A travers des dons et prêts, les partenaires bi et multilatéraux du Mali lui accordent des appuis financiers. Les financements obtenus facilitent la réalisation d’importants projets de développement socioéconomique en faveur de notre pays.
Pour des pays en développement comme le nôtre, l’aide extérieure apporte toujours un bol d’air supplémentaire. Comme pour un corps malade en convalescence tel le Mali en sortie de crise multidimensionnelle, cette aide peut être un vecteur porteur de sang neuf. L’ayant compris ainsi, les partenaires bilatéraux (Etats) et multilatéraux (Organisations internationales) sont encore à nos côtés. Ces derniers temps, il se passe rarement une semaine sans que les locaux du ministère des Affaires étrangères n’abritent une cérémonie de signature d’accords ou de conventions avec lesdits partenaires. Ceux-ci se manifestent à travers des dons et prêts qui viennent à point nommé pour le gouvernement. Les appuis financiers ainsi accordés permettent de réaliser de nombreux et importants projets de développement multisectoriel. Compte tenu de l’insuffisance de nos ressources propres, ces appuis de l’extérieur demeurent toujours indispensables à l’exécution correcte du budget d’Etat. C’est ainsi qu’au cours des sept premiers mois de l’année en cours, le Mali a pu bénéficier des financements multiformes dont le montant avoisine les 180 milliards de FCFA. Ces appuis constituent ce que les spécialistes des finances publiques désignent ‘’ressources extérieures’’ en matière budgétaire. Elles sont généralement composées des emprunts, des dons et des annulations de dettes. De janvier à juillet 2016, les recettes extérieures engrangées représentent 25 % du budget total en 2016, soit 452,7 milliards FCFA, contre 517,6 milliards FCFA dans le budget rectifié de 2015. Cela se traduit par une réduction de 64,9 milliards FCFA de notre dépendance financière à l’aide extérieure. Selon les informations de la Direction des Affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, la multiplication des accords de financement est révélatrice des bonnes relations entre notre pays et ses nombreux partenaires. La capacité de mobilisation des fonds vitaux pour notre développement témoigne aussi, dans une certaine mesure, de la confiance mutuelle entre le Mali et ses partenaires bi et multilatéraux. Ceux-ci ont, durant le premier semestre 2016, octroyé à notre pays des accords de financement (dons non remboursables) s’élevant à 30. 199. 196. 774 FCFA. Les accords de prêts (remboursables), eux, sont à la hauteur de 144. 376. 388. 942 de nos francs, durant la même période.
PLUS DE 30 MILLIARDS DE FCFA DE DONS Dans les détails, les accords de financement (dons non remboursables), de janvier à août 2016, s’élèvent à 30. 199. 196. 774 FCFA. Ainsi, le 22 janvier, la Suisse a accordé au Mali environ 6 milliards (5. 594. 599. 606) de nos francs pour financer le Programme de soutien aux économies locales du Delta intérieur du Niger (couvrant plusieurs localités des Régions de Ségou, Mopti et de Tombouctou). Le même pays partenaire nous a aussi octroyé 1.184.669.053 FCFA dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement urbain de Koutiala. De son côté, la Chine, un des plus réguliers partenaires du Mali, s’est manifesté, les 16 et 22 février 2016, à travers trois projets d’une valeur de plus de 6 milliards FCFA. Le premier projet a porté sur un échange de lettres relatives à un don de kits scolaires au Mali pour un coût de 800 millions de FCFA. Le même 16 février, nos amis chinois nous ont fait don de matériels agricoles d’un coût de 800 millions FCFA également. Le troisième financement chinois est un accord de coopération économique et technique pour un montant de plus de 4 milliards de nos Francs (4.443.212.707 FCFA). Cet accord est signé le 22 février. Trois mois plus tard, la France, l’un de nos solides partenaires, signe avec notre pays une convention pour le financement du Projet d’alimentation en eau potable et d’assainissement de dix-huit (18) Communes de la Région du Mopti. Coût : plus de 7,401 milliards de Fcfa. Le 23 juin suivant, l’Italie enchaine aussi avec plus de 7 milliards FCFA (7 148 543 000). Cette manne est le fruit d’une convention financière entre nos deux pays pour l’exécution du Programme d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako. Pour sa part, le Japon a signé le 07 mars à Bamako un arrangement concernant les modalités d’application du Programme de développement économique et social pour un montant de 1,829 milliards de Fcfa. Quant à l’avenant n° 5 à l’accord relatif au financement de l’Office du Niger – Programme PACOP, il a été financé par les Pays-Bas à hauteur de 655 millions de Fcfa. Les Etats unis d’Amérique ont bouclé la série d’accords de financement. Le pays d’Obama a déboursé 342. 672. 408 Fcfa portant amendement n°2 à l’accord d’objectif de développement intitulé « les Maliens se forgent un avenir démocratique, résilient et prospère »
PRES DE 145 MILLIARDS DE FCFA DE PRETS S’agissant des accords de prêt (remboursables) au titre de 2016 débloqués par nos partenaires bi et multilatéraux, ils sont évalués à près de 144.376.388.942 FCFA. Le 06 mars dernier déjà, la Banque internationale de développement (BID) a octroyé à notre pays un accord de service Ijara et accord D’Istisna’a relatifs à la 2è phase du Projet d’alimentation en eau potable de Kabala. Le premier prêt a coûté près de 4 milliards Fcfa. Le second prêt portait sur environ 30 milliards de nos Francs. La BID a aussi accordé au Mali un prêt ordinaire et un accord d’Istina’a pour le financement partiel du Projet de construction de la route Kwala – Mourdiah – Nara au Mali. Signé le 17 avril à Washington, l’accord de prêt ordinaire est estimé à 8.225.700.780 FCFA tandis que l’accord d’Istisna’a, lui, a coûté 47,372 milliards de Fcfa. Outre la BID, trois autres banques internationales nous ont apporté leur aide : la BADEA (Banque arabe pour le dÈveloppement Èconomique en Afrique), la BOAD (Banque ouest africaine de développement) et la BAD (Banque africaine de développement). En début d’année (le 25 janvier 2016), la BAD par le biais de sa branche de financement le FAD (Fonds africain de développement) accorde le financement (plus de 34 milliards de FCFA) du Projet d’aménagement routier et de facilitation du transport sur le corridor Bamako – Zantièbougou – Boundiali – San Pedro. Les deux accords de prêt signés se répartissent en 23 milliards de Fcfa pour le premier et 11,532 milliards de Fcfa pour le second. Quant à la BADEA, elle a accordé, le 18 mai à Djakarta (en Indonésie), à notre pays un prêt de près de 6 milliards de Fcfa pour le financement du Projet d’électrification de quelques villages par l’énergie solaire hybride. De son côté, la BOAD a signé avec le Mali, le 13 juillet à Bamako, un accord de prêt de financement partiel du Projet d’aménagement hydro agricole du casier de Molodo en guise de dernière tranche de la deuxième phase à l’Office du Niger au Mali. Le montant de ce crédit est évalué à 7 milliards et demi. Par ailleurs, l’Agence française de développement (AFD) et le gouvernement du Mali signent, le 09 juin à Bamako, une convention de 13,135 milliards de Fcfa. Le protocole porte sur un crédit de financement du Projet consistant en l’hybridation solaire et l’extension des réseaux dans les localités rurales maliennes.
C. M. TRAORE