En Côte d’Ivoire, depuis la mise au jour fin avril d’un vaste trafic de voitures de luxe immatriculées frauduleusement, le Guichet unique automobile (GUA) chargé des procédures de dédouanement et d’immatriculation, tourne au ralenti. Dans le cadre de cette enquête, 18 responsables des structures étatiques et privées intervenant sur cette plateforme ont été arrêtés. En conséquence, plusieurs centaines de véhicules sont bloqués au port depuis plus d’un mois.
Dans le quartier de Vridi, devant les bâtiments du Guichet unique automobile, depuis plus d’un mois, on est bien loin de la foule et du va-et-vient habituels des voitures.
Stephane Diallo, un transitaire, désespère de pouvoir enfin immatriculer les véhicules de ses clients. « Il y a des clients qui sont compréhensifs. Ceux qui ne sont pas compréhensifs, on les amène sur le terrain pour qu’ils viennent voir ce qui se passe. Si toi-même tu vois que rien ne bouge tu as la réponse à ta question ».
Quant à Eric Yedoh, le président de l’association des vendeurs de véhicules d’occasion de Côte d’Ivoire, il trépigne. « 70% de nos activités sont bloquées, on n’arrive pas à faire sortir nos marchandises, nos parcs automobiles se vident, tous nos véhicules sont concentrés au niveau du Guichet. Et quand ça bloque, il y a des frais, car lorsque nos véhicules stationnent dans le port on paie des frais. »
Un blocage qui, selon le lieutenant-colonel Lucien Amian, chef du bureau des douanes du Guichet unique, est à aller chercher du côté del’enquête portant sur l’immatriculation frauduleuse de plus d’un millier de grosses cylindrées et ayant entrainé l’arrestation d’agents clés du Guichet unique, dont des agents des douanes.
« Au niveau de la douane, tout monde a été remplacé. C’est vrai que la charge de travail est assez lourde quand on sait que la machine a été grippée, explique-t-il. Nous sommes à pied d’œuvre, mais c’est une chaîne et nous ne sommes qu’un maillon de la chaîne. »
Même son de cloche du côté de Côte d’Ivoire logistique, le concessionnaire du Guichet unique automobile, qui a surcroit vu son serveur informatique brièvement saisi pour les besoins de l’enquête. Amadou Koné, le ministre ivoirien des Transports s’est rendu sur place ce mardi, pour s’assurer de redémarrage effectif des activités.