Le président de l’Observatoire pour les élections, Dr. Ibrahima Sangho était face à la presse le week-end dernier pour la conférence traditionnelle de la campagne nationale d’éducation civique et de mobilisation pour l’effectivité des réformes politiques, institutionnelles et électorales au Mali. Avant de répondre à la possible candidature du président de la Transition, Dr. Sangho a proposé plusieurs réformes à faire avant les prochaines élections législatives.
Concernant la candidature du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, l’expert des questions électorales, Dr. Sangho est plus que clair. Il estime que techniquement rien ne l’empêche de se présenter à l’élection présidentielle prochaine.
A l’en croire dans la charte révisée, il est dit clairement que le président peut démissionner à tout moment et pour quelques motifs que ce soit. S’agissant de son statut militaire, la loi lui permet de démissionner 4 mois avant l’élection, rappelle-t-il.
« Rien n’empêche le colonel Assimi Goïta d’être candidat sauf la parole donnée. Oui ce serment qu’ils ont tenu ». A rappeler que dans la première charte, il était mentionné qu’aucun responsable de la Transition ne devrait se présenter aux échéances qui mettront fin à la Transition.
« La parole est sacrée. Le serment est sacré », a toutefois nuancé le président de l’Observatoire pour les élections, Dr. Sangho. Pour clore ce chapitre, il déconseille aux Maliens qui vont essayer d’enlever à la parole donnée sa sacralité que sinon rien n’empêcherait le président de la Transition de se présenter. Rien, sauf sa parole donnée.
Avant de citer les reformes à entamer, l’Observatoire parle d’une avancée majeure, la promulgation de la nouvelle Constitution. La Constitution était la première réforme à faire maintenant il reste la loi électorale, la charte des partis politiques et la loi sur les députés. Pour le président Sangho, l’organe unique de régulation de médias, la reconnaissance du travail de la société civile, le mode de scrutin pour les députés, l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle et la convocation du collège ont été des modifications majeures. « Modifications auxquelles s’attendaient la structure », dit-il.
L’Observatoire a ajouté que le nombre de députés limité à 147 a été adopté en 1996 avec une population de moins de 10 millions. Aujourd’hui, nous sommes à 20 millions, il faut aussi aller à 200, voire 300 députés. Car le Mali, tout près en juin 2023, avec le referendum était à 60 cercles, 6 communes du district de Bamako mais avec la nouvelle loi portant sur la réorganisation administrative et territoriale, le Mali est à 159 cercles. Donc il faudrait obligatoirement réajuster le nombre de députés par rapport à cette nouvelle carte territoriale, souligne Dr. Ibrahima Sangho de l’Observatoire.
Pour terminer, il fait savoir au regard des dispositions juridiques malgré la promulgation de la nouvelle Constitution et notre entrée en IVe République, le Mali reste régi par la Charte révisée de la Transition. Et cela jusqu’à l’élection d’un président de la République et la mise en place des autres institutions de la nouvelle République.
Koureichy Cissé
Source : Mali Tribune