense succès »

Le président candidat est interrogé sur la politique culturelle. « Je ne veux pas qu’on dise que la culture est un sujet élitaire. On a renforcé la pratique de la culture à l’école, a-t-il défendu. Parce que, dans le système français, la place de la culture et des pratiques culturelles était souvent en dehors de l’école (…). On a mis l’éducation artistique et culturelle au cœur de l’éducation nationale en donnant plus d’heures dès l’école primaire et le collège. »

Emmanuel Macron a aussi évoqué le Pass culture mis en place par le gouvernement. « Quand j’étais venu, de mémoire en janvier 2017, et que vous m’aviez interrogé là-dessus, au début, le Pass culture était peu compris. On vous disait “ça va être gadget”, et puis ça n’a d’ailleurs pas très bien marché et on a réussi à complètement changer les choses au milieu du quinquennat. Et maintenant, c’est un immense succès », a-t-il estimé. Selon lui, « il y a plus de 1,2 million de jeunes qui, grâce au Pass culture, accèdent à la lecture, au théâtre, à des pratiques [culturelles] ».

Controverse autour de « l’islamo-gauchisme » : Emmanuel Macron défend la liberté académique tout comme l’intervention dans le débat public de la ministre Frédérique Vidal

Interrogé sur la controverse autour de « l’islamo-gauchisme » à la suite des propos de la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, pendant l’hiver 2021, le chef de l’Etat a plaidé en faveur de la « liberté académique », il s’est désolé de « l’emballement du débat public », mais a aussi défendu sa ministre, « dont les intentions étaient les bonnes » :

Je distinguerais deux choses. Il y a d’abord la recherche académique et les discussions qui se passent sur ce sujet, les travaux qui se font. Et de cela je dirais, en tant que président de la République ou candidat, très peu de choses (…) parce que je considère que la liberté académique est importante (…).

Par contre, la question qui est légitime, c’est quand ça déborde dans le champ politique et que ça structure celui-ci. C’est le rapport des idées à l’idée de République et à ses fracturations. Et donc, la question n’est pas mauvaise. Je pense que la méthode et la manière dont le débat public s’est ensuite emballé n’ont pas permis de déboucher sur des choses. Mais je comprends très bien, pour en avoir beaucoup discuté avec la ministre, ses intentions étaient bonnes, c’est-à-dire pouvoir justement éviter les dérives. (…) Il ne faut pas lui faire de faux procès, et je trouve que la tension qu’il y a eue derrière montre, quelque part aussi, les ambiguïtés et les intentions cachées de certains autres.

Violences policières : « Les forces de l’ordre doivent être encadrées par une déontologie », estime Emmanuel Macron

Emmanuel Macron est désormais interrogé sur les violences policières durant son mandat, notamment à l’encontre de la jeunesse. « Il y a eu une violence qui a débordé dans la rue. (…) Ce que nous devons combattre, c’est le mal à la racine, c’est comment des gens peuvent considérer qu’elle est légitime et comment on peut, même dans le débat public, légitimer cette espèce de violence libérée, désinhibée. »

Après avoir évoqué la radicalité de certains gilets jaunes, qui a trouvé une prise chez Eric Zemmour pour Jacline Mouraud ou Benjamin Cauchy Emmanuel Macron a de nouveau regretté la violence dans la société. « (…) On ne peut pas légitimer la violence. Donc, je dis : les forces de l’ordre, elles doivent être encadrées par une déontologie (…), par des actions déontologiques et par des procédures judiciaires. »

Emmanuel Macron affirme s’être « transformé intellectuellement » au sujet de l’écologie durant ces cinq dernières années

A propos de l’émergence d’idées « neuves » lors des cinq dernières années, notamment des mouvements de réflexion universitaires sur le genre ou l’ère postcoloniale, M. Macron estime que c’est une « très bonne chose » qu’elles « émergent dans le champ intellectuel ». « Il faut qu’elles émergent, qu’elles discutent, que les controverses se fassent, que les travaux avancent et que ça travaille dans la société. Et je pense que ce n’est pas le rôle du président de la République, en l’espèce, d’en être l’arbitre », a-t-il fait valoir, avant d’ajouter : « Ce serait contraire à ce qui est un acquis important dans notre pays, qui est cette liberté académique, cette liberté intellectuelle ».

Il a ainsi affirmé suivre de près ces « réflexions contemporaines », notamment « sur le genre et sur le rapport à la nature », avant de souligner : « Une des choses sur lesquelles je me suis sans doute le plus transformé intellectuellement, c’est ça, c’est le rapport à la nature, c’est la pensée de l’écologie (…). Ce n’était pas quelque chose que j’avais suffisamment pensé (…). Quand je n’ai pas une pensée structurée, j’ai du mal à agir et à concevoir. »

Questionné sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, abandonné au début de son quinquennat après des années de tensions et de mouvements d’opposition à sa construction, Emmanuel Macron a mis en valeur le consensus trouvé sur place, tout en assumant de ne pas avoir donné son soutien aux zadistes, qui occupaient les terres : « Vous ne pouvez pas accepter de l’expropriation, parce que c’est de fait une forme d’anomie (…). Il ne faut pas non plus être naïf. Ces projets alternatifs, ce ne sont pas que des doux rêves. Il y a aussi une violence qui va avec cette radicalité, et je pense qu’on ne peut pas expliquer aux gens qu’on accepte des poches de violence dans notre société. »

« Vous avez une radicalité dans la pensée politique », analyse Emmanuel Macron à l’issue du premier tour

« Il y a de la radicalité dans la société, estime le président candidat. Quand vous voyez le premier tour de l’élection présidentielle, les trois quarts des électeurs se sont exprimés, ce qui est quand même assez fort, se sont exprimés pour trois projets : un projet d’extrême droite, qui est une radicalité. Un projet d’extrême gauche avec Jean-Luc Mélenchon. Et un projet d’extrême centre comme je qualifierai le mien.

« Mais on voit bien qu’en tout cas, pour la première fois à ce point, ce ne sont pas les partis du champ républicain – comme le Parti socialiste ou la droite – qui intègrent des formes d’éléments modérés qui se sont complètement effacés. Vous avez une radicalité dans la pensée et l’engagement politique. Et vous en avez une chez les abstentionnistes », estime Emmanuel Macron. « Et je trouve que ce qu’il faut quand même collectivement réfléchir – intellectuels d’un côté, mais responsables politiques de l’autre – à comment reconsolider notre démocratie par rapport à cette relation, à la radicalité et à ce que j’appelle cette volonté de pureté. Parce qu’à la fin, on vit tous ensemble. Et qui que ce soit à la tête de la République française, il réussit à faire vivre 67 millions de citoyennes et citoyens ensemble. Et ça ne peut pas être la radicalité. Ça suppose des compromis », juge le candidat à sa réélection.

Emmanuel Macron réfute l’idée d’un « bloc élitaire » qui s’opposerait à un « bloc populaire » et estime que Marine Le Pen « se planque du peuple »

Questionné sur la pertinence du « bloc élitaire » face au « bloc populaire », dans les critiques qui lui sont adressées et dans la stratégie rhétorique usée par son adversaire Marine Le Pen, Emmanuel Macron a estimé :

Je pense qu’il y a une grille de lecture sociologique qui n’est pas juste parce que parmi nos compatriotes qui se sont portés sur le projet que je défends au premier tour, il y a beaucoup de gens de condition modeste, soit dans la ruralité, soit dans les quartiers également. Donc, je crois que c’est largement à débattre. Et ce que je n’aime pas dans ce choix, c’est qu’il y aurait au fond une élite éclairée et un peuple auquel on pourrait dicter des choses, qui auraient simplement des impulsions. C’est implicite, derrière, et je ne crois pas à ça. Ce qui est vrai, c’est que les grandes questions politiques se restructurent. Elles se recomposent et elles se recomposent aussi avec une société qui fonctionne différemment.

Ensuite interrogé sur l’image élitiste qu’il peut renvoyer, par son parcours et sa façon d’exercer le pouvoir, le chef de l’Etat sortant a plaidé être un enfant de la « méritocratie républicaine », et réfuté la « caricature », souvent utilisée à des fins politiques :

Ce que vous dites est vrai, mais je ne suis pas fils d’archevêque. Je pense que c’est aussi une différence [avec Marine Le Pen] : c’est-à-dire que j’ai un parcours de vie qui me semble être très conforme à l’idée de la méritocratie républicaine. Moi, je dois beaucoup à cela parce que j’ai été élevé par une enseignante de la République, ma grand-mère, et que je dois beaucoup à notre système républicain et à ses concours. Et donc, je crois, à cet égard, que je ne suis pas réductible à la caricature que certains voudraient faire. (…) Je ne me reconnais pas dans cette lecture, que ce soit une perception de certains ou que ce soit une utilisation politique par d’autres.

Sur les phrases « très maladroites » ou « décontextualisées » qu’il a pu prononcer, il s’est attaqué à sa rivale d’extrême droite en arguant : « [Dans cette campagne], la candidate d’extrême droite se planque du peuple. Et beaucoup de gens qui prétendent défendre le peuple, ne vont jamais à sa rencontre (…) discuter avec des gens qui ne pensent pas comme eux. (…) Moi, j’ai toujours été au contact comme candidat et comme président pendant cinq ans ». « Le vrai mépris, c’est de se protéger du peuple », a-t-il plaidé.

Emmanuel Macron évoque les fractures de la société pendant son quinquennat et défend son bilan

Dès le début de son entretien Sur France Culture [enregitré vendredi dans les conditions du direct], Emmanuel Macron est interrogé sur les différentes crises traversées et l’état de la France aujourd’hui. « Nos sociétés occidentales vivent des bouleversements historiques. On a un bouleversement lié à la montée des inégalités dans les sociétés occidentales et les dérèglements du capitalisme. On a une montée de l’angoisse climatique qui est liée au dérèglement climatique, donc qui est parfaitement légitime et à ce qu’il emporte avec des conséquences géopolitiques », énumère Emmanuel Macron. Interrogé sur sa responsabilité parmi les différentes crises et clivages installés dans la société française, Emmanuel Macron défend son bilan. « Je pense que la société serait encore plus fracturée [sans la politique du quoi qu’il en coûte] et donc, pendant deux ans, il y a eu une politique de protection. »

« Il y a une solitude que beaucoup ont vécue, notre jeunesse en particulier, mais d’autres aussi, a ajouté le président candidat. Je veux défendre l’action que nous avons menée, mais je suis lucide sur, aussi, ces limites et le fait que notre société sort avec des éléments de fragilité, de division qui ensuite conduisent à exacerber beaucoup de choses. »

En meeting à Marseille samedi, le candidat président a promis une gouvernance plus écologique s’il est réélu

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Au programme de ce lundi 18 avril

Médias. Emmanuel Macron est l’invité des « Matins » de France Culture, entre 7 h 40 et 8 h 45. Il sera interrogé par Guillaume Erner sur l’évolution du débat public en France et le bouleversement que constitue la guerre en Ukraine pour la démocratie française. Le candidat sera aussi dans l’émission « C à vous », sur France 5, le soir même ; un entretien enregistré avec les équipes de « Quotidien » sera également diffusé sur TMC.

De son côté, Marine Le Pen sera l’invitée de France Bleu à partir de 13 heures. Un déplacement à Caen (Calvados) est également au programme. Le thème de cette visite n’est pas encore connu.

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la campagne présidentielle

Dernière semaine avant le second tour du scrutin de l’élection présidentielle, synonyme de la fin de la campagne à l’Elysée. Nous allons suivre en temps réel les déplacements et prises de parole de Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Ce dernier est d’ailleurs l’invité de France Culture dans dix minutes.

LE CONTEXTE

Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi, Marie Pouzadoux et Jérémie Lamothe

Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

Au programme du lundi 18 avril

Médias. Emmanuel Macron est l’invité des « Matins » de France Culture, lundi entre 7 h 40 et 8 h 45, et y sera interrogé par Guillaume Erner sur l’évolution du débat public en France et le bouleversement que constitue la guerre en Ukraine pour la démocratie française. Le candidat sera dans l’émission « C à vous », sur France 5, le soir, et un entretien enregistré avec les équipes de « Quotidien » sera également diffusé sur TMC.

Déplacements. Marine Le Pen est attendue à Caen (Calvados), où elle répondra aux questions des auditeurs de France Bleu de 13 heures à 14 heures. Aucun déplacement n’est au programme d’Emmanuel Macron.