L’émotion était à son comble ce mercredi matin quand la nouvelle de la mise sous mandat de dépôt de Mamoutou Touré dit Bavieux et certains de ses anciens collaborateurs à l’Assemblée nationale, comme l’ex-président de l’institution de la République, l’honorable Isaac Sidibé, a été confirmée par plusieurs sources.
La détention provisoire du candidat à sa propre succession à la tête de la Fédération malienne de football (Fémafoot) continue depuis lors de faire les choux gras de ses détracteurs qui se perdent en conjectures, voire écartent l’hypothèse qu’il puisse encore être de la partie et l’emporter.
Alors qu’il est en passe de devenir seul candidat à sa propre succession à la présidence de la Fédération malienne de football dont l’élection est prévue ce 29 août, la machine judiciaire s’est mise en branle contre Mamoutou Touré dit Bavieux, précédemment directeur administratif et financier de l’Assemblée nationale du Mali pour une présumée affaire d’atteinte aux biens publics.
Pour autant, cette nouvelle donne ne devrait avoir aucune implication sur le scrutin qui va continuer son cours et consacrer ce 29 août la victoire éclatante de l’homme malgré les supputations de ses adversaires, qui préconisent soit la reprise du processus électoral, soit la mise en place d’un Comité de normalisation (Conor) comme dans un passé récent.
Mais, il faut vraiment faire preuve d’une grande habilité d’histrion pour avancer de telles arguties en l’état actuel des choses. De plus, tout esprit cartésien sait qu’une personne soupçonnée dans une affaire est présumée innocente jusqu’à ce qu’un tribunal établisse sa culpabilité et la condamne.
Pour le cas spécifique de la Fémafoot, il est loisible de consulter le chapitre III des Statuts sur les conditions d’éligibilité pour ne pas tomber dans le panneau de la désinformation et du fake-news.
Impartialité douteuse
“42.1 – Toute personne pour être éligible à un mandat au sein du comité exécutif doit être de nationalité malienne, être âgée de 21 ans au moins, et jouir de ses droits civiques.
42.2 – Les candidats à un mandat de membres au sein du comité exécutif doivent avoir joué un rôle actif dans le football (en tant que joueurs ou officiels) au sein d’un organe d’un membre de la Fémafoot ou de la Fémafoot durant au moins trois (3) ans dans les dix (10) dernières années précédant le dépôt de leur candidature”.
Les candidats doivent satisfaire aux exigences évoquées ci-dessus, notamment n’avoir jamais été condamnés pour une infraction criminelle incompatible avec le mandat et n’avoir pas été suspendus pour une infraction au code d’éthique de la Fémafoot et ou de la Fifa dans les cinq (5) dernières années précédant le dépôt de leur candidature.
On le voit donc, légalement rien ne s’oppose jusqu’à présent à la candidature et à la réélection hautement probable de Mamoutou Touré dit Bavieux malgré le grain de sable de la justice.
En pareille circonstance au Mali, c’est un concert de désapprobations qui accompagne généralement les personnalités limogées ou tombées en disgrâce. Mais pour le cas précis du président de la Fémafoot, force est de constater que l’indignation le dispute à l’incompréhension dans nombre de milieux avisés et impartiaux.
Pour sa part, le comité exécutif de la Fémafoot, tout en dénonçant le timing, a réaffirmé son soutien inconditionnel à Bavieux tout en l’assurant de sa victoire certaine au soir du 29 août 2023.
Beaucoup de Maliens s’interrogent effectivement sur les mobiles réels de cette interpellation en pleine période de renouvellement de l’instance suprême du football malien. Ils évoquent surtout les relents de la partialité dans cette affaire où des gens soupçonnés sont visiblement épargnés à cause de leur appartenance à telle ou telle entité. Comme l’amour qui a ses raisons que la raison ignore, le football aussi déchaîne de vives passions difficiles à cerner par l’esprit cartésien. Mais tout de même !
El hadj A. B. HAIDARA