L’ambassadrice Evelyne Decorps a été rappelée à Paris après seulement deux années passées à Bamako. La décision a été prise au début de l’été selon les informations du Monde Afrique, mais la diplomate a été maintenue en fonction pour assurer le suivi du processus électoral ayant abouti à la réélection, contestée par l’opposition, du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en août. Son retour en France devrait intervenir courant septembre.
Connue pour sa force de caractère, Evelyne Decorps a surtout payé ses rapports tendus avec les militaires français durant sa mission. Selon les informations de le lettre du Continent, la diplomate, qui a voulu éviter de faire tapisserie, a régulièrement tenu tête à ces derniers, se prévalant d’être la “seule représentante officielle” de l’Etat français. Les crispations étaient d’autant plus fortes qu’Evelyne Decorps avait une lecture différente de celle des militaires et des autorités maliennes concernant le règlement de la crise dans ce pays.
Très apprécié d’Idriss Déby lorsqu’elle occupait le poste d’ambassadrice de France à N’Djamena de 2013 à 2016, ce ne fut pas le meme cas avec le président Ibrahim Boubacar Keïta, fraichement réelu qui ne la recevait d’ailleurs plus en tête à tête depuis plusieurs mois toujours selon la lettre du Continent.
Autre motif ayant pesé dans ce rappel, l’ambassadrice a eu le don d’irriter le palais de Koulouba en recevant ostensiblement plusieurs opposants d’IBK parmi lesquels Tiébilé Dramé, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena). Paris n’a eu d’autres choix que de céder aux pressions de Bamako pour mieux préserver la relation avec un pays devenu “stratégique” par la force des choses (lutte antiterroriste, G5 Sahel…).
Mme Decorps devrait être remplacée par Joël Meyer, l’actuel ambassadeur de France en Mauritanie. Afin que son départ ne soit pas interprété comme une sanction, de hautes fonctions dans l’administration publique lui ont été proposées pour la suite de sa carrière a t on appris du journal le “Monde Afrique”.