Trois semaines après la réautorisation des vols commerciaux à l’aéroport international de Niamey, la junte du général Abdourahamane Tiani a banni les avions français de son espace aérien.
Le régime militaire au pouvoir au Niger, dirigé depuis le 26 juillet par le général Abdourahamane Tiani, a interdit son espace aérien aux « avions français » selon un message aux navigants aériens émis le 23 septembre sur le site de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna).
L’espace aérien du Niger « est ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux, à l’exception des avions français ou des avions affrétés par la France, dont ceux de la flotte d’Air France », précise ce texte, daté du 23 septembre au soir. L’espace aérien reste fermé pour « tous les vols militaires opérationnels et vols spéciaux », sauf autorisation spéciale des autorités, poursuit le message sur le site de l’Asecna.
Rouvert le 4 septembre après près d’un mois de fermeture, l’espace aérien nigérien, situé dans un carrefour stratégique entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest et entre Europe et Afrique centrale et Afrique australe, est survolé en temps normal par près d’une centaine d’avions par jour.
Vols rallongés
Air France, qui avait repris ses itinéraires habituels vers le Cameroun, le Nigeria ou encore l’Afrique du Sud dès le 5 septembre, a confirmé à l’AFP ne pas survoler l’espace aérien du Niger, sans préciser la nature des retards occasionnés.
La destination Niamey, en revanche, est toujours suspendue par la compagnie française. Le 15 septembre, Air France avait annoncé prolonger la suspension de ses vols à destination du pays (en place depuis le 7 août), ainsi que ceux à destination du Mali et du Burkina Faso. Les autres compagnies étrangères, à l’image de British Airways dont 6 vols quotidiens traversent l’espace aérien nigérien, conservent quant à eux ces itinéraires.
La France a affirmé plusieurs fois son soutien à la Cedeao et les relations entre Paris et Niamey sont au plus bas depuis le putsch. Lors d’une interview télévisée le 24 septembre, le président français Emmanuel Macron a finalement annoncé le retour de l’ambassadeur à Niamey, Sylvain Itté, et a sonné le rappel des troupes françaises au Niger. Le contingent de 1 500 militaires doit rentrer sur le sol français d’ici à la fin de l’année.
jeuneafrique (avec AFP)