A la tête d’une jeune force politique qui soutient les autorités du pays, Baba Moulaye annonce apprécier, pour ce qui est le départ des forces onusiennes du sol malien, la résolution votée le 30 juin dernier par les membres du conseil de sécurité de l’ONU. Tout comme les actuels dirigeants, l’homme politique estime que la Minusma n’a pas réussi sa mission et qu’il n’y aucune raison d’avoir peur pour son retrait. Aux yeux de l’invité du jour, les forces onusiennes sont là depuis 2013. Mais l’insécurité s’est propagée partout dans le pays sans aucun appui militaire au peuple malien. « C’est nous qui avons demandé à la Minusma de partir sans délai à la tribune des Nations unies à travers le ministre Abdoulaye Diop. Nous sommes des gens raisonnables et le gouvernement prend des décisions en fonction du sentiment et de la position de la population. Les autorités de la transition ont demandé ce départ sans délai parce que cela répondait aux aspirations profondes du peuple », rappelle l’invité. À ses dires, le Mali est un grand pays et n’a pas non plus disparu de la carte lorsque Modibo Keïta, premier président du Mali indépendant a chassé les soldats français en 1961. « Les descendants (Maliens) de Soundiata Keïta, ceux d’Askia Mohamed et autres ne peuvent pas avoir peur parce que des militaires étrangers qui étaient là vont partir ». En 2013, dira-t-il, c’est une transition qui a fait venir la Minusma en vue d’accomplir une mission bien déterminée. Les Casques bleus ne sont pas venus pour permanemment rester. Ils allaient partir tôt ou tard, ajoute leader. Ce départ ne met pas non plus un terme à la collaboration entre le pays et les Nations unies. Le Mali reste membre à part entière des Nations unies. « Nous n’avons, selon lui, pas raison d’avoir peur. Certes on a des milliers d’enfants qui ont trouvé d’emploi à travers la Minusma. Mais c’était comme des emplois saisonniers ». « Je pense qu’il y aura des difficultés à gérer. Mais notre bravoure, dignité et notre souveraineté auxquelles nous tenons tous nous permettraient de faire face à toutes ces situations humanitaires, sociales et d’emplois que ce départ pourrait occasionner dans le pays », suppose l’ex-ministre. « Je ne dis pas qu’il n’y aura pas de problème, mais je suis sûr que l’intelligence et le génie malien parleront, et des solutions seront trouvées ». Aux jeunes et aux citoyens lambda, Baba Moulaye rappelle d’ailleurs qu’aucune indépendance et souveraineté ne se gagne sur un plateau d’argent. « On se sacrifie pour se libérer et pour avoir sa dignité. Mais rien ne pourrait se régler si les Maliens ne se mettent pas d’abord ensemble en soutenant la transition et l’armée », a-t-il relaté. Puis de soutenir que le retrait de la Minusma a été une décision réfléchie et murie. « Et j’ai la certitude que les autorités ont déjà réfléchi à tout ce qui doit arriver suite à ce départ. Puisque gouverner c’est prévenir. Mais il faut qu’on soit raisonnable et qu’on accepte, en tant que peuple, de souffrir en accompagnant les autorités. Le Mali avance », confie l’invité. En clair, va-t-il arguer, la résolution 2690, votée le 30 juin dernier par le conseil de sécurité pour le départ de la Minusma est une autre forme d’indépendance après dix ans d’indépendance et de colonisation.
Des précisions sur la problématique d’Accord de paix, le vote référendaire, la refondation du Mali…
La rébellion au Mali n’a pas commencé en 2013 et le pays a d’ailleurs l’habitude de gérer plusieurs crises par le passé. Ce ne sont pas non plus les groupes armés qui ont appelé la Minusma. Contrairement à certains politiques, M. Haidara fait partie de ceux qu’estiment que ce départ de la Minusma n’entache en rien le processus du dialogue pour la mise en œuvre intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Et de préciser que les plus hautes autorités ont toujours privilégié le dialogue avec les groupes armés. Sauf si les parties (gouvernement et groupes armés) refusent de se parler, sinon ce départ n’est pas synonyme de la prise des armes pour des hostilités, rassure l’intervenant. Attirant l’attention des auditeurs de la radio sur le danger qu’épie la Nation, le leader rapporte que les Maliens doivent faire extrêmement attention en raison que le pays est un enjeu géostratégique très important. A la différence d’autres politiques, Baba Moulaye reste un soutien de taille au vote référendaire approuvé à 97% par le peuple. Même s’il y a une franche du peuple qui s’oppose à la nouvelle constitution, il maintient que la majorité de la population s’est déjà exprimée à travers les urnes. Ce qui l’amène à rappeler que c’est la voix de la majorité qui compte dans la démocratie. Il saisit l’occasion pour corroborer que l’armée monte en puissance grâce au partenariat avec la Russie. Par conséquent, dit-il, le mental de nos militaires a changé grâce à la politique et à l’achat de nombreux équipements par les autorités. « La refondation du Mali a commencé. Parce qu’il était inimaginable de voir le Mali dire à la tribune des Nations unies le départ sans délai des forces onusiennes », a-t-il dit en saluant les efforts en cours en vue de poser les jalons du Mali nouveau et redynamiser de nombreux secteurs dont l’éducation, la justice, l’agriculture….
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS