C’est dans un contexte de deuil national suite aux attaques terroristes de Boulkéssi et Mondoro que le Parti Convergence pour le Développement du Mali a reçu le jeudi après-midi à son siège une délégation du comité exécutif national de l’Adema. Dirigées respectivement par les présidents Housseini Amion GUINDO et Tièmoko Sangaré, les deux parties ont planché sur la situation du pays à travers 4 thématiques. Il s’agit du sauvetage du pays, du sauvetage de la démocratie compte tenu des dangers qui planent, du rôle et place des femmes dans la société et enfin des questions de l’éducation.
Soucieux de la situation du pays et par devoir de logique, le parti Adema a jugé nécessaire de prendre son bâton de pèlerin pour solliciter une convergence de vue de la classe politique autour des préoccupations actuelles du pays. Le jeudi 03 Octobre 2019, l’honneur est revenu au Parti Convergence pour le Développement du Mali (CODEM) de recevoir le Pr Tiemoko SANGARE et sa suite dans son antre à Djelibougou. S’il était question pour l’Adema de se soumettre à une obligation historique en toute modestie, du côté de la CODEM, l’objectif était de réaffirmer son attachement à des principes constitutionnels et démocratiques indispensables à la bonne marche du pays.
Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des soldats tombés sur le champ de l’honneur à Boulkéssi et Mondoro, les mots de bienvenue du président Housseini Amion GUINDO ont planté le décor de la visite qui s’est traduite en échange franc entre ces deux partis phares de l’échiquier politique national. Pour le professeur Sangaré, il est plus que jamais temps de faire fi de tous les clivages : oppositions et majorités, gauche et droite, nord et sud pour se rendre à l’évidence du danger qui menace l’existence du pays. Dans une dynamique de remise en cause, il s’est focalisé sur la nécessité d’une union sacrée de la classe politique autour de l’essentiel. Le dialogue national inclusif constitue, à ses yeux, une opportunité à saisir pour se donner un plan d’action consensuel obligatoire et applicable dans la durée.
Pour lui, cet exercice vise à imposer l’agenda du Mali à ceux qui sont là pour les leurs. Sur ce plan, le parti de la quenouille partage l’avis de l’Adema. Dans une synergie, il a été convenu d’entreprendre des démarches visant à accorder les violons sur l’impérieuse nécessité de participer au dialogue pour ne pas prêter le flanc à certains détracteurs qui se sont érigés en avocat du diable. Ce plaidoyer désintéressé que la CODEM et l’Adema se proposent d’entamer a pour objectif de trouver des points de convergences à travers des échanges autour des thématiques sans tabou en vue d’une solution applicable avec des chronogrammes maîtrisables à court, moyen et long terme.
Concernant la situation de l’assemblée nationale qui a fait couler beaucoup d’encres et de salives du côté des constitutionnalistes et des démocrates, selon le premier responsable de l’Adema, malgré des réserves, les abeilles ont soutenu le projet, faute d’alternative. En réponse à cet aveu d’impuissance, la CODEM estime qu’au-delà de la violation flagrante de la constitution, sa levée de boucliers a été suscitée par un constat de malice planifiée dans le seul but de disloquer des partis au profit d’autres. Pour les responsables de la 4ème force politique du pays, il est inadmissible de laisser les partis organiser des primaires pour les législatives avec son lot de mécontentements pour ensuite les annuler à la dernière minute sous des prétextes fallacieux qui n’ont pas empêché la présidentielle.
Au sujet de l’école et des religieux, le président Housseini Amion GUINDO a été très clair. Pour lui, il est temps que notre école véhicule nos valeurs et nos cultures. « Le climat de méfiance et de suspicion entre les politiques et le peuple se justifie par les fausses promesses et le mauvais exemple des politiciens. Il est contradictoire de promettre l’amélioration du système éducatif et sanitaire et par la suite envoyer ses enfants étudier à l’étranger ou se faire soigner à l’extérieur une fois au pouvoir », a martelé Poulo. Concernant les religieux, le président Poulo plaide pour un statut avec des avantages proportionnels à leur rôle dans la société.
En phase sur l’essentiel, les deux partis ont promis de poursuivre les échanges en vue de sortir le pays de l’ornière.
Lamine Diallo, Codem
Source : Le Pays