Malgré les mises en garde des ex-mouvements armés de ne pas laisser se tenir le vote constitutionnel du 18 juin 2023, les autorités se préparent activement, à travers la formation des membres de l’AIGE de Kidal et de l’acheminement des matériels électoraux.
L’élection référendaire du 18 juin 2023 se tiendra-t-elle ou ne se tiendra pas à Kidal ? C’est la grande interrogation qui est sur toutes les lèvres. Pour l’heure difficile de confirmer ou d’infirmer en ce sens que les responsables du CSP-PSD (des alliés des ex-rebelles de la CMA) viennent de réitérer leur position « de rejet du projet de constitution, arguant que le texte ne prend pas en charge les dispositions principales de l’Accord d’Alger ».
Depuis leur sortie que certains ont qualifiés de « dangereuse », les autorités maliennes n’ont jusque-là pas réagit au communiqué du CSP-PSD. Le gouvernement continue de croire à la faisabilité de la tenue du referendum sur cette partie du territoire qui échappe à son contrôle.
Selon nos informations, le gouverneur de Kidal a déjà reçu le matériel électoral. Aussi, des membres de l’AIGE ont été installés et leur formation a pris fin le lundi. En sommes, Kidal tout comme les autres régions retenues se préparent techniquement pour la tenue de l’élection référendaire.
Le gouverneur de Kidal qui était à Bamako, a regagné vendredi 9 juin 2023, son poste pour s’occuper des derniers réglages.
Pendant ce temps, les mouvements armés, ont juré la main sur le cœur de « tout mettre en œuvre » pour empêcher l’élection. Comme pour démontrer leur détermination, la Médiation internationale qui a séjourné à Kidal est « retourné bredouille ».
Dans le milieu politique et chez bon nombre d’observateurs, on qualifie l’attitude des amis de la CMA de provocation dangereuse qui aura bien sur des répercutions sur la mise en œuvre de l’Accord. « Si jamais les ex-rebelles empêchaient la tenue de l’élection référendaire, il reviendra à Bamako de tirer toutes les conséquences et de faire un rapport qui sera transmis à la Médiation ». Pour un membre influent de la société civile malienne « Le CSP-PSD peut appeler à voter ‘’Non’’, c’est leur droit, mais de là à empêcher la tenue du referendum constitutionnel, c’est s’éloigner d’avantage de l’Accord ».
Même opposé au régime par rapport au projet de constitution, le PARENA, dans une déclaration, a « exhorté les dirigeants des mouvements et de la société civile du Nord à ne pas entraver la tenue du referendum du 18 juin. Un referendum constitutionnel est une élection nationale qui doit se dérouler sur toute l’étendue du territoire national ». Le parti de Tiebilé Dramé ajoute que « …La non tenue du referendum sur une partie du territoire national est grosse de signification et de conséquences pour la suite ».
Pour de nombreux observateurs d’ici le 18 juin, les « rebelles » vont revenir à de meilleurs sentiments.
Hamidou B. Touré
Source : Arc en Ciel