Sanctions, vie chère, insécurité, risque de crise alimentaire. La liste est vraiment longue. Aujourd’hui quoiqu’on dise, le Mali est en passe d’être asphyxié et le peuple en souffre énormément. A part le secteur de la sécurité où le pays bénéficie de quelques accompagnements de la part de certains partenaires, particulièrement la Russie en terme d’appui en équipements militaires, tous les autres secteurs se trouvent actuellement affectés par la crise sociopolitique que le pays vit depuis plus d’une décennie. Cela, s’ajoutent également les conséquences des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA.
La vérité, c’est que le président de la transition a tout le temps affiché sa disponibilité à trouver un compromis avec les chefs d’Etat de la CEDEAO visant à lever les sanctions politiques et économiques infligées au Mali depuis le 9 janvier 2022. Mais malheureusement, cette bonne volonté du colonel Assimi Goïta a toujours buté contre la mauvaise intention des chefs d’Etat de la sous-région. Conséquence, plus aucune proposition ne passe et le Mali continue de subir des sanctions inégales.
Aujourd’hui, tout porte à croire que c’est Assimi Goïta et son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, qui constituent le véritable blocage. Oui, ce duo infernal a toujours su trouver le juste mot pour défendre le Mali partout où ils se trouvent, mais il va falloir finalement céder pour atténuer la souffrance du peuple. Le faisant, l’un doit accepter de se faire sacrifier pour permettre à l’autre de poursuivre la dynamique déjà enclenchée et qui consiste à redonner au Mali ses valeurs d’antan.
C’est quasiment le seul moyen pour sauver le navire. Dans le cas contraire, il sera très difficile et même quasiment impossible de tenir longtemps dans ces conditions, à plus forte raison d’organiser des élections crédibles, transparentes et fiables à bonne date sans l’appui des partenaires techniques et financiers qui sont restés regardants sur la position de la CEDEAO et de l’UA.
Certes, il est bon de défendre la vision et les aspirations du peuple malien face à tous ceux qui y sont toujours hostiles, mais les autorités doivent être également flexibles au regard des réalités du moment pour la simple raison que le Mali n’est pas aussi puissant économiquement pour pouvoir défier toute une organisation sous-régionale pendant des années.
Le sacrifice le moins coûteux serait certainement celui du Premier ministre qui semble déjà montrer ses limites. A défaut d’une décision unilatérale du président de la Transition permettant de l’éjecter, le Conseil national de Transition (CNT) peut l’obliger à démissionner. D’ailleurs, cette dernière option n’est pas à écarter quand on sait qu’il y est attendu de pied ferme. Déjà, le 4 avril 2022, lors de la cérémonie d’ouverture de la session d’avril dudit Conseil, son président, colonel Malick Diaw, s’est adressé directement à Choguel Kokalla Maïga en ces termes : « Les Maliens veulent savoir exactement état d’avancement du processus de transition, ainsi que le chronogramme détaillé…Monsieur le Premier ministre, rassurez-vous que vous serez invité à passer devant le CNT conformément à sa mission de contrôle de l’action gouvernementale pour des échanges plus approfondis dans un très bref délai. »
Certes, cette convocation, qui pourrait avoir lieu le 21 avril 2022, n’a rien de particulier ou d’extraordinaire, mais elle a tout son sens et peut tout bouleverser au plaisir du chef de l’Etat.
Ousmane BALLO
Source : Ziré