Le 4 novembre prochain, aura lieu la réunion des ministres des Finances des pays membres du partenariat mondial pour l’eau et l’assainissement, En prélude, l’AEPHA a organisé un dialogue national de haut niveau sur la problématique de l’eau, l’assainissement et l’hygiène au Mali.
L’organisation de ce dialogue national de haut niveau s’inscrit dans le processus préparatoire de la participation du Mali à la réunion des ministres des Finances des pays membres du partenariat mondial pour Assainissement et eau pour tous (SWA), prévue le 4 novembre. Une rencontre qui va engager des réflexions sur des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à une meilleure utilisation des financements existants et à la mobilisation des ressources supplémentaires en faveur secteur de l’eau, assainissement et hygiène pour l’atteinte des Objectifs de développement durable.
La rencontre a réuni l’ensemble les acteurs du monde AEPHA, les ministères de l’Economie, de l’Environnement, de la Santé, des organisations de recherche et d’enseignement, la société civile, le secteur privé et des partenaires techniques et financiers du secteur.
A l’heure où le Mali est à la recherche des solutions pour garantir l’approvisionnement en eau potable, assainissement et hygiène pour tous, ce dialogue national aux yeux des autorités de la transition rêvait d’une importance capitale, selon le ministre des Mines, de l’Energie et l’Eau, Lamine Seydou Traoré. “Dans un contexte marqué par la crise sécuritaire au nord et au centre, mais aussi la crise sanitaire, cet espace se veut un dialogue qui va apporter des solutions aux problèmes de financement du secteur au Mali”, ajoute-t-il.
Cette première étape des échanges sur le financement du secteur AEPHA a mis au crible la situation du secteur, les expériences du Mali en matière d’investissements, les opportunités, les contraintes et l’impact de la crise sécuritaire et Covid-19 sur les services AEPHA. Il a également identifié les voies et moyens pour mobiliser davantage de financements pour le secteur.
En termes de financements d’accès à l’eau potable, hygiène et assainissement, l’Etat accroit davantage ses efforts avec une haute part dans le budget national qui passe de 1,57 % en 2016 à 3,52 % en 2019 selon le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré s’exprimant sur les avancées effectuées en matière d’accès des populations aux services sociaux de base. Selon lui, le taux à l’eau potable est de 69,2 % en 2019. L’accès des ménages aux latrines améliorées enregistre un taux national de 57 %.
Par rapport aux besoins nécessaires, les financements s’avèrent encore insuffisants pour l’atteinte des ODD 6 à l’horizon 2030, reconnait le ministre Traoré. Il soutient qu’un “financement efficace dans le secteur est essentiel pour la fourniture des services durables”.
La présidente exécutive du partenariat SWA Catarina de Albuquerque, en vision-conférence depuis Washington, a salué la progression constante de l’enveloppe octroyée au secteur AEPHA. “Nous voyons des progrès importants”, a-t-elle déclaré. Pour Mme Catarina, des solutions pour améliorer l’état des lieux sont capitales. “Le secteur se concentre actuellement sur les manières de reconstruire au mieux afin que les populations bénéficient des services universels, efficaces et durables. Cette reconstruction nécessite la mobilisation de tous les partenaires et des moyens techniques et financiers aussi qu’intellectuels”.
Au cours des échanges, les partenaires et financiers ont encouragé le gouvernement à finaliser le plus rapidement possible le processus de validation des politiques nationales d’eau et assainissement PNE et PNA. Une finalisation cruciale, soutiennent-ils, pour la planification et le financement des investissements futurs dans les deux sous-secteurs en particulier dans l’assainissement qui ne devrait pas rester le parent pauvre du secteur.
Pour aboutir aux ODD en matière de services AEPHA, le chef de section programmation et suivi des programmes à la direction nationale de l’hydraulique explique qu’il faudra au Mali, 87,5 milliards (149 millions USD) par an pour les services de base et 184,3 milliards de F CFA (314 millions USD) par an pour les services gérés en toute sécurité.
La mobilisation de fonds pour revoir à la hausse les ambitions du pays en faveur des services AEPHA est un défi majeur pour la société civile tout comme la gouvernance. Selon le coordinateur de la Coalition nationale pour l’eau potable et l’Assainissement (Cn-Ciepa/Wash) Boureïma Tabalaba, “il est important à travers ce dialogue que nous partions la part du budget national au secteur AEPHA à 5 %, mais que ces fonds aussi soient utilisés de façon efficace et efficiente”.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Source: Mali Tribune