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Éditorial : Qu’ils sont patriotes les maliens !

La semaine passée, les Maliens ont célébré dans la liesse et la ferveur l’anniversaire, 62ème du nombre, de l’accession de leur pays à la souveraineté nationale et internationale.

 

Le Président de la transition guinéenne, Colonel Mamadi Doumbouya, sur invitation de son homologue malien, nous a fait l’insigne honneur de venir vivre avec nous cette fête de l’indépendance qui a pris cette année un relief particulier.

Par sa présence, il a scellé dans du zinc, métal protégeant contre l’oxydation, les liens séculaires entre la Guinée et le Mali, “les deux poumons d’un même corps”, selon le premier président guinéen, feu Ahmed Sékou Touré.

Les Guinéens, à travers  leurs sites d’information, ont participé en direct à la joie des Maliens. C’est par eux que nous apprendrons d’ailleurs que pour faire venir son frère d’armes, son frère africain, son ami, son homologue, sinon son alter ego, le Président Goïta a envoyé au Colonel Mamadi Doumbouya l’avion présidentiel malien piloté par des officiers maliens.

Mais le singulier dans ce voyage, et les Guinéens s’en sont bien réjouis pour d’évidentes raisons, est que le Président Goïta a fait escorter par deux aéronefs de l’Armée malienne l’avion présidentiel malien à bord duquel le Président Doumbouya avait embarqué  avec la forte délégation qui l’accompagnait. Un message d’assurance et de sûreté qui vaut bien son pesant d’or dans les circonstances très heurtées que nous vivons en raison des hostilités multiformes imposées à nos deux pays par les impérialistes coalisés du monde.

Le 22 septembre 2022 a donné l’occasion aux Maliens de renouer avec les expressions populaires magnifiant le patriotisme, qui avaient tendance à tomber dans les oubliettes. La retraite au flambeau a été remise au coeur de l’événement à Bamako, à Kayes, Menaka, Ségou, Gao, Tombouctou. Le drapeau malien a été partout présent, on aurait cru à un déferlement de beaux anges pour l’avenir des couleurs “Vert-Or-Rouge”. Ce fut fantastique ! L’hymne national a été entonné comme s’il ne l’avait jamais été. Formidable éloge à la patrie qui doit continuer à rythme l’action nationale ! Ô Maliennes et Maliens, que vous êtes des patriotes !

De l’intérieur comme dans la diaspora, les Maliens ont repris l’initiative historique pour la libération de leur pays de toutes injustices internationales, impérialistes par essence, afin de refonder l’État malien tant malmené depuis si longtemps. L’espoir d’un lendemain meilleur a droit de cité désormais.

Pour ne mentionner que nos braves compatriotes de la diaspora, citons-en quelques-uns suffisamment représentatifs. Professeur émérite de physique dans les Universités aux Etats-Unis d’Amérique, Diola Bagayoko, brillantissime cerveau s’il en est, n’a point oublié ses liens sacrés avec la patrie. Du haut de son autorité morale et scientifique reconnue de tous, c’est lui qui présidera les Assises Nationales de la Refondation dans l’enceinte de l’ambassade du Mali à Washington. Il communiquera dans la même veine sur la nécessité de donner à la Transition le temps nécessaire, deux à trois ans au minimum,  afin de nettoyer toutes les écuries d’Augias caractérisées par la kleptomanie dans les sphères dirigeantes du Mali pour que ne soit plus possible la reprise des commandes de l’État malien par les kleptomanes d’hier. Madame Cissé Ramata Sissoko, scientifique de haut vol à Atlanta (USA) n’a pas coupé le cordon ombilical avec la mère patrie. Son souci indéniable du Mali l’a amenée à venir voir IBK pour lui demander de ne pas briguer un deuxième mandat parce qu’ayant lamentablement échoué dans l’exercice du premier que les Maliens lui ont accordé à plus des 76% des suffrages à l’issue de l’élection présidentielle de 2013. Comme pour laisser les traces de sa démarche, elle écrira ses arguments frappés au coin du bon sens. Boubacar Touré, juriste de haut vol exerçant à Montréal (Québec, Canada) a l’amour du pays chevillé à l’âme. Dans notre présente édition, nous publions à nouveau un de ses articles, dans la continuité d’autres de belle facture qu’il ne cesse de produire pour la défense du Mali, de l’Armée malienne et des Maliens. Professeur Boniface Diarra, grand exilé bien connu vivant au Canada, notifiant toujours sa gêne de s’exprimer “dans la langue de ceux qui nous violent”, demeure profondément malien.  En 2013, il publie plusieurs articles visant à préserver le Mali de nombre de malheurs. Sa communication sur l’Azawad, imparable, a convaincu la communauté intellectuelle mondiale que “l’Azawad n’est qu’un concept absolument funeste pour le Mali, pour les pays du Sahel et pour l’unité africaine sans laquelle les peuples d’Afrique ne sauraient se libérer et s’épanouir”. Et de préciser que le concept Azawad n’est rien de moins qu’un “cri de ralliement visant essentiellement à détruire l’unité territoriale du Mali et à émietter davantage l’Afrique pour la rendre plus accessible  aux psychopates du profit et de l’exploitation minière …” Quand Professeur Boniface Diarra vient au Mali en 2020, à la faveur d’une conférence, il délivre un message qui charie encore don exigence patriotique : “Il faut absolument que les populations de mobilisent derrière l’Armée malienne”.

En 2015, et nous saluons notre compatriote Malamine Doumbia et ses camarades au Canada, maliens et africains, réunis dans l’Alliance Patriotique contre la Destruction du Mali (APDM), pour avoir produit un mémoradum dans lequel ils mettaient en cause, avec de solides arguments, le mandat de la Minusma et de Barkhane dont ils ont demandé le départ du Mali. En 2015 déjà ! Mais le pouvoir de l’époque n’avait point d’oreille pour les entendre. Soucieux du destin du Mali, c’est encore eux qui adresserons une Lettre de cri de coeur à Monsieur Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, pour éclairer sa lanterne sur les diversions mensongères de la France pour discréditer le Mali qui ne cherche qu’à sécuriser son territoires et ses populations et pour  recouvrer sa souveraineté balafrée avec démesure. Ces morceaux choisis indiquent que les Maliens sont partout debout sur les remparts. Ce ne sont donc pas les aboiements d’une poignée de molosses nourris avec la viande pourrie jetée dans leurs gueules depuis derrière la Méditterannée et l’Atlantique. Avec les patriotes résolument sur le pied de guerre, sous la direction d’un vrai officier aux commandes, la victoire est certaine.

 

Amadou N’Fa Diallo

Source : Le National

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