Force était de constater que jusqu’à la date de leur départ annoncé, la MINUSMA comptait à son sein huit cent cinquante-neuf (859) Maliens sous contrat et la majeure partie de ces contrats étaient des CDD (Contrat à Durée Déterminée) de six mois non renouvelables. A noter également que beaucoup parmi ces employés vont en conséquence retourner au chômage. Et ce sont des pères de familles qui étaient exploités et malmenés sur leur propre terre par une Mission fantôme qui faisait semblant de nous aider à arranger les briques dans la journée et pendant la nuit venait tout casser pour disparaître avant l’aube.
Cette Mission onusienne, au fil du temps, ne faisait que sortir du cadre des objectifs qui lui sont assignés. D’une mission d’assistance sécuritaire et de veille sur les populations, elle s’est transformée en une mission humanitaire, avec un seul but : faire révolter le peuple contre les autorités.
Aujourd’hui, la balle revenue dans le camp de nos autorités, celles-ci, en toute responsabilité, ont pu anticiper les choses, en essayant de venir en aide aux Maliens et sociétés de prestations, qui ne sont que des victimes d’un système qui n’a fait que maintenir les jeunes dans le chômage. Et aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers le gouvernement qui a décidé de prendre à bras le corps la situation afin d’atténuer la souffrance des centaines de Maliens. Pour ce faire, l’ANPE doit tout mettre en œuvre pour accélérer le processus d’enregistrement, car chaque jour compte pour un père de famille et, comme on le dit, dans le Mali-Kura, chaque Malien compte. Donc, ce sont des actions concrètes qui sont attendues dans l’urgence et l’on sait que l’ANPE a l’expérience et l’expertise nécessaire pour relever le défi. Que cette promesse des plus hautes autorités ne profite donc pas qu’aux personnes chargées d’exécuter la tâche au détriment des bénéficiaires. C’est ce qu’il faut craindre comme défaut des Maliens habitués à pêcher en eaux troubles, autrement dit à se servir sur la détresse des citoyens éprouvés : le détournement des biens d’autrui. Pour éviter tout désordre dans l’affaire, le Président de la transition doit y veiller personnellement.
Salifou Cissé