Selon vous, pourquoi le JNIM a-t-il ciblé les trois villages de Bankass ?
Je ne connais pas les motivations réelles. Mais je sais que c’est un acte terroriste visant à saboter les efforts de l’armée malienne. Il faut reconnaître que les FAMa ont mené des opérations dans la zone. Et, peu de temps après leur départ pour Bankass, les terroristes sont revenus commettre ce forfait. Cela pourrait être l’une des motivations. Mais il pourrait également s’agir de représailles contre des villages qui ont rompu l’accord avec les djihadistes.
Ne craignez-vous pas que la désobéissance civile enclenchée à Bankass contribue à altérer davantage la situation ?
C’est juste une manière de montrer à l’État que nous avons besoin d’être protégés, que les efforts de sécurisation doivent être renforcés et que les patrouilles doivent se multiplier. C’est un moyen de pression pour que l’État revoie sa stratégie.
Les autorités de la transition annoncent de plus en plus de succès militaires dans la lutte antiterroriste. Est-ce que sur le terrain vous les ressentez ?
On salue les efforts de l’État. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Nous avons appris à travers les médias que beaucoup de villages ont été libérés et que beaucoup de déplacés internes sont de retour chez eux. Mais, très sincèrement, sur le terrain, dans la région de Bandiagara, on n’a pas senti cela. Imaginez le nombre de déplacés venus récemment de Bankass après ce carnage de Diallassagou, Dianweli et Deguessagou qui vont s’ajouter à ceux qui sont déjà sur place.
Source : Journal du Mali