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Corruption et délinquance financière: ne BVG publie ses rapports 2016 et 2017

Des irrégularités financières d’un montant total cumulé de 75,75 milliards de francs CFA,
dont 11,55 milliards de FCFA au titre de la fraude et 64,19 milliards de FCFA de mauvaise gestion

Au terme de son mandat unique de sept ans, le Vérificateur général, Ousmane Touré, conformément à la loi qui l’institue, vient de publier les derniers travaux effectués par son institution, notamment les rapports annuels 2016 et 2017, dont les missions de vérifications au sein d’une trentaine de structures qui ont mis en exergue des irrégularités financières d’un montant total cumulé de 75,75 milliards de francs CFA, dont 11,55 milliards de FCFA au titre de la fraude et 64,19 milliards de FCFA de mauvaise gestion.

Ces deux rapports annuels, derniers d’une série, depuis qu’il a pris fonction, confirment une fois de plus la gravité du phénomène de la corruption et de la délinquance économique et financière, dans notre pays.
Comme dans les rapports précédents, le Bureau du vérificateur général s’est intéressé à plusieurs secteurs importants lesquels ont été choisis par des enquêteurs pour mener des investigations et déceler d’éventuelles déperditions financières au détriment du Trésor public tout en épinglant les coupables et autres responsables ou complices de ces violations à l’orthodoxie financière et comptable dans la gestion publique des maigres ressources de l’État allouées auxdits services.
Ainsi, au titre l’année 2016, les vérifications effectuées ont concerné des aspects qui ont un lien étroit, soit avec la décentralisation, soit avec l’amélioration de la dépense publique ou de l’appui de l’État à certains domaines stratégiques comme l’énergie.
Concrètement, le BVG a effectué, au titre de cette année, a effectué 15 missions de vérification financière et de conformité auprès d’une vingtaine de structures, essentiellement des Directions centrales, dont la gestion des crédits globaux ou « charges communes », les opérations de dépenses de certains services centraux stratégiques, comme la Direction administrative et financière de la Primature ou la Direction des finances et du matériel du ministère de l’Économie et des Finances. Figurent également parmi les entités vérifiées, des Collectivités territoriales, des Organismes bénéficiant de l’autonomie de gestion et des sociétés privées à participation publique telles que la gestion des conventions et contrats d’exploitation d’électricité ou encore les opérations de dépenses des Établissements publics et autorités administratives à l’image du Centre hospitalier et universitaire du Point-G ; le Laboratoire central vétérinaire; l’Autorité de régulation des marchés publics et des délégations de services.
Des vérifications qui, d’après les constats du BVG, ont révélé d’importants questionnements afférents à la gestion publique. Ce, d’autant plus qu’elles ont démontré, outre la persistance des mauvaises pratiques au mépris de l’application du droit, les lacunes manifestes de l’arrimage entre l’adoption de la politique de gestion axée sur les résultats.
Ainsi, les faits constatés par le BVG ont-ils conduit à des irrégularités financières d’un montant de 52,47 milliards de FCFA dont 4,59 milliards de FCFA au titre de la fraude et 47,87 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion.
Au titre de l’année 2017, le BVG a effectué 10 missions de vérification financière et 2 vérifications de performance. Ces vérifications ont ciblé trois domaines principaux qui symbolisent le développement global de notre Pays. Il s’agit des domaines du développement rural, du développement social et du développement économique et financier.
Les vérifications financières ont concerné : les opérations de dépenses de la Direction administrative et financière de la Primature ; l’exécution budgétaire des Directions régionales du Budget de Ségou et de Mopti ; l’exécution des recettes et des dépenses par la Trésorerie régionale de Mopti ; les opérations de recettes et de dépenses effectuées par l’Office du Niger; la gestion financière et comptable de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes ; les opérations d’acquisition de biens et services par la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) ; les dépenses payées avant ordonnancement effectuées par la Paierie générale du Trésor ; les opérations de recettes et de dépenses effectuées par la Direction régionale de l’Institut national de prévoyance social de Kayes ; la réalisation et la gestion des programmes de logements sociaux par l’Office malien de l’Habitat et le ministère de l’Habitat.
Quant aux vérifications de performance, elles sont relatives aux procédures de création et d’exploitation des établissements de santé privés ; et activités de contrôle relatives à la création, l’ouverture et le fonctionnement des établissements d’enseignement privés.
Tout comme le rapport de 2016, les vérifications financières au titre de 2017 font également état de graves faits de gestion issus de l’appréciation de la régularité et de la sincérité des transactions financières effectuées par les différentes entités vérifiées, ainsi que du respect des normes, textes législatifs et réglementaires. Ainsi, ont-elles mis en exergue des irrégularités financières d’un montant total de 23,28 milliards de FCFA dont 6,96 milliards de FCFA au titre de la fraude et 16,32 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion.
En somme, il ressort des deux rapports, une déperdition financière d’un montant total cumulé de 75,75 milliards FCFA, dont 11,55 milliards au titre de la fraude et 64,19 milliards au titre de la mauvaise gestion.

Par Mohamed D. DIAWARA

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