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Échec de la démocratie malienne : Les leçons à tirer de la crise

Les partis politiques ne veulent toujours pas comprendre que le fiasco de la démocratie et le non respect de la Constitution par les hauts responsables constituent les véritables causes du coup d’état du 22 mars 2012. Malgré tout, la quête effrénée du pouvoir continue sans qu’on cherche à corriger les erreurs du passé. Par conséquent, les élections de juillet prochain (qui seront bâclées, on le redoute) auront-elles des conséquences incalculables? Lire notre rappel des faits.

Après les guerres de positionnement pour la gestion du pouvoir transitoire les yeux de nos leaders politiques sont désormais rivés vers les élections. Du coup, l’annonce de la date des élections a immédiatement donné l’idée à certains de se lancer dans des campagnes prématurées. C’est le cas de Jeamille Bittar qui a attendu ce moment pour se montrer généreux à l’égard de ses concitoyens. D’autres comme Ousmane Ben Fana du PCR, Soumaïla Cissé de l’URD, Housseïni Amion Guindo de la CODEM, IBK du Rpm, Moussa Mara, Yea Samaké et tant d’autres sont également sur le terrain «du m’as-tu vu».

L’échec de la démocratie malienne basée sur un système bancal continue. Le hic c’est que le redressement de cette situation désolante semble être la dernière préoccupation de la classe politique. On peut alors dire que la mémoire des martyrs du 26 mars 1991 a été trahie et souillée. Or, la révolution est survenue pour mettre fin à plusieurs maux. À savoir : la dictature, la corruption, le piétinement des droits de l’homme, le déni de justice, la vie chère, la dégradation de l’école, le chômage, la faillite des entreprises publiques, les révoltes incessantes des touaregs et tant d’autres.

En 1990, les Maliens souffrant à l’excès ont cru à la démocratie grâce aux déclarations du feu président français François Mitterrand lors du sommet de Baule. Ce qui a d’ailleurs facilité les manœuvres des acteurs du mouvement démocratique qui ont utilisé tous les moyens dont la lutte clandestine menée pendant plusieurs années. Il y a eu aussi l’implication des élèves et des femmes face auxquels l’armée a fait usage des armes de guerre.

Les Maliens n’oublient pas les carnages du vendredi 22 mars 1991 sur le premier pont de Bamako, l’incendie à l’immeuble Sahel vert et sur plusieurs lieux de manifestation. Finalement, un groupe composé d’officiers et de sous officiers a renversé le pouvoir de Moussa Traoré le 26 mars 1991.

Le Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP) dirigé par le lieutenant colonel Amadou Toumani Touré a reçu dans l’euphorie l’onction de la nation qui croyait à un père noël. La conférence nationale qui s’est tenue avec la participation de toutes les couches sociales a fait des recommandations. Entre autres la démocratie basée sur le multipartisme, la sauvegarde des acquis démocratiques, la remise en route de l’économie, la lutte contre la corruption le chômage et la vie chère, l’instauration de l’état de droit, la réconciliation nationale, l’unité, la laïcité, le respect des valeurs fondamentales de notre société, la mise en œuvre des actions pour une école performante et apaisée et la liberté d’expression.

Après 22 ans, on constate que notre démocratie demeure couchée sur son flanc. La plupart des aspirations qui ont motivé son instauration sont quotidiennement foulées aux pieds. Les reformes et fora sur l’éducation ne sont que des moyens pour certains hauts responsables de se bourrer les poches. Et la lutte contre la corruption a toujours été de la poudre aux yeux.

Issa Santara

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