Les 12 accusés inculpés sont Hamady Guindo, Youssouf Togo, Oumar Togo, Sétourou Diafou, Amadou Guindo, Ousmane Thiama, Aly Togo, Mamadou Djibo, Mamadou Somboro, Ayouba Goro, Honoré Roger Gana et Boubacar Djibo. Ils ont été jugés par la Cour d’assises de Mopti le mercredi 30 juin 2021 par contumace. Ne s’étant pas présentés à la barre, ils ont été condamnés à la peine de mort. Les faits tels qu’ils ressortent de l’arrêt de renvoi (arrêt d’accusation)…
Le 1er janvier 2019, aux environs de 5 h du matin, le village de Koulogon-Peulh du cercle de Bankass dans la région de Mopti, fut attaqué par des assaillants armés qui tirèrent sur tout ce qui bougeait sans distinction d’âge ni de sexe et incendièrent tout sur place y compris les greniers contenant des vivres. C’est ainsi que des animaux domestiques, des hommes et des femmes, des enfants sont tués, certains calcinés avec la plus grande atrocité. Plus d’une trentaine de villageois vont périr dans ce carnage. Aucune intervention des habitants de Koulogon-Habé n’a été constatée ni au moment des faits, ni après les faits alors que ce village est à un kilomètre du lieu du drame. Ce qui laissa planer un sérieux soupçon sur eux. A la suite des enquêtes, Hamady Guindo, Youssouf Togo, Oumar Togo, Sétourou Diafou, Amadou Guindo, Ousmane Thiama, Aly Togo, Mamadou Djibo, Mamadou Somboro, Ayouba Goro, Honoré Roger Gana et Boubacar Djibo ont été interpellés. Les faits ci-dessus décrivent les infractions d’assassinat, d’incendie volontaire, de vol qualifié, d’association de malfaiteurs et de détention illégale d’armes à feu, prévues et punies par le code pénal. Les inculpés n’ont pas reconnu les faits. Des déclarations de certaines victimes ont cependant pu permettre de les identifier parmi les assaillants.En outre, des pièces à conviction ont été découvertes au domicile de certains d’entre eux. Ce qui fait que leurs dénégations ne sauraient dès lors remettre en cause leur implication dans la commission des faits poursuivis. Les expertises mentales des inculpés n’ont remis en évidence aucune anomalie mentale ou psychique de nature à influer sur leur responsabilité pénale comme les renseignements recueillis sur le compte de leur personnalité ne sont pas plus efficaces.
En conséquence, il sortira du dossier charges suffisantes contre les inculpés sus nommés, d’avoir à Koulogon-Peulh, cercle de Bankass, le 1er janvier 2019, en tout cas depuis moins de 10 ans formé une association ou participé à une entente établie dans le but de commettre un attentat contre les personnes ou les propriétés, volontairement un homicide sur 37 habitants du village de Koulogon-Peulh avec cette circonstance que le meurtre est survenu avec préméditation, volontairement mis le feu à des habitations de ladite localité causant d’énormes dégâts, frauduleusement soustrait divers biens, à savoir 2 vélos, un sac contenant des vêtements, une somme d’argent de 85 000 FCFA, une moto Apsonic, 2 motos Sanya, plusieurs panneaux solaires, 85 caprins, 22 moutons et 3 têtes de bovidés au préjudice, respectivement de Brahima Issa Diallo, Ousmane Diallo, Fousseyni Idrissa Diallo, Alhati Tall, Adou Samba Diallo, Oumarou Diallo, Brahima Amadou Diallo, Amadou Diallo, Allaye Diallo, Allaye Adama Diallo et Assanatou Bah qui étaient légitimes propriétaires, d’avoir dans les mêmes circonstances de temps et de lieu que dessus, en tout cas depuis moins de 3 ans, détenu des armes à feu et de munitions sans en avoir eu l’autorisation. Ces faits prévus et punis par les articles 175, 199, 200. 252, 254, 305 du code pénal et 12 et 49 de la loi n°04-050 du 12 novembre 2004 régissant les armes et munitions, peuvent donner lieu à peines criminelles.
Par ces motifs, la Cour, vidant son délibéré conformément à la loi, statuant en chambre du conseil, en matière criminelle et en dernier ressort, déclare suffisamment établi à l’égard des inculpés Hamady Guindo, Youssouf Togo, Oumar Togo, Aly Togo, Sétourou Diafou, Amadou Guindo, Ousmane Thiama, Ayouba Goro, Honoré Roger Gana, Mamadou Djibo, Boubacar Djibo et Mamadou Somboro, la prévention des faits ci-dessus spécifiés et qualifiés, prononce leur mise en accusation en raison de ces mêmes faits, décerne contre eux l’ordonnance de prise de corps et les renvoie devant la Cour d’assises de Mopti pour y être jugés conformément à la loi.
Le ministère public, assuré par Fousseyni Konaté, dira qu’il y a eu carnage et les accusés ne comparaissent pas. Pour cela, il a requis de déclarer les inculpés coupables des faits qui leur sont reprochés et d’appliquer la peine maximale. La Cour leur a infligé la peine de mort.En arrêt civil, l’avocat des victimes a sollicité de la Cour la reconstruction du village incendié et des dommages et intérêts de 500 millions FCFA. Ce qui a été confirmé par la Cour.
Siaka Doumbia, envoyé spécial
Source: Aujourd’hui-Mali