Alors que l’Algérie n’a pas fini de s’insurger contre les critiques de l’ONU quant au traitement réservé aux migrants, voilà que ce pays d’Afrique du Nord fait ainsi face à de nouvelles accusations. Il s’agit, cette fois, de migrants subsahariens qui ont affirmé avoir été torturés et vendus comme esclaves par des « passeurs » qui étaient le plus souvent de leur propre nationalité dans la ville de Tamanrasset.
C’est du moins ce qu’a rapporté, ce mercredi 30 mai 2018, l’agence de presse Reuters, qui, en plus de témoignages rassemblés par l’agence à Agadez au Niger, cite une enquête de l’Organisation internationale pour les migrations (IOM), qui a questionné des milliers de migrants après qu’ils ont quitté le pays dirigé par le Président Abdelaziz Bouteflika.
Reuters indique que des témoignages ont fait état des détails de travail forcé et d’esclavagisme imposés à des migrants de différentes nationalités subsahariennes. Le cas d’un jeune Guinéen a été évoqué. Il s’agit d’un nommé Ousmane Bah, un ouvrier guinéen de 21 ans, qui a affirmé avoir été vendu deux fois en Algérie par des ravisseurs non identifiés. « La première fois, ils m’ont vendu pour 100 000 francs CFA », a-t-il déclaré à l’agence de presse. Pour sa part, un migrant togolais a indiqué avoir été torturé dans la ferme à moutons où il avait été forcé de travailler.
Abdoulaye Maizoumbou, membre d’une organisation caritative à Agadez au Niger, a confié à l’agence de presse qu’une vingtaine des 30 migrants renvoyés de l’Algérie qu’il a rencontrés ont également affirmé avoir été esclaves, la plupart vendus à Tamanrasset, souvent par des passeurs de leur propre nationalité.
Pour l’heure, les autorités algériennes n’ont pas réagi à ces accusations, du reste graves et qui pourraient porter un sacré coup à l’image de ce pays d’Afrique du Nord.
Afrik