Communiqué (Daniel TESSOUGUE)
Depuis quelques jours, je constate qu’une ancienne vidéo, datant des années 2014, me montre entrain d’intervenir au sujet de la justice.
Les convictions fortes que j’y soutiens, restent encore mon leitmotiv, en tant que juriste, magistrat et enseignant de Droit. Cependant, je dénonce avec la dernière rigueur, l’utilisation qui en est faite, pour dénigrer au sujet d’un dossier, l’un des magistrats les plus intègres et compétents de notre pays, l’actuel ministre de la Justice, Mohamed Sidda Dicko ainsi que le Procureur général Idrissa Arizo Maiga, un homme d’une compétence avérée et d’une grande humilité.
S’agissant du ministre Dicko, il est malheureux, qu’on aille jusqu’à lui trouver des liens de parentés par alliances factices, dans le seul but de salir l’homme.
Sachons raison garder, si réellement la crainte de Dieu est dans nos cœurs, maliens !Ces deux magistrats de valeur, de la même promotion que moi, font aujourd’hui l’objet d’une inacceptable et ignoble cabale dans l’exercice de leurs missions. Je ne juge pas l’affaire, ne la connaissant pas et d’ailleurs, il ne saurait en être autrement, si on se veut respectueux du droit, en vertu du sacro-saint principe du secret de l’information.
J’évoque uniquement la forme, et nul juriste sérieux, ne peut que faire cela. Qu’à ce stade de la procédure, le parquet général fasse pourvoi, est légal. Il suffit de se référer aux pertinentes dispositions du Code de procédure pénale, dont par exemple l’article 505. Le Procureur Général n’aurait pas fait usage de son droit de se pourvoir contre l’arrêt de la chambre d’accusation, qu’il serait également en phase avec la loi.
Alors, voudrait-on lui enlever la faculté qui est sienne d’user de sa liberté ?Ceux qui instillent dans le public l’abjecte idée de l’abus de droit, de l’illégalité, ne servent ni la cause de la justice ni celle de l’intérêt général.
Seule dans la vérité et le respect du droit, le Mali sera stable. Le comportement du Procureur général est tout à fait conforme avec mes propos, dans la vidéo.
D’ailleurs il était présent lors de cette interview, comme Avocat général. Lui et moi avons servi ensemble dans nos premières années de services à Ségou, et des décennies plus tard, nous avons animé ensemble parquet général de la cour d’appel de Bamako. Il est loin d’être se caporal aux ordres. Sachons respecter la dignité des gens.
Il est grand temps, que les intellectuels maliens, surtout les juristes, aient une once de dignité et d’objectivité pour ne pas faire de l’indignation sélective. Ruer dans les brancards, quand ses intérêts sont menacés et fermer les yeux quand la vérité ne les concerne pas, n’est guère une posture intelligente, quand on est dans un pays qui est en pleine turbulence.
Je me souviens qu’étant en fonction au Mali, dans l’exercice de mes fonctions, je n’ai pu compter sur le soutien légitime de qui que ce soit, chacun fermant les yeux, la bouche, les yeux et brisant sa plume sur le mur de l’indifférence. Et aujourd’hui, on sort de quel chapeau une vidéo qui parait arranger pour dénigrer des honnêtes cadres. Je dénonce cette attitude.
La vérité reste et devra rester la vérité en tout temps et non sélective. Être une girouette au gré de ses intérêts, est une posture peu honorable. En ces moments où la conjugaison de la mauvaise foi et de la partialité tentent d’atteindre des magistrats dignes et loyaux comme Mamadou Kassogué, Idrissa Arizo Maiga, Mohamed Sidda Dicko, je leur apporte mon soutien et ma solidarité indéfectibles, dans l’exercice normal et légal de leurs missions, comme c’est le cas aujourd’hui. Je regrette de me voir inviter à ce débat sans mon assentiment, mais quand l’honneur et la dignité de dignes cadres sont jetés en pâture, par des nerviles du désordre, se taire est autant condamnable.
Mes convictions pour une justice indépendante, vertueuse et rendue réellement au nom du Peuple Souverain du Mali, restent sans faille, comme en ce jour de février 1985, où notre promotion a prêté serment, de se conduire en tout comme de dignes et loyaux magistrats.
A bon entendeur salut.
Daniel A. Tessougué