Le 17 mars 2019, le camp militaire de Dioura était attaqué, faisant plusieurs victimes. Au-delà de l’identité de ses commanditaires, cette attaque soulève des interrogations quant à la stratégie de lutte anti-terroriste de l’armée malienne et au renforcement des moyens de riposte efficace face à la menace djihadiste.
Des dizaines d’hommes armés, venus à moto et en voiture, avaient pris d’assaut le camp militaire de Dioura et il aura fallu à l’armée malienne plusieurs heures de combat et des renforts terrestres et aériens pour reprendre le contrôle de la base. Bilan, 26 morts, 17 blessés, des véhicules militaires brûlés et d’autres emportés. Imputée selon une source militaire à l’ancien officier déserteur de l’armée malienne Ba Ag Moussa, l’attaque a été plus tard revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, dans un communiqué diffusé par l’agence mauritanienne Al-Akhbar le 22 mars.
Réintégration remise en cause ?
Selon le colonel-major Ahmed Ould Sidi, officier d’artillerie et conseiller technique au ministère de la Sécurité et de la protection civile, même si l’ex colonel Ba Ag Moussa, déserteur de l’armée, est derrière l’attaque de Dioura, cela ne remettra pas en cause le processus de réintégration des militaires déserteurs de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
« Les éléments intégrés au sein des FAMa ne se reprochent rien. Ceux qui se reprochent des choses et sont mêlés à des dossiers qui peuvent faire l’objet de poursuites en justice sont restés dans leurs bases arrière », souligne ce membre de la Commission nationale DDR.
À l’en croire, plusieurs paramètres ont rendu cette attaque possible. « Le premier est que les FAMa sont sur la défensive et cela ne répond pas de manière tactique à la situation sécuritaire du terrain», analyse t-il. « L’armée est déficitaire en termes de communication et surtout de renseignement. Face à ce type de situation, elle devrait disposer de capacités qui, malheureusement, ne sont pas opérationnelles aujourd’hui, notamment les experts aériens et les forces spéciales », poursuit l’officier.
Pour restaurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, les mesures déjà pour la plupart en exécution doivent être renforcées. « Nous mettons en œuvre tout ce qui doit être fait pour parvenir à sécuriser les Maliens et les installations de l’armée. Aujourd’hui, il faut aussi procéder à une sensibilisation citoyenne en termes sécuritaire. Car c’est de sécurité citoyenne qu’il est question », relève le colonel Diarran Koné de la Dirpa.
Journal du mali