L’élection présidentielle du 27 février 2022 est reportée. Pour le moment, aucune date officielle n’a été annoncée par les autorités transitoires. Selon les informations, les dirigeants actuels ont informé la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lors de son sommet extraordinaire tenu au Ghana, à Accra, le dimanche passé qu’ils ne pourront pas tenir les élections à la date indiquée.
Le report des élections présidentielles de 2022 est dorénavant officiel. Les dirigeants n’ont pas les moyens sécuritaires, politiques et institutionnels de tenir les élections au Mali. Raison pour laquelle ils ont annoncé la nouvelle sans détour à l’organisation sous-régionale dont le Mali est l’un des fondateurs. L’engagement pris devant l’opinion nationale et internationale ne pourrait pas être respecté. Les dirigeants de la transition se basent actuellement sur les réformes politiques et institutionnelles pour tenir une élection crédible et transparente qui ne sera pas contestée par toutes les forces vives de la nation.
Celles et ceux qui suivaient l’actualité malienne savaient très bien que les autorités transitoires n’avaient pas l’intention de tenir les élections avant de mener les Assises Nationales pour la Refondation (ANR), ce grand rendez-vous qui débutera à la fin de ce mois et qui se poursuivra jusqu’au 25 décembre prochain. II permettra de faire des réformes politiques et institutionnelles pour sortir le Mali de la panade. Cela a toujours été la volonté depuis l’arrivée de Dr Choguel Kokalla Maïga à la primature. Lors d’une audience à la primature, justement, il a réaffirmé : « Tenir les élections sans les réformes institutionnelles sera suicidaire ». L’actuel Premier ministre travaille pour tenir les Assises Nationales pour la Refondation avant de se concentrer sur la tenue des élections. Pour lui, c’est la réforme qui est prioritaire et non les élections présidentielles. Pourtant, Dr Maïga avait confirmé sur les antennes de RFI (Radio France Internationale) que ce sont les Maliens qui décideront la question de prorogation de la transition lors des Assises Nationales pour la Refondation à venir. Avant même le début de ces assises, le PM a annoncé la prorogation de la transition à la CEDEAO. Les autorités de la communauté sous régionale ont décidé de prendre des sanctions individuelles contre les leaders de la transition malienne. Elle n’a pas du tout accepté pour le moment cette prorogation et souhaite durcir les sanctions lors du prochain sommet de la CEDEAO prévu pour le 12 décembre 2021.
Vu les réalités du pays, c’est très difficile pour le moment de tenir les élections à cause de la gravité de la situation sécuritaire au Mali. Certaines zones sont inaccessibles, donc mieux vaut se consacrer pour organiser une élection générale sur toute l’étendue du territoire national.
D. Sanogo
Source : LE COMBAT