L’ex-Premier ministre Diango Cissoko ne reviendra sûrement plus sur un plateau télé pour nous parler de son bestseller : « La Rédaction administrative ». Mais tout de même, Le Révolté d’un jour a la certitude et la ferme conviction que lorsqu’il se mettait à écrire cet excellent livre, l’ancien commis de l’État essayait d’attirer l’attention sur une déconfiture pédagogique et routinière au sein de l’administration publique. La lettre signée hier (mardi 24 août 2021) du ministre de l’Éducation nationale pour remercier le monde scolaire pour le bon déroulement des examens de fin d’année vient une fois de plus nous assener ce qu’il convient d’appeler « le pilon » de la honte.
Diango Cissoko avait bel et bien raison de s’inquiéter. Et oui un document, soit-il administratif, n’est pas un torchon qui peut s’écrire comme un vulgaire papier servant à emballer pour 125 FCFA le beignet vendu au coin de la rue par Mariam, la vieille dame du quartier. Écrire une correspondance officielle demande du sérieux et de l’attention. Des principes sacro-saints qui, si ce n’est une carence intellectuelle, semblent avoir été oubliés par le cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Madame Sidibé Dédéou Ousmane. D’une longueur totale de 13 lignes seulement, la « première éducatrice » de nos enfants et tout son cabinet ont fait 7 fautes et 2 « incorrections ». En dictée, ils auront tout simplement 0 pointé comme note. La pilule est d’autant plus difficile à avaler qu’il s’agit du travail de ceux et de celles qui sont à la charge du secteur de l’Éducation nationale, l’avenir de nos enfants. Et oui, j’entends déjà les vuvuzelas me rappeler que le Ministre n’est pas responsable des leçons de grammaire et d’orthographe que l’on enseigne aux enfants à l’école. Ce n’est pas faux. Sauf qu’avec une telle légèreté, elle aura sûrement du mal à regarder droit dans les yeux ses adversaires du jour, les enseignants !
Mais diantre, comment une lettre si officielle, soit-elle, peut sortir d’un cabinet ministériel avec de telles incorrections ? Eh ben, Le Révolté d’un jour a sa petite idée là-dessus. Dans un cabinet ministériel ou autre structure aussi publique que privée, une correspondance officielle suit tout un circuit de validation avant signature du patron. Seulement voilà, le rédacteur (chargé de communication et/ou responsable du domaine destinataire du courrier), fait une mouture et la présente à son supérieur. Ce dernier, par excès de confiance ou manque de temps nécessaire, jette un coup d’œil furtif sur le document, le paraphe et l’envoie pour signature. Même incongruité chez le patron (Ministre ou Directeur) aussi qui, sans même regarder ce qu’il a sous les yeux, signe et op, on appose le cachet pour transmission.
Certes, ce sont les yeux qui voient, mais c’est la tête, j’allais dire le cerveau qui interprète. Malheureusement, ce dernier nous joue également des tours le plus souvent. On croit avoir bien écrit quelque chose, alors que l’on a le contraire sous les yeux, mais l’on ne le voit pas. Chers patrons, nous sommes des humains comme vous, donc faillibles. Alors, relisez-nous avant signature des documents !!!
À mercredi prochain, Inch’Allah
Lassine M’Boua DIARRA, Révolté d’un jour
Source : Tjikan