En dépêchant 4 minis- tres du gouvernement de transition sur les sites du Centre d’Apprentissage
Agricole (CAA) et d’Icrisat, le président Assimi Goïta affiche une réelle volonté de mettre la main sur les
dinosaures fossoyeurs de la République. Il s’agit de faire libérer les sites et leur donner leur vocation
première qui est la reRien ne sera plus comme avant en République du Mali.
Dans un futur proche, les éléphants fonciers répondront de leurs actes. Ayant été mis au parfum du bradage des sites du CAA et d’Icrisat, le président de la transition, Assimi Goïta n’est pas resté indifférent.
Le Premier malien a ordonné à 4 de ses ministres de se présenter sur les sites. Ce, afin de constater de visu les morcellements et bornages effectués par les manitous sans foi ni loi, qui se considèrent sortis des cuisses de Jupiter dans la République respectable du Mali.
Il s’agit des ministres de l’Agriculture, Lassine Dembélé, de la Justice, des Droits de l’Homme,
Garde des Sceaux, Mamadou Kassogué, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population, Imirsane Abdoulaye Touré, de la Sécurité et de la
Protection civile, général de Brigade Daoud Aly Mohammedine.
Dans son intervention, le ministre de l’Agrculture, Lassine Dembélé, a affirmé que leur visite se situe dans le cadre d’une instruction du président de la transition.
Selon lui, ils l’ont saisi par rapport au désarroi des chercheurs nationaux et internationaux installés
au niveau de Samanko notamment l’Icrisat, l’ITA. « Récemment, ils ont été saisis par une entreprise qui prétend être mandataires pour la construction de 1000 logements au niveau de Samanko. Et que à cet effet, les espaces qui leur sont donnés font partie des domaines qu’ils doivent exploiter à des fins d’habitation », a-t-il dit. Et d’ajouter qu’ils se sont transportés chez le président de la république pour
lui expliquer c’est un certificat de décès qu’on signe pour la recherche. A l’entendre, qui parle de d’agriculture, parle de recherche, de domaine agricole, sans quoi il n’y a pas d’agriculture.
De son côté, le ministre Kassogué de la Justice a martelé que ceux qui ont des droits, de quelque nature que ce soit, doivent arrêter toutes les réalisations qu’ils sont en train de faire sur ces sites. « Nous avons
constaté que des arbres ont été coupés, des cultures ont été ravagées. C’est vraiment drama-
tique. Ce sont des choses qui n’auraient pas dû arriver. Je crois que la faute doit être recherchée
au moment de l’attribution. Ce qui est surtout important, c’est qu’aujourd’hui, ces terres reviennent à leur vocation initiale, celle de servir d’espaces de recherche, d’expérimentation et de production agricoles », a susurré le Garde des Sceaux.
Il a ajouté que c’est une instruction du président de la transition.
A ses dires, le Vérificateur général est déjà sur le dossier pour vérifier les conditions dans lesquelles ces terres ont été attribuées et les responsabilités seront situées. Mais, dit-il, dans l’immédiat, ce qui est surtout important, c’est de demander à tous ceux qui sont sur les sites,
tous ceux qui sont en train de faire des réalisations, tous ceux qui ont des documents de quelque nature que ce soit, qui envisagent de faire des réalisations de tout arrêter.
A noter que les requins fonciers de la commune du Mandé ne dorment aujourd’hui que d’un seul œil en attendant les conclusions des vérifications.
Bazoumana KANE
Source: l’Alerte