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Dérives sur les réseaux sociaux : ‘’Djobala’’ déféré par la justice sénégalaise

Encore une fois, les réseaux sociaux à destination des internautes maliens ont été nettoyés d’une autre vermine. Et pas des moindres, car il s’agit cette fois-ci d’un vidéaste répondant au nom de Moussa Sanogo alias ‘’Djobala’’ ou ‘’Soma Toubabou’’, qui s’était bâtit un capital de sympathie sur Facebook en raison de ses chroniques quotidiennes. Des chroniques faites de profération de menaces, de dénaturation des faits et même d’injures graves à l’endroit des personnalités politiques, religieuses, culturelles et culturales. Il a été déféré le weekend dernier par la justice sénégalaise, suite à une plainte de la section de la confrérie hamaliste vivant au Sénégal, où réside le vidéo-man, à cause des injures graves proférées à l’encontre du fils du chef spirituel de la communauté hamaliste du Mali, Molah-Oumar Haïdara.

Le phénomène est bien écœurant et inquiétant. Celui de la propagation des ‘’vidéo-man’’ sur les réseaux sociaux, devenus par la force des choses des maîtres et patrons de l’actualité, surtout malienne, des plus importantes au plus subtiles. Cela pouvait constituer une grande avancée dans la promotion du droit à la liberté d’expression, si cela était utilisé à bon échéant. Hélas, c’est loin d’être le cas, concernant ces nouveaux faiseurs d’opinions. En effet, au lieu de prendre des sujets d’actualités pour les distiller, les développer et donner leur avis là-dessus, ces derniers sont tombés dans des exagérations sans limite. Sur chaque sujet d’actualité, même sur des faits non fondés, ils sont les premiers à bondir comme des animaux sauvages sur leur proie avec toutes les insanités inimaginables comme ingrédients pour pimenter la ‘’sauce’’. Dans leur diatribe, personne n’est épargnée, du président de la République au simple innocent citoyen.

Dans ce lot des vidéomans virulents, ‘’Djobala’’ se distinguait tristement par la fréquence de ses sorties. Il se particularisait par son physique de rasta, avec le look d’un chanteur de reggae reconnaissable par un visage toujours enflé sous une chevelure en dread à la Marley.

La reconversion rapide d’un ‘’Soma’’ au métier de journaliste !

Selon de nombreuses informations, Moussa Sanogo serait originaire de la ville mandingue de Kangaba, localité qui abrite la case sacrée du Mandé. Un village qui regorge de nombreux détenteurs de savoir mystique, d’où une population composée majoritairement d’agriculteurs, de chasseurs et de féticheurs. Celui qui a fait son apparition sur les réseaux sociaux avec le pseudonyme de ‘’Soma Toubabou’’ (féticheur blanc) ou ‘’Bamanan Walidju’’ (saint Bambara), serait un initié des fétiches ayant séjourné dans la capitale malienne avant de résider au Sénégal, un pays où les féticheurs gagnent bien leur vie.

D’ailleurs, lors de ses premières vidéos, il donnait des conseils utiles sur l’utilisation de certaines plantes, les secrets des fétiches et les conduites à tenir dans la société malienne. Mais à la surprise générale, à la faveur de la campagne électorale d’abord des présidentielles de 2013, puis de 2018, ‘’Djobala’’ comme la plupart de ces nouveaux ‘’vidéomans’’ chroniqueurs s’est versé dans la politique. Apparaissant quotidiennement en direct, la camera du téléphone plongée entre les deux cuisses, la mèche de cigarette plongée dans sa bouche, les signes fréquents de menace par des gestuels des deux mains, il passait sous toutes les coutures des protagonistes du camp adverse. Ses clients favoris étaient le président IBK et les dirigeants de son régime. Ce, surtout lorsqu’il a affirmé son appartenance au CDR de Ras Bath. Alliant humour, proverbe et propos virulents, il finira par se faire suivre par un grand nombre d’internautes, surtout ceux de la diaspora. Ce succès fait monter la moutarde au nez de ‘’Djobala’’. De ce fait, sans retenu, il s’est arrogé le droit de proférer des menaces à quiconque et des injures à toute personne se trouvant comme sujet au centre de sa chronique.

Profération d’injures graves et attentat à la pudeur…

Tous ceux qui ont suivi une fois la vidéo de ce gars, sont unanimes qu’il dépassait les limites de la liberté d’expression. Cela, au regard du fait qu’il s’est donné comme méthode de communication l’enchainement des insultes graves et des injures publiques à l’encontre de tous. Difficilement, on pouvait visionner une moindre de ses images avec des enfants ou des personnes pour lesquelles on avait du respect. Tout le monde se posait la question, sur le fait qu’il n’était jamais menacé, ni traduit en justice.

D’ailleurs comme prouver sa puissance, il a osé proférer des insanités à l’encontre de tous les initiés au Djin du Mali, notamment les femmes qui officient dans ce domaine réservé aux aspects des cultes. Comme si cela ne suffisait pas, ‘’Djobala a osé se rendre au niveau de l’ancien pont de Bamako, communément appelé ‘’Soutadoundoun’’ pour affirmer à haute et intelligible voix que tout ce qui concerne l’affaire de Djin est faux et relève de l’arnaque. Du coup, la côte de ce vidéoman, féticheur a monté en flèche. On pouvait dénombrer sur chacune de ses vidéos des centaines et des milliers de spectateurs. Surfant sur ce capital de popularité, ‘’Soma Toubabou’’ ajoute une autre corde à son arc. Ainsi, il s’intéresse à tout et rien. Il met sans langue virulente dans les conflits des artistes, passe sous joutes verbales habituellement des artistes, tels Babani Koné, Naïni Diabaté et bien d’autres.

En plus de ceux-ci, ‘’Djobala’’ n’épargnait aucune personnalité publique, dont le président de la République, qu’il a déjà accusé d’être « porteur du Coronavirus ». Etant donné qu’il n’était aucunement inquiété, ni par une plainte encore moins par autres formes d’assignation à la justice, le ‘’Soma blanc’’ excellait dans ses exagérations.

Comme un donneur de leçon, il s’insurgeait souvent en connaisseur du saint Coran pour discréditer des chefs religieux, à l’instar du Guide des Ançardines, Ousmane Chérif Madane Haïdara, le prêcheur Chouala Bayaya Haidara, le chérif de Nioro et bien d’autres. D’ailleurs, c’est lors de sa sortie du 3 aout dernier, qu’il s’est injustement attaqué au fils du chérif de Nioro, Molah Oumar Haïdara, lui accusant de vouloir forcer son père à adhérer à la cause du président IBK. Comme l’on pouvait s’y attendre ‘’Bamanan Walidju’’ n’est pas allé de mains mortes pour proférer des insultes graves à ce respectueux personnage, issu d’une famille très vénérée, dont les adeptes se comptent par millions à travers le monde. C’est ainsi que sans autre forme de procès, la section des Hamalistes de Dakar pour réparer les préjudices causés au fils de leur guide ont décidé de porter plainte au niveau de la justice sénégalaise. Un pays qui ne badine pas avec les dérives sur les réseaux sociaux, notamment contre des chefs religieux. Sans coup férir, la police sénégalaise opère une descente matinale chez ‘’Soma Toubabou’’ pour plier sa queue entre ses cuisses avant de l’amener au niveau des services de sécurité les plus compétents. Ce qui a compliqué la situation de ‘’Djoballa’’ selon nos sources (un témoignage sur ouverture média) relève du fait que la police sénégalaise, lors de la perquisition de la maison de ce grand donneur de leçon public, a découvert de nombreuses bouteilles d’alcool, un lot important de chanvre indien et des filles de joie abritant sous le même toit que lui. Ce faisant, la justice sénégalaise dès le mardi dernier aurait déféré le ‘’chroniquer cynique’’ malien à la Maison Centrale d’Arrêt de Dakar. Selon l’avis de nombreux connaisseurs de droit, il pourra en courir de lourdes peines, conformément à la législation sénégalaise.

Sans avancer sur la suite de cette affaire, l’on peut dire que les réseaux sociaux au Mali viennent d’être nettoyés d’une autre vermine. Après ‘’Djoballa’’ à qui le tour ?

Mariam Sissoko

Source: Le Sursaut

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