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Arrestation de Ben Le Cerveau : Une redite du cas Issa KAOU N’Djim

Le soutien attitré du pouvoir des colonels est mis aux arrêts pour des allégations assimilées à une atteinte au crédit de l’Etat et connaît du coup une histoire semblable à celle de son ancien collègue du CNT désormais animateur de l’opposition.


La polémique est en effet alimentée depuis quelques jours par la surprenante démêlée du mobilisateur principal de la transition avec la justice, à l’instar du beau fils de l’imam de Badala avec qui Ben Le Cerveau avait débuté le CNT. Cueilli par la Police sur instruction du procureur de la Commune 6, Ben Le Cerveau a été écroué qu’il puisse bénéficier de son immunité de membre du CNT. Celui qui multiplie les prises de positions pro-russes et anti-françaises s’est retrouvé à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, un espace qu’il prédisait naguère à son collègue Mahamadou Diarassouba dès la rentrée parlementaire d’octobre. Sauf que c’est bien lui qui y sera admis au nom d’un mandat de dépôt du parquet pour atteinte au crédit de l’État, à l’instar de KAOU N’Djim qui, 2 ans plutôt, essuyait une incarcération dans les mêmes conditions pour des «propos subversifs» de même nature. Ceux qui estiment toutefois que les membres du CNT ne jouissent d’aucune immunité parce qu’ils sont nommés ont tout faux. Et pour cause, le règlement intérieur de l’organe législatif leur attribue bel et bien ce privilège à son article 44 ainsi énoncé : ” il est constitué par l’examen de chaque demande de suspension de poursuites engagées ou détention d’un membre du CNT, une commission Ah hoc qui écoute le concerner qui peut se faire assister”. Sauf que cette disposition n’est pas prise en compte pour les cas de flagrant délit dans le cadre duquel la justice a agi ainsi que dans la procédure de Kaou N’Djim, emprisonné en son temps pour avoir fustigé la fin de mission prématurée du représentant spécial de la CEDEAO. Aussi son procès du vendredi dernier ne sera évacué qu’en milieu de semaine. Grosse ironie quand on sait que ses dernières sorties portaient sur un message très clair : respecter les délais prévus par la charte qui mettent fin à la transition en Mars 2024. Aussi, à l’image du gendre de l’imam du Badala, Ben Le Cerveau est aux prises avec le successeur du procureur Touré es qualité cyber-procureur, le magistrat Adama Coulibaly. Il est donc certain que le CNT n’aura pas à statuer à l’interne pour des débats ouverts en séance publique sur la levée d’immunité parlementaire mais se doit de faire une communication. Doit-on en déduire un lâchage en plein vol semblable au sort de son ancien collègue qui a fini par créer son parti politique pour ramer à contre-courant du pouvoir. À l’image de l’ancien 4ème vice-président, Issa Kaou Djim, le pouvoir semble passer un message clair : le régime d’exception ne s’accommode pas d’une pleine jouissance de la liberté d’expression au nom d’une quelconque immunité, ni d’un langage qui contrarie le pouvoir des 5 colonels. Surtout lorsqu’il s’y ajoute la reprise par des relais du monde arabe d’images de connexion avec des groupes terroristes de renommée mondiale.

Aucune certitude par ailleurs que l’organe législatif va s’embarrasser cette fois de la même réunion extraordinaire à l’issue de laquelle les collègues de d’Issa Kaou N’Djim avaient en son temps réclamé sa libération immédiate pour vices de procédures. Adama Ben Diarra n’aura visiblement pas cette chance surtout que des rumeurs persistantes d’abrogation de son décret faisaient le buzz bien avant son arrestation.

Le pouvoir lui donnent-ils en définitive les arguments d’un revirement du Mouvement Yerewolo à l’opposition ? Le verdict de son jugement sera plus édifiant sur la question.

La Rédaction

Le témoin

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